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A propos de TEL AVIV - NAISSANCE D’UNE VILLE, 1909 – 1936, par Yaakov Shavit*
communautés [ ]
Esther Orner, Continuum No. 6

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par [marlena ]

2010-06-19  |     | 



Yaacov Shavit “retrace ici les débuts passionnants de cette ville singulière.” C’est le regard de quelqu’un d’aujourd’hui sur la Tel-Aviv d’alors. De quelqu’un qui paraît savoir ce que deviendra la ville nommée par ses détracteurs “Tel-Hanout’, “Colline des magasins.” Il s’avère que cette ville nouvelle bientôt centenaire contenait en germe tout ce qui fera d’elle la ville “bli hafsaka”, sans répit, ou en “mouvement perpétuel”, son surnom actuel.
Le projet de base - “Ahuzat Bayit” avait été conçu comme “une cité-jardin” (page 121), un quartier auquel se rajouteront au fil des ans d’autres quartiers pour en faire une ville. S’il y avait bien un certain tracé des rues, des maisons à un étage, chacun fera un peu ce qui lui semble bon. Cela laissera une empreinte durable.
Dès ses débuts elle est surnommée “Ir Ha'plaot”, la ville des miracles. Et si très vite l’idée d’une ville de jardins est abandonnée, même aujourd’hui les maisons sont entourées de jardinets pas toujours entretenus et d’arbres qui donnent de l’ombre. Celan dans son Discours à Tel-Aviv du 14 octobre 1969 (voir ci-dessous) disait “... et je comprends aussi, parmi tant de choses, la fierté reconnaissante pour chaque verdure plantée par vous-mêmes et qui est prête à rafraîchir chacun qui passe par là.”
Si Shavit pose forcément un regard actuel sur le passé de la ville, il se concentre sur les années 1909 à 1936 qui semblent se référer à nos jours. Il cite le journal Ha-poel ha-tsaïr de novembre 1933 : “Quiconque a connu Tel-Aviv il y a seulement une semaine ne la reconnaîtra pas aujourd’hui. Aussi nous sommes tous habitués à un “mouvement perpétuel”, à une marmite qui bout matin et soir, depuis l’aube jusqu’aux petites heures de la nuit. Tel-Aviv, ville dynamique, du rythme, du mouvement. Les gens aussi agréables qu’à New York, les maisons aussi grandes qu’à Chicago (...) La journée est consacrée au travail ; la nuit à la rue, au théâtre, au “kino” (cinéma), aux promenades au bord de la mer. Personne ne reste à la maison la journée, et à plus forte raison la nuit.” (p.100) Et je pense à cette carte reçue de New York d’une amie que j’avais persuadée d’aller la visiter il y a une vingtaine d’année m’écrivant qu’elle ne savait pas que New York était une succursale de Tel-Aviv!!
J’ai encore connu ”la ville blanche” au début des années cinquante.
Ces maisons avec “mirpesset”, sorte de balcon ou de véranda qui prolonge le salon; elles n’étaient pas encore fermées par de vilains volets gris en plastique. Heureusement, ces “trissim” des années soixante ont tendance à disparaître. Sur ces fameuses “mirpassot” on se recevait presque toute l’année et on jouait aux cartes. J’aimais venir de mon village d’enfants passer un Shabbat chez les amis de mes parents de ma ville de naissance. Des Sionistes qui avaient su partir à temps. Certains habitaient au centre dans une rue avec vue sur mer et d’autres un peu plus au nord dans un quartier en construction. Ils étaient religieux, on ne jouait pas aux cartes et on mangeait des plats sabbatiques qui avait un goût de chez moi.
La ville depuis ses débuts avait un certain caractère religieux, tout était casher, les transports publics ne fonctionnaient pas le Shabbat, les commerces étaient fermés. Il y avait près de cent vingt synagogues dont la principale sur la rue Allenby. “En revanche il est parfaitement clair que la municipalité n’imposait pas un mode de vie religieux et son domaine public était “laïque” à tous points de vue.” (p. 188.) Et si la majorité n’était pas religieuse, elle était traditionnelle. Aujourd’hui il est plus difficile de trouver un restaurant casher et beaucoup de synagogues ont disparus.
Tel-Aviv était réellement une ville nouvelle, elle n’avait aucun passé et “même si, en pratique une partie non négligeable des habitants de Tel-Aviv n’étaient pas pleinement consommateurs de “haute” culture hébraïque (...) Tel-Aviv acquit une image de ville hébraïque. En 1936, l’auteur yiddish Shalom Ash écrivait avec humour qu’à Tel-Aviv, “tout le monde parle hébreu ; même les chiens aboient en hébreu.” (p. 161) Quant à moi, je m’adresse toujours aux animaux en français ...
La ville deviendra très tôt un centre culturel. “ En 1931 environ cent soixante-dix écrivains et poètes habitaient Tel-Aviv, en faisant donc le centre mondial de la littérature hébraïque (...) Tel-Aviv était également un centre d’édition hébraïque : en 1935, on y trouvait neuf maisons d’édition ...” (p. 167)
A la fin des années cinquante j’irai souvent rue Bialik dans ces “maisons de rêves” (p. 121). Je me rendrai dans une bibliothèque ombragée par de grands arbres dans une arrière-cour pour y préparer mon bac.
Et bien plus tard encore quand j’habiterai Jérusalem, en bonne yérusalémite, j’éviterai “la ville blanche”, qui l’était de moins en moins et “qui ne pensait qu’à s’amuser” pour en faire plus tard dans les années quatre-vingt ma ville.
Tel-Aviv ne redeviendra plus jamais blanche. Des tours s’y ajouteront. On construira sur les toits. Certaines maisons seront repeintes en couleur. Dans le meilleur des cas en ocre, qui rappelle l’Italie.
Le moderne se mélangera à l’ancien - Art nouveau et Bauhaus ou encore des habitations sans style aucun. Les maisons à un étage auront pratiquement disparu.
Ce petit livre m’a appris que même une ville bâtie à partir de rien sur du sable et du calcaire ne poussait pas n’importe comment - reproche récurent adressé aux bâtisseurs de Tel Aviv. Le rêve d’une ville hébraïque sioniste s’est réalisé. Un rêve palpable.

* Le livre de Yakov Shavit a été publié chez Albin Michel, dans la collection "Présence du Judaïsme", en 2004, traduit de l'hébreu par Esther Ifrah. Ce texte, que j’ai écrit en juillet 2005, fait partie d’un recueil inédit - La lectrice de Soi.


Esther Orner
Ecrivaine, traductrice, elle a publié plusieurs livres aux éditions Metropolis, à Genève, dont un triptyque de la mémoire : Autobiographie de personne (1999), traduit en hébreu en 2003, Fin et suite (2001), Petite biographie pour un rêve (2003); puis, un journal Une année si ordinaire (Metropolis, 2004); Petites pièces en prose très prosaïque (Editions Autres Temps, Marseille). Elle a collaboré à l’Anthologie de la poésie en hébreu moderne (Gallimard 2001). Elle a également établi une anthologie de poétesses israéliennes traduites en français par elle-même et d'autres traducteurs: Chacune a un nom (éd. Caractères, 2008).



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