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■ De la dissolution de la démocratie dans la ploutocratie ![]()
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2025-05-06 | |
De la démocratie libérale à la (révoltante) destruction des services publics
Peu de temps après la chute de l’URSS, Bill Clinton déclara, à l’occasion d’un discours mémoriel évoquant l’évolution de la politique internationale depuis la défaite du nazisme et les procès de Nuremberg :Il est une leçon qu'à mon avis je dois tirer aujourd'hui : c'est que la prospérité des États-Unis n'est ni la chose la plus importante du monde, ni une fin en elle-même. Nous devons la rechercher uniquement comme moyen d'améliorer l'esprit humain, d'améliorer la dignité humaine, d'améliorer la capacité de chaque personne dans notre pays et de toutes celles que nous avons les moyens d'aider dans le monde entier à devenir ce Dieu voulait qu'elles soient. A la fin des années 90, on pouvait espérer que les valeurs établies en principes cardinaux de la politique, faisant un lointain écho à l’amitié qu’Aristote énonçait comme le but de toute politique, seraient celles de la coopération et de la solidarité internationales, au coeur de la déclaration du Millénaire pour le développement, adoptée à l’ONU en septembre 2000. Les attentats du 11/09/2001 et les convictions de Bush fils, incarnation d’une Amérique imbue de sa force et ne se souciant pas des équilibres internationaux, ont provoqué l’inflexion de la politique américaine. La ferme réaction américaine (baptisée opération « Enduring Freedom ») aux attaques perpétrées par Al-Qaïda depuis les montagnes d’Afghanistan et la péninsule arabique était légitime mais elle fut malheureusement entachée d’aveuglement. Contrairement à son père lors de la première guerre d’Irak, Bush fils n’a même pas cherché à obtenir un soutien de la communauté internationale pour renverser le régime de Saddam Hussein, escomptant presque naïvement qu’une guerre éclair provoquerait le surgissement spontané d’une démocratie favorable aux USA et à leurs intérêts. La suite lui a donné tort (il ne pouvait en être autrement au terme d’une campagne bâtie sur des mensonges et accompagnée de crimes de guerre) mais l’essentiel, pour mon propos, n’est pas là : même si Barack Obama et Joe Biden ont pu susciter le sentiment d’un apaisement et d’une meilleure concertation avec les autres Etats du monde, l’Amérique a affiché qu’elle se sent assez forte pour imposer sa vision. La double élection de Donald Trump n’est que l’émanation, finalement prévisible, d’une volonté de puissance longtemps contenue mais prête à déferler et imposer sa prise de contrôle des affaires du monde… Déferler non plus militairement, comme au temps des empires, mais économiquement, au nom de la « vraie » démocratie et des leçons qu’Elon Musk, JD Vance et Donald Trump nous assènent sur la liberté de penser et de faire du « business ». Force est de constater que les valeurs libérales des démocraties ont inextricablement fusionné avec le libéralisme économique. Il est frappant, et presque amusant, de constater que la fin de Bretton Woods, décision prise par Nixon en 1971 qui marque la totale émancipation de la monnaie par rapport à l’étalon-or, lui permettant ainsi de devenir une valeur d’échange abstraite dotée d’une sorte d’existence autonome dans la finance, est presque concomitante des révoltes étudiantes, de la libération des moeurs et de Woodstock, comme si les valeurs libertaires de la jeunesse avaient porté la libéralisation de l’économie. Libération sociale et libéralisme économique sont-ils devenus synonymes dans le monde occidental ? Il est à craindre que « oui » tant la consommation et la transaction (ou l’art du « deal » pour parler comme Trump) sont devenues règles universelles. Puisque tout se vend et s’achète, toute chose n’a de valeur que sa valeur sur le marché de l’offre et de la demande. Désormais, tout est devenu capital d’échange et le politique a perdu sa légitimité à organiser