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Transhumance
: Entre Gaume et Normandie, L’itinérance familiale comme modèle de passage ou d’osmose (récit poétique) Poèmes 2010-12-08 (3719 affiches)
Le trou
: Toute notre vie, ne serait-elle qu’une lacune ou un excès de tout ? Article 2010-11-26 (2637 affiches)
Robert Varlez, l'incollable
: Au sujet de l'album " Papiers collants " Article 2010-11-19 (6387 affiches)
Manifeste pour l'art réalité
: Sortir l’art des musées, y faire entrer des objets de la vie usuelle et susciter par là une réflexion, rien d’original en ce XXI siècle ! Article 2010-11-15 (4407 affiches)
La numérisation de l'être
: L’écriture traverse la chair, le temps et l’espace, à coups de griffes et de grattes, les codes et les messages se chargent et se charpentent de runes, la structure prend chair et sens dans le sens de Prose 2010-11-09 (1664 affiches)
Si les clochers des églises...
: Si les clochers des églises avaient la tête en bas, ils seraient des stylos pour écrire l’amour. Poèmes 2010-10-31 (3331 affiches)
Les membres fantômes
: Sur ce, les statues amputées ont-elles des états d’âme ? Des sentiments de manque et des picotements au bout des riens ? Article 2010-10-29 (3030 affiches)
Lézardes et Murmures
: Contemplation ou rêverie autour des "Lézardes et Murmures" , un recueil de poésie de Laurent Chaineux, aux éditions Brumerge. Article 2010-10-24 (4790 affiches)
De la traversée du signe à la traversée du sens.
: C’est une quête du sens ultime, qui va de l’intime à l’extrême des marges, des mots et des lignes, de l'extériorité vers l'intériorité profonde. Prose 2010-10-22 (2038 affiches)
L'archer manchot
: Un poème de Patrick Berta Forgas Article 2010-10-17 (4759 affiches)
Les quatre vivants (Roman inédit)
: Frères de sang ou d'encre, c'est du pareil aux veines ... Article 2010-10-07 (3106 affiches)
Je n'accuse... !
: Pays de partout et de nulle part, le pays de l'imaginaire est aussi celui du pire et du meilleur ! Article 2010-09-14 (4314 affiches)
Au fond des griffures, un fond d'écriture; au fond des cultures, un fond de nature.
: Certains écrivent au beurre noir, là où d'autres signent à l’encre sympathique ! Prose 2010-09-13 (3017 affiches)
Origami ou les ourlets dépliés à vif
: « Mes ourlets dépliés à vif de chair & de sang » d’IsaBercée Article 2010-06-21 (4090 affiches)
L'érafleur de vélin
: Tout corpus peint, scanné, photographié, dessiné ou écrit, ne serait qu’un système de traits (signes) qui expriment la corporéité même du langage. Corps d’une lettre, corps d’une peinture, d’un dessin Prose 2010-06-16 (1791 affiches)
Papier cru
: Je vous l’écris tout cru, tout fou, foi de papier mâché ! Croire, croire le papier comme on croit entendre ou percevoir la voie de l’infinie au creux d’un coquillage. Prose 2010-06-14 (1910 affiches)
De la lumière et du verbe créateur,
: quelques similitudes entre le rai et le trait, à travers la peinture et l’écriture. Article 2010-06-01 (4171 affiches)
Carnet de Pierres
: Au sujet de "Carnet de pierres" de Pierre Gaudu Article 2010-05-17 (4196 affiches)
L’ordre du trait
: L’intelligence humaine, c’est cette aptitude à être lieu… et cette capacité à faire du lien entre l’ordre et le désordre; c’est cela l’humanitude ! Prose 2010-05-14 (2504 affiches)
Il était une fois ...
