Comme il est loin le château de vies anonymes
l’Homme, métamorphose incompréhensible
entre deux mondes synonymes

j’ai appris à mieux mourir
l’amour persiste en silence
il transmet des réverbérations de douleur

le cauchemar de jeunesse: le vieillissement lent
ce qui ne me tue pas fait de moi l’esclave de la douleur

je suis le clone de mon ombre
nous nous enlaçons dans des jeux de mots simples
nous nous cachons dans des jeux de lumières et des images successives

et qui se souciera de l’ombre emprisonnée par un soleil pernicieux
sans toi les rayons sont des bourgeons de neige
qui me grattent la rétine
la taie d’oreiller garde encore dans son coin un sourire
et j’accoste sur le rivage des rêves

il n’y a pas de loi qui concerne la direction du temps
il n’y a pas de loi en ce qui concerne l’amour
nous sommes nés de la même glaise
poussière jetée aux yeux de l’existence

la bougie reste le plus fidèle de mes lecteurs
je te perds parmi des échos arrachés de la cadence
des pensées difformes exorcisant le silence

nous sommes des âmes perdues comme les fleurs
dans des océans de tempêtes