la société, se contentant d’exercer un rôle d’arbitrage et de recherche du compromis dans le libre jeu des libertés individuelles. Orientée par les intérêts individuels, la politique s’est progressivement refermée sur les enjeux sociaux-économiques et le pouvoir d’achat, alors que nos sociétés sont pourtant marquées par une surconsommation structurelle, est ainsi devenu le premier enjeu du débat politique. Comment ne pas partager, malgré certaines outrances inutiles, le dégoût qu’exprimait, dans « Vivre et penser comme des porcs », le philosophe et mathématicien Gilles Châtelet ? Châtelet se suicida en 1999 peu après avoir achevé son livre, écoeuré par une société n’aspirant à rien d’autre que se gaver de biens et de services… L’asservissement du politique à l’économie a pour corollaire la destruction de tout ce qui n’est pas convertible en valeur marchande ou ne participe pas directement à la production de richesse. Les services publics, qui constituent pourtant l’une des raisons d’être de l’Etat et l’un des piliers de la politique, en tant que relation entre l’Etat et les citoyens, sont de plus en plus régulièrement pris pour cible par les hommes politiques eux-mêmes. Cette tendance, qui s’apprête à culminer aux USA dans la promesse – exprimé en des termes presque délirants - de Donald Trump et d’Elon Musk (chef du DOGE mais surtout vice-président officieux) d’éradiquer l’Etat profond en supprimant des pans entiers de l’Etat fédéral, via la fermeture de nombreux agences et services fédéraux, trouve aussi écho en France, notamment à travers Nicolas Sarkozy, contempteur de l’administration et des services de l’Etat, y compris les services régaliens dont il dénigre régulièrement, depuis des années, le dévouement et le professionnalisme. Ses propos, parfois à la limite de la calomnie, sur les enseignants, les fonctionnaires et agents de l’Etat ne reposent sur rien d’autre que le mépris de personnes qu’il ne comprend pas parce qu’elles sont mues par une éthique d’engagement et non par une appétence pour le « fric », que Sarkozy assume même avec une certaine fierté si on en croit le livre « Sarkozy et l'argent roi » de Renaud Dély et Didier Hassoux (cela dit, les carrières et reconversions des hommes politiques, en France ou ailleurs, démontrent qu’il est loin d’être le seul – j’y reviendrai…). Sarkozy persifle autant qu’il peut, avec une prédilection marquée pour le corps enseignant, sur le pantouflage et la faible productivité des agents de l’Etat, d’autant plus irritante qu’elle est injuste et démentie par les faits. De nombreux agents, fonctionnaires et militaires travaillent quotidiennement bien plus que le minimum légal, sans contrepartie financière, par vocation et nécessité, pour maintenir la qualité du service dans un contexte de plus en plus dégradé par la pénurie des moyens et la réduction des effectifs, notamment depuis la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) pensée par Sarkozy et appliquée vers 2010 avec une brutalité aveugle, à la règle de trois, sans aucun recul sur les conséquences à long terme. Pour parler de ce que je connais le mieux, c’est-à -dire – en tant qu’officier de marine - la marine nationale, j’ai vu, depuis mon entrée à l’Ecole navale en 1995, le format de la marine nationale fondre à moins de 40 000 marins (c’est-à -dire – à titre de comparaison - moins que le nombre de personnels employés par la mairie de Paris) au nom des « dividendes de la paix », alors que les missions (depuis la dissuasion nucléaire océanique à la surveillance de nos approches maritimes) n’ont jamais diminué. Combien de Français savent que la France est riveraine de tous les océans et possède le deuxième espace maritime mondial ? Bien au contraire, la pression opérationnelle n’a cessé d’augmenter tandis que s’avivaient les tensions internationales issues des attentats du 11/09/2001, de la seconde guerre d’Irak, de la piraterie au large de la Somalie, etc. et des multiples foyers de crise disséminés sur la