: Il y a toujours des « il était une fois … » dans les grimoires familiaux ; ainsi que des secrets de familles qui s’entremêlent les nœuds aux contes et légendes. Prose 2010-04-08 (1722 affiches)
Ravissement d'hirondelles dans les voiles de bambous
: Poèmes 2010-03-23 (2964 affiches)
Entre l'eau trouble et l'idée fixe
: L’homme n’est-il pas constitué essentiellement d’eaux troubles et d’idées fixes ? Prose 2010-01-16 (3260 affiches)
Chroniques de psychothérapies
: Ces 365petites histoires au jour le jour (historiettes poético-psychologiques), forment un tout, comme les différents nœuds qui ordonnancent nos vies. Prose 2010-01-14 (2105 affiches)
Chroniques de psychothérapies
: Que l’humour et l’amour tracent la ligne, mot à maux. Hypocrate me pardonnera bien ces quelques variations poétiques. Poèmes 2010-01-11 (1928 affiches)
Bonne ânée à toutes et à tous
: Chers Amis de Facebook et autres lieux virtuels; autour de la crèche, les temps sont durs ! Prose 2010-01-04 (1894 affiches)
Même avec un Nobel de littérature en poche, écrire reste un pis-aller !
: L’écriture est toujours de l’ordre du trait saignant, de la plaie à la cicatrice, ou du plat à la ride, du plein au vide, noir sur blanc, sur rien, dans la grande expansion des Univers. Prose 2009-12-25 (2006 affiches)
L'encre gèle
: Même les bonnes femmes de neige, clopinent vers la mort en un dégel précoce. Poèmes 2009-12-20 (3757 affiches)
LES MOTS AVARIÉS
: À peine utilisés, les mots sont déjà avariés, à varier sans cesse aux arrêts ... Prose 2009-11-27 (1409 affiches)
CRIURES, ÉCRIURES ET AUTRES CHIURES D’ETRE
: Crotte de Bic ! J’ai encore débordé de la marge. Prose 2009-11-22 (1800 affiches)
LE REEL EXISTE, JE L’AI RENCONTRÉ
: Le Réel existe, je l’ai rencontré, mais c’est sur les bas-côtés ! C’est un torrent, un océan de réalité, mais c’est une image, un agglomérat de métaphores. Prose 2009-11-18 (2039 affiches)
SE FAIRE LA MALLE EN SOI
: Ô miroir, ô doux miroir, dis-moi d'une manière parabolique, la métaphore de mon âme dans mon regard d'enfant. Prose 2009-11-11 (2476 affiches)
L'écriture scarifiée
: à dos d’écriture, entre une topographie de la chair et une typographie de la peau. Essai 2009-10-30 (6230 affiches)
QUE D’ECRITS VAINS !
: De l'insignifiance des ronds de la pensée comme des pets dans l’eau. Poèmes 2009-10-25 (1964 affiches)
JETER L’ENCRE AVEC LA CENDRE
: Car tout ce qui ne s’écrit pas, tout ce qui ne s’exprime pas, finit par s’imprimer recto verso, entre nos espaces crâniens et pelviens. Prose 2009-10-21 (1994 affiches)
ECRIRE POUR HONORER LES CENDRES DES MOTS
: Fantasmes, intuitions, clairvoyance …, les images, métaphores et autres visions seraient-elles des débris d’un univers fragmenté, morceaux fossiles voyageant en apesanteur entre le Ciel et la Terre ? Prose 2009-10-13 (1397 affiches)
FRAGMENT D’ÉTERNITÉ MOIGNON D’ESPACE
: Portion restante ou part à venir ? Moignon d’éternité, fragment d’espace, poussière d’étoiles…, effectivement on ne peut pas dire que je suis au meilleur de ma forme ! Prose 2009-10-12 (1929 affiches)
CE PETIT GRAIN DE FOLIE QUI PORTE L’UNIVERS
: "Je me demande si je ne suis pas en train de jouer avec les mots. Et si les mots étaient faits pour ça ? » Dans « Les Bâtisseurs d'empire, ou Le Schmürz » (Théâtre de Boris Vian). Prose 2009-10-11 (2562 affiches)
LE LEURRE C’EST LE BEURRE DU PAUVRE
: Dans l’indigence des perceptions et des mots pour les décrire, il ne nous reste que le beurre pour tartiner notre petite réalité. Prose 2009-10-07 (1413 affiches)
LE CORPS ECRIT
: Depuis que la matière résonne à corps et à cris, et semble sonner en creux pour exprimer par là son propre chemin d’intériorité, le corps écrit. Prose 2009-10-01 (2041 affiches)
SALLE DES PAS PERDUS
