agonia francais v3 |
Agonia.Net | Règles | Mission | Contact | Inscris-toi | ||||
Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial | ||||||
|
||||||
agonia Textes Recommandés
■ Voir son épouse pleurer
Romanian Spell-Checker Contact |
- - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-05-17 | |
Introduction
« Des sentiers du Tabor dans les Alpes françaises au Mont Tabor en Galilée: Des clichés, des mots et des images, qui sont comme des chemins de passage ; là où la pierre parle à l’homme de rouilles et de sables fins. « Alliance des pierres et des chairs, des signes et des vents, des érosions, des regards de marbre et des pinceaux de plumes dans un gant minéral » souligne Reumond. Le jet de pierre dans l'eau ne fait-il pas frissonner les consciences à l'autre bout du Monde ? Pourtant, nul n'en croit ses yeux, incrédulité ? Cœur de pierre ? L'écriture se réduit-elle à une éclaboussure comme la lithographie se fait simple sillon pour des larmes de roches ? En toute certitude, entre l’artiste plasticien et le poète, l’échange se fait ricochets, et à chaque fois le partage se fait preuve dans l'épreuve que le galet trace sur la surface plane des mots et des images échangés.» Namur, le 16 mai 2010 (Hayley Souled) À Pierre Gaudu, En son « Carnet de pierres », Gaudu apporte sa présence à l'édifice du temps ; d’encre et de sang, son pinceau suce la moelle des couleurs, des formes pures..., même le noir de jais et le blanc d’hermine y transpirent la vie ! Pierriers de Pierrailles, pourrait être le nom de ce carnet, mots à mot, pâte à couleurs qui pètent le trait, l’horizon se défait, la route s’y dessine, longue et tortueuse comme un chemin de rêves ; mais là où l’homme se perd en rationalité, en justification et en culpabilité. Les pierres parlent aux yeux – Pavés dans l’œil ! Goût des craies dans les bouches ouvertes, un atout ! Goût des schistes en relief qui se disent en creux au cœur des choses, afin que la matière minérale ne roule pas en vain, sans amasser l’or des sens, au sens même des mots : aimer rouler la plume Pierre qui roule dessine des signes, étranges et courbes, lancinants, ésotériques…, afin d’acérer le mouvement des graphies : Pierres à aiguiser les consciences pas trop mortes, pas trop molles, celles que l’on dit éveillées. Nul bloc de pierre ne bloque la porte de l’art, les éclats mêmes du silex allument l’œil, l’oreille, morceau par morceau d’étincelles tièdes. Alliance des pierres et des chairs, des signes et des vents, des érosions, des regards de marbre et des pinceaux de plumes dans un gant minéral. De paradoxes caillouteux, la pierre s’exprime en tas, le grain s’y fait poussières, le sable s’y coule souple, tendre comme la chair de l’oiseau, afin que l’artiste puisse y rester de pierres moussues devant la mort rousse. Mots posés, l’une sur l’autre comme lézards et lichens sur mur de pierres. En apnée, se jeter à l’eau, aquarelle des nuages verts de trouille. Pierre est bien là , en mouvement.., mais que celui d'entre vous qui n’a jamais écrit lui jette le premier mot ! Livre de pierres érodées, de nos tombeaux d’idées erronées. Amas de souvenirs, tas de pierres dressées comme un mémorial nu. Traces folles d’une présence qui sait tracer le cru. Au fil des falaises, nids de pierres pour couver l’œuf d’homme. Comme lui, surtout à l’époque où j’avais moi-même l’âge de la pierre taillée, j’étais heureux au bord des routes et des carrières isolées. Solitude propice au trait et à la méditation. Pierres à bâtir des châteaux de mots ; pierres calcaires à calquer l’enfance des marelles, sauter pieds nus sur la Terre, qui est depuis toujours la pierre ponce du Ciel. Ciel ! Et ma main, cornée, la pierre branlante, traçante, perdue au plan du papier blanc comme roche isolée au bord des marges ; pour écrire et peindre l’avenir. Entre l’ordre et le désordre, chaos des roulis, d’une pierre deux coups : Balise et dolmen, oreillers pour reposer le coude et la tête sur le sol de graviers froids. Amateur de vieux mots et de vieilles pierres : Tailleur de…, poète-casseur de pierres dures et de gros mots, lapideur lapidé ; l’artiste boule, roule, pour amasser l’état modifié de confiance, l’expérience ultime de sa vie. Carrier des achoppements, des réflexions, tensions à quelques jets de pierre du soir. Frontières, quand gèlent à pierre fendre l’encre, l’aquarelle et les lettres serrées sur une ligne de démarcation : Quelque caillasse pour Petit Poucet, quelques phrases à la dérive pour un jour « J » de libération. Os pour lithographier la peau, liquéfier les muqueuses et autres gemmes de sels. Pierre de souche, de touche, tels des fragments d’être, fragile comme le temps qui passe. Murets de pierres sèches, de formes irrégulières, qui tiennent toujours ensemble comme un couple amoureux devant un coucher de sommeil. Pierres gravées de signes hiéroglyphiques, en rond, pierres druidiques, menhirs et mains levées pour graver sur un tout petit caillou, le nom des grands dieux à venir. Même la pierre philosophale ne peut faire revenir le temps ! Alors, il ne nous reste plus qu’à sucer le caillou blanc, écrire pour sertir le grenat, peindre et maroufler la pierre précieuse dans la feuille de papier cru. Jour après jour, fendre le feutre ; poser le galet sur la photographie ; sculpter la roche des relations surhumaines, et calligraphier enfin, semi-précieux, le cristal laiteux et rose des roches de l’amour impossible avec un réel absolu. Roland Reumond |
index
|
||||||||
La maison de la litérature | |||||||||
La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net
E-mail | Politique de publication et confidetialité