planète, sans compter les risques environnementaux, les trafics et activités illicites (drogues, pêche illégale, etc.), les déplacements de population, etc. C’est principalement grâce à l’implication de ses personnels, au sein des équipages ou à terre, que la marine nationale est jugée comme l’une des plus performantes du monde en termes d’efficacité et d’efficience. Ce que la marine arrive à faire, avec les moyens et les effectifs dont elle dispose, exige un professionnalisme qui suscite souvent l’admiration de nos pairs européens et américains… Mais, en réalité, ce sont tous les métiers qui sont concernés ! Policiers, enseignants, agents hospitaliers, agents de la sécurité civile, fonctionnaires, etc. travaillent chaque jour davantage que le minimum statutaire mais les leçons de la crise du covid, qui a dévoilé leur implication sans faille, est déjà oubliée par ceux qui, au nom de la rigueur budgétaire, dénigrent la fonction publique dans des déclarations méprisantes. La rigueur budgétaire est bien sûr nécessaire mais que ce soient les hommes et femmes politiques qui viennent donner la leçon est presque risible, tant abondent les exemples d’abus et de dépenses somptuaires ! A titre personnel, je suis d’autant plus indigné de la mise en cause des enseignants que je mesure aujourd’hui, avec le recul des années, tout ce que mes professeurs, notamment quand j’étais élève au lycée technique du Taaone, à Pirae (à Tahiti, où mon père fut affecté trois ans, de mes 15 à 18 ans), ont accompli pour moi, me consacrant une part de leur temps libre pour échanger, discuter, me soutenir, me mettre en confiance et me faire progresser. Ni mon père ni ma mère n’ont eu le bac. Mon père, qui a commencé à travailler à l’arsenal de Brest où son père était ouvrier chaudronnier, avait un préjugé négatif sur les études universitaires et souhaitait que j’apprenne un « vrai » métier (mécanicien, frigoriste, électricien, etc.) pour ne pas courir le risque de finir « chômeur qualifié ». Je partis donc en lycée technique : ce sont mes professeurs qui ont changé le fil de ma vie en prenant sur eux de me convaincre puis de parler à mon père pour le convaincre qu’il me fallait poursuivre en classe préparatoire. Comme j’étais le seul élève de mon lycée à partir, après mon bac passé en Polynésie, en classe préparatoire en métropole, plusieurs de mes professeurs prirent sur eux de m’y préparer du mieux qu’ils pouvaient. Par exemple, en terminale, mon professeur de mathématiques m’imposait des exercices spécifiques, qui n’étaient pas ceux du reste de la classe, s’obligeant ainsi à un double travail personnel de préparation et de correction. Leur dévouement n’empêcha pas mes débuts en maths sup d’être difficiles (les premières semaines de classe prépa. me donnèrent le sentiment d’avoir franchi la porte d’un univers parallèle dont je ne comprenais pas les règles) mais, avec le recul, je leur suis infiniment reconnaissant du travail et du temps qu’ils m’ont consacré, de manière totalement désintéressée : rien ne les y obligeait, si ce n’est l’attachement à leurs élèves et à un métier qu’ils aimaient. De la destruction des services publics au triomphe de l’ultralibéralisme Un parcours comme le mien serait-il encore possible dans la nouvelle éducation nationale transformée par « parcoursup » et l’apparition d’acteurs privés comme Acadomia ? Il est possible que, sous l’effet des restrictions budgétaires et des réductions d’effectif, les enseignants n’aient plus le temps ou l’envie de se consacrer à des élèves particuliers, privilégiant des activités secondaires comme les y invita Nicolas Sarkozy avec son slogan Travailler plus pour gagner plus !, grossière paraphrase de l’appel de Guizot (au XIXème siècle) à s’enrichir, dont la pensée était plus subtile. J’avoue que je me me demande combien d’enseignants complètent aujourd’hui leur salaire par des cours particuliers à des élèves recrutés sur des plateformes comme « Superprof ». La facilité de monétisation offerte par les réseaux