: Salle des pas perdus, j’ai retrouvé la trace de mes pieds sales et aux objets égarés recouvré mon âme d’enfants. Poèmes 2009-09-22 (4121 affiches)
COUPER LES MOTS EN QUATRE
: Échanger des mots, des mails, des poèmes, pour jouer de mots et dire « je suis », « vous êtes », « nous sommes » Poèmes 2009-09-17 (1656 affiches)
CHEVAL DE TRAIT
: L’enfant rêve-t-il de poésie ou le poète rêve-t-il de l’enfant ? Qui sait ce que les rêves distillent au creux de la nuit. Prose 2009-09-14 (4387 affiches)
CORDE À LINGE
: Après avoir nettoyé ma corde à linge, au fond du jardin, j’y ai accroché un par un, les mots sans regarder ce que faisaient ma main, la tête en bas pour qu’ils puissent voir le bon côté des choses. Prose 2009-09-13 (2465 affiches)
DE L’HOMOPHONIE A L’HOMOFOLIE
: Les bambins font-ils des mots d’enfant ou les mots font-ils des gosses ? Les poètes jouent-ils avec les mots ou les mots se jouent-ils d’eux ? Prose 2009-09-13 (1642 affiches)
CONVERSION DU REGARD
: Conversion, quand l’œil se fait papillon contre la vitre froide Poèmes 2009-09-12 (2605 affiches)
OISEAUX DE CRAIE
: Aux grands escarpements de l’être, seuls les poètes semblent comprendre la douleur des falaises rivées aux plages Poèmes 2009-09-11 (1750 affiches)
LA VILLE EST PROPRE
: ELOGE DU VIDE Poèmes 2009-09-07 (3974 affiches)
Incarné de mots
: J’en déduis un peu hâtivement peut-être, à toi de me répondre, que tu es de ceux qui se mettent à nu pour accueillir la lumière Prose 2009-09-04 (1791 affiches)
MALTRAITANCE
: Je suis résolument contre la maltraitance des yeux, des portes et des oreilles. Poèmes 2009-09-03 (2232 affiches)
Extrait de «Châteaux intérieurs»
: la dialectique des portes Prose 2009-08-24 (2504 affiches)
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Sortir définivement la conscience de la tête de l'homme
On ne peut réellement communiquer au-delà des mots qu'en ouvrant davantage nos a
Cet article est une méditation profonde sur la complexité de la vie et de l'exis
Oui, n'en déplaise aux tricheurs et autres arnaqueurs, à ceux qui ne jouent pas
Ce qui me fascine, c'est simplement l’au-delà de la vie et de la mort.
quelques sonorités rimbaldiennes « enracinés dans la lumière », comme une ode Ã
Ce que vous entendez dès que vous posez vos premiers mots sur la planète, c’est
LA FLAMME, de MARC LOY, un auteur à découvrir.
explication quant au titre
« Quelle carte suivre pour ne pas mourir ? »
Quel est le mobile du dire ou l’auto mobile de la cause du causé ?
C’est le sens qui est « séché » et pas « la tache » !
De quelle graine et de quel biais d’amour y parle-t-on ?
Quant à ce texte, L'Homme Quantique, il semblerait que des clarifications s'avèr
remarque concernant ZOOM
je ne suis pas passéiste !
Comme les maux nous crispent l’âme et nous rident la peau, les mots existent aus
à fleur de peau, à fleur de mots
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Biographie Roland REUMOND
Psychothérapeute,ancien responsable de la Maison Saint-Raphaël, pensionné.
Poète et plasticien.
Présentation par Hayley SOULED, Liège, avril 2007.
" Un poète hors du commun, originaire de Luc-sur-Mer dans le Calvados ..."
" En 75, lors d’un échange épistolaire avec le grand poète Albert Ayguesparse, autour du poème « Les armes de la guérison » (1973, Bruxelles, André De Rache), Roland Reumond exprimait toute la difficulté du poète, pour aller de l’imaginaire vers plus de Réel,
« Passer de la plage de nos petites réalités personnelles et égoïstes,
Pour fendre le vent et tendre,
De toute la tension des eaux et de la vie,
Vers le Grand Large où siège la Réalité tout entière… »
«… La souffrance des chercheurs de mots,
Et la quête de Sens pour s’abreuver à la Source de
L’Essentiel »
« Dire, en amont
La Source de l’Essentiel.
Et en aval, le flux,
Pour aller vers plus de Réalité.
« Je ne suis qu’un pauvre mousse affamé de grands larges »,
Aujourd’hui encore, loin des bords de mer et de sa Normandie natale,
« Le poème appelle « Le Grand Large »,
Qui ne peut s’écrire qu’avec majuscules et mots salés… »
En 2008, avec le temps, rien n’a changé pour lui, la faim qui guidait sa main il y trente ans est toujours là , doublée d’une soif inapaisable !
En remontant encore plus loin dans le temps, en pleine adolescence, durant ces vacances annuelles à Luc-sur-Mer, il écrivait déjà ,
« Les plages sont pleines de questions » :
LE CHEMIN
Pour sa communion solennelle, sa grande tante Marcelle, venue de Corse pour visiter la famille, lui offrira comme cadeau, une édition rare de « l’Origine des espèces » de Charles Darwin. À l’aube de l’adolescence, en pleine recherche d’identité et de vocation, cette lecture va changer sa vision de l’homme et réconcilier en lui, un double appel : celui de sa recherche spirituelle, avec un profond désir d’entrer au petit séminaire, et l’appel des sciences et des arts. L’un et l’autre seront toujours présents chez l’auteur.
Là où ces disciplines sont discordantes pour les uns, chez Reumond, elles s’épousent, dans une parfaite unité :
« Dans le nid douillet des grandes marées,
L’horizon a bercé la nuit avec le jour,
Pourquoi suis-je balancé entre l’un et l’autre ?
Par les idées de Monsieur Darwin,
Et pour la belle et grande aventure de la vie,
Mes ancêtres s’adaptent aux flux et aux reflux,
De l’océan originel.
Pourquoi les mères accouchent-elles de vagues mouillées ?
Pourquoi enfantent-elles de telles grandes marées ?
Pourquoi les baleines meurent-elles au coucher de soleil ?
Et pourquoi engendrent-elles des enfants dorés
Qui ont le goût du miel et de l’écume ?
Tous les textes de cette époque ne sont pas de « la même trempe », mais quelle sublime poésie, quel questionnement, quelle réflexion chez un gamin de 15 – 16 ans !
De Charles Darwin à Teilhard de Chardin
Avec « l’évolution créatrice » d’Henri Bergson, qu’il découvrira un peu plus tard, la lecture de ces deux ouvrages mènera l’auteur à faire un BTS en biologie médicale et à travailler en laboratoire de biochimie jusqu’à son entrée à l’école supérieure de théologie en 1967.
Dans une chemise intitulée « correspondance » datant des années soixante-dix, on trouve un texte avec un en-tête au nom de « Robert G. »
Robert, la vague a le vent en poupe,
Poulpes des épreuves, obstination des eaux.
Et des vases communiquant leur mélancolie à la Terre tout entière.
Puis un texte :
[…] Je vous écris sous les plis de la vague,
Aux creux des mots d’amour.
Je vous écris toutes mes questions,
Comme évidées de sens.
Vous seul pouvez y répondre
Du haut de votre phare
Là où le vent se gîte
Et où la lumière semble plus vraie.
J’ai trouvé votre grotte au pied des falaises.
Votre caverne est pleine de rupestres beautés,
Comme taillées dans la pierre des mots,
Falaises à même la grotte des idées.
Platon y perdrait ses petits,
À l’ombre des ailes de la vie.
Votre repaire de poètes m’agrée,
Fauvistes et bêtes fauves s’y côtoient
Là où la création tout entière,
Lie l’homme et la bête,
L’ange et le démon.
Et j’aime m’y retirer pour y travailler
En silence, me réfugier dans l’antre du Verbe
En écoutant le son mêlé
De la vague et de la plume.
La vague nous aide à entrer dans le quotidien
Il faut s’approprier la vague pour vaguer avec elle. »
C’est de cette époque, que date l’usage presque « généralisé » chez l’auteur, de Majuscules et de Pluriels, pour dire quelque chose d’autre, de tout autre, là où les mots deviennent comme des « Noms Propres », comme des noms d’amis ou de divinités, des attributs transcendantaux, des Absolus, porteurs d’une signification multiple ou d’une multitude de sens.
Ainsi cette excursion sur la digue de Luc :
[…] Promenade des vents,
Sur La Brèche Marais
Aux Quilhoc
Et aux Rochers
Les vents parlent du Large.
Aux Falaises et aux Brises
Aux mouettes et aux Jetées
Les vents disent le Large.