sociaux incite probablement de nombreux professeurs actuels à s’impliquer davantage dans les services qu’ils peuvent facturer via plateforme, sous forme de cours particuliers payants, et non plus comme un investissement personnel… Le culte de l’auto-entrepreneur, aujourd’hui célébré jusqu’au plus haut niveau de l’Etat dans la bouche du président Macron déclarant aux préfets j'entends de vous que vous soyez des entrepreneurs de l'État., aboutit progressivement à un double phénomène de privatisation et d’ubérisation du service public, fragilisé puis morcelé. Outre l’éducation nationale concurrencée par des entreprises dédiées au soutien scolaire, on pourrait citer, pêle-mêle, la place prise par LinkedIn, Indeed, Hellowork, etc. et les « coachs personnels » pour l’aide au retour à l’emploi, ainsi que la privatisation de la santé et de l’assistance aux personnes, même si le scandale révélé par « Les fossoyeurs » a provoqué une salutaire prise de conscience du grand public sur les enjeux non lucratifs de la santé. Et encore ce n’est rien par rapport aux tendances de fond de la société américaine ! Un exemple souvent cité est celui des entraves au développement des transports en commun pour éviter de nuire aux sociétés de taxis et de location de voitures mais les récents incendies de Los Angeles ont aussi mis en évidence la dramatique impuissance des pompiers employés par la ville et la place prise par des compagnies privées réservant leurs services à qui peut les payer… Mais le libéralisme n’a pas seulement détruit les services publics, il a aussi annexé jusqu’aux domaines les plus intimes de nos existences individuelles. La sexualité a engendré un immense marché très rentable, de sites pornographiques (la pornographie représenterait – selon les chiffres d’un rapport du Sénat de 2022 – entre un quart et un tiers du flux vidéo mondial d’internet, pour un chiffre d’affaires annuel difficile à quantifier mais évalué entre 10 et 100 milliards), de sites de rencontres (dont Tinder fut longtemps le modèle) voire de sites de rencontres tarifées, librement accessibles en deux clics sur internet. Quant à l’Art, souvent célébré comme expression d’un rapport au monde et sanctuaire d’une sensibilité ouverte aux surgissements de la beauté, il s’est lui aussi soumis aux lois du marché (non parfois sans une certaine complaisance des artistes eux-mêmes comme Dali, que les surréalistes avaient affublé du sobriquet et astucieux anagramme « Avida Dollars », Warhol ou Koons pour ne citer qu’eux) : l’art s’est fondu dans l’industrie du divertissement, où la valeur se mesure en chiffres d’audience et de vente (palmarès où culminent Taylor Swift et les films Marvel), et dans l’industrie du luxe, où la valeur d’une œuvre se mesure au prix qu’elle atteint dans les galeries et salles d’enchères, où des collectionneurs spéculent sur un artiste en s’entichant de son nom comme d’une marque attestant du goût et de la fortune. Pour paraphraser Jacques Séguéla défendant Nicolas Sarkozy et son amour du « blingbling », peut-on dire qu’il a réussi sa vie celui qui, à 50 ans, n’a pas sa montre de luxe au poignet, sa voiture de luxe au garage et une œuvre d’art bien en évidence dans son salon ? La dérégulation de la finance au service de l'argent sale Mais l’apex du libéralisme et de l’argent-roi réside dans la financiarisation de la monnaie elle-même, qui n’est plus l’outil des échanges commerciaux mais son seul objet. Permettez-moi de prendre pour exemple le récit versifié « Lehman Brothers » de Stefano Massini, livre doublement récompensé à la fois en tant que roman et en tant qu’essai. Composé comme une épopée consacrée à l’histoire de cette grande banque américaine, dont la faillite - déclarée le 15 septembre 2008 - symbolisa la crise mondiale consécutive à la crise des subprimes, le livre illustre la déshumanisation progressive des rapports humains sous l’effet de flux financiers devenus de plus en plus virtuels et complexes. Au milieu du 19ème siècle, à la création