Rues des Flots et des Goulets
Sur les dunes du Petit Enfer,
Les vents murmurent les flots,
En bordure d’une longue digue,
Comme pèlerinage,
À la rétine des mers,
Comme surplombant l’horizon.
Mais à la suite d’un accident au cours d’une baignade, il gardera de cette expérience une vision presque dantesque de ce no mans land humide entre le Ciel et la Terre.
L’année même de ses douze ans, l’auteur de ces poèmes
« Humides de sels »,
Poèmes tout cristallins de
« Ces sels qui vous révèlent la vie,
Et qui vous réveillent l’âme,
Après l’évanouissement »
Restera comme imbibé, profondément imprégné de ce sel, qui donne son goût et tout son intérêt à la vie et à ces poèmes métaphysiques,
Tout dédiés
« Aux ouvrages des vagues. »
Car,
«… C’est en pleine mer.
Qu’elles font le plein d’Énergies
spirituelles. »
« Nul ne va au Grand Large,
Que par la vague,
Ainsi va le mouvement de la vie,
Et l’espérance qui nous mène à sa suite »
De cette expérience limite au seuil de la mort, et de sa réanimation, comme une seconde naissance, un baptême, il ramènera.
« Des images croustillantes qui ont la persistance des cristaux de sels. »
Quand Roland Reumond ferme les yeux, il voit, et semble percevoir comme l’infini des mots et des objets ; quand il les ouvre, alors il croit !
Par un don rare, celui de la double vision, avec des doubles et triples sens, le cadeau d’une vraie poésie, doublée d’une grâce, celle de la contemplation. Il y a de très belles images dans ce déferlement de vagues et de mots.
Biographe de Reumond, je me suis perdue au milieu de ces flots abondants, pour venir m’échouer, dénudée, au pied des falaises crayeuses, là où se trouve un vrai chemin d’écritures :
« Empreintes de la nostalgie des eaux,
Le sable de la plage à de multiples grains,
Qui brillent au soleil,
Comme des myriades de miroirs brisés,
Ceux de nos blessures, plaies offertes aux vents du large,
Hologrammes abîmés de nous-mêmes.
La plage dit la place de chacun dans les pas de l’autre,
Regards sculptés aux falaises crayeuses,
Cerf-volant et place au soleil,
Pour le meilleur et pour le pire de la Création… »
Un don chez l’auteur, doublé d’une surprenante disposition ou « capacité » à faire des liens, à les voir « partout », telle une fixation, et à tisser des liens pour les réaliser, c’est-à -dire les « rendre réels », là où le commun des mortels n’en voit aucun.
Chez lui, dans sa vie quotidienne, trois lieux pour dire le Verbe et le faire entendre :
- L’écriture avec la poésie ;
- La cure de parole, dans son travail de psychothérapeute et d’analyste,
Et enfin dans sa vie spirituelle :
- Les écritures sacrées, cent pour cent paroles d’hommes et cent pour cent paroles des dieux.
C’est dans l’aviation où il fit son service militaire, comme permanent d’aumônerie, qu’il comprit qu’il devait apprendre à voir le Monde de plus haut !
Il aurait pu devenir marin poète, mais sa rencontre avec l’œuvre de Teilhard de Chardin, cette année-là , en a décidé tout autrement, le confirmant dans une démarche plus spirituelle.
À moins de marcher sur les eaux, ce que semble faire parfois l’auteur de ces poèmes, on ne sort pas indemne de ce genre de lecture ! Comme je l’ai fait à maintes reprises, je vous invite, vous aussi, à mouiller vos socquettes de sport, pour suivre la vague au pays de l’auteur.
Comme l’évangéliste Luc, le poète nous invite à descendre à sa suite, et à « avancer en eaux profondes », pour nous
« Laisser mouler, mouiller et submerger par l’abondance des mots,
Et toutes les richesses de ses grands fonds marins… »
« […] À contrecœur la vague reflue,
Il suffit d’un simple mot, d’une intuition, d’un regard,
Pour qu’elles déferlent leurs perles d’écumes.
Il suffit d’une vague de rien, pour qu’elles déversent leur tout
Sur nous tous, comme flots de gros mots salés… »
Alors, cordiale convocation à vous laisser aussi imprégner, de ce « Grand Bleu » version Reumond, un autre récit de la traversée de la mer. Là où, effectivement, mais au péril d’une lecture avec le cœur, l’on risque de manquer d’oxygène,
« […] Pour une vision des choses et des mots,
Qui en vaut vraiment la peine et le spectacle
Avec, comme qui dirait, une contemplation… »
Si sa plume laisse des traces de sel sur le papier et sur nos rétines, et comme une curieuse odeur de varechs autour de nous, c’est qu’il vient de la mer et y retourne, tout comme nos ancêtres amphibiens.
Comme le baptisé plonge ses disciples dans l’eau, pour les en ressortir renouvelé, laissons-nous plonger nous aussi dans ces mots-là , laissons-nous immerger, pour une expédition de plongée sous-marine.
En Belgique, au pays de la drache nationale, Reumond est le plus heureux des poètes, heureux comme un poisson dans l’eau ! Les algues en moins.
Tout comme l’apnéiste Jacques Mayol, du « Grand Bleu », il partage depuis toujours cette passion pour la mer.
Même à Liège où ses:
« Plongées poétiques en bord de Meuse,
entre l’Ourthe et l’Amblève,
disent encore les fleuves sortant du jardin d’Eden »
Ces plongées valent bien celle de Taormina en Sicile. Dans son espace littéraire, le poète s’oppose au vide :
« Si le vide ne dit mot… »
Car le silence des grands fonds n’est pas néant, il est :
« Toccata et fugues d’eaux,
Fuites dans l’espace fluide des mots,
En apnée totale, le poète,
Ne manque ni d’air,
Ni d’aplomb… »
Comme dans le film de Chris Kentis « Open Water : En eaux profondes », Reumond nous livre aux vents et aux marées, sacrifices de sel, nous laissant seuls au beau milieu de son océan.
Reumond, tiendrait-il de ces Lutins, petits démons espiègles et malicieux qui se manifestent pendant la nuit ?
En tout cas, l’esprit des eaux l’habite, tout comme ces « farfadets vêtus de varech », pour se cacher des touristes et des photographes.
Né après guerre, à Luc-sur-Mer, entre Ouistreham et Courseules-sur-Mer, où se passa sa petite enfance, sa mère tenant un salon de coiffure qui donnait sur la mer.
Chez lui, « mère et mer se confondent au rythme des mots et des vagues »
Sur ces plages où tout raconte des débarquements successifs, cette côte de nacre, où
« Tout nomme le déferlement des eaux, vagues
porteuses comme des mères
De varechs et de Bonnes Nouvelles… »
« Quand l’iode se fait varech,
Mon Å“il se fait lunette,
Et mes pupilles,
Épave pleine de secrets… »
Sur ces plages où se font et se défont des générations de grands-parents vikings, débarquant de leurs drakkars, avec leurs expériences de la mer, leurs légendes et leurs croyances.
« Esprit-de-sel, esprit viking,
Esprit-de-bois, Esprit-de-vin, Esprit des vagues,
Esprit des eaux et des sources.
Dans la nature nouée de souvenirs,
Le chant des arbres,
En raconte aux forêts
Dans le cercle magique
Des eaux… »
Toutes ces générations de navigateurs, dont les Goulet, les Houel, Grisel, les Hue, Frillet, Marie et Beaunel, dont descend le poète REUMOND, côté maternel ; tous ces marins et dentelières, tisserands et cultivateurs, installés le long de la Douvette, près d’une forêt aujourd’hui disparue, parlent encore à travers le poète, de ces temps anciens où
« L’eau se nommait « étrange »
«… où farfadets
Et lutins vêtus de Varech,
Festoyaient autour des grands menhirs
Et de pierres runiques.
Où les prêtres poètes d’antan,
Dessinaient avec le sang des vents,
Les fantômes de la mer. »
Bibliographie sommaire :
- Presse, critiques et commentaires de l’œuvre
de Roland Reumond,
- Extraits de la correspondance de l’auteur,
- Poèmes divers et manuscrits originaux : « Mantra 1 »
Trois essais poétiques sur le balisage, Édition
Caractères – Paris et « Balisage Gothique »,
Édition Dejaie – Namur
- Revue Quetzalcoatl, Marginales, Instant P, Odradek […]
- Recueil : Embrun, édition Instant P – Namur 1979
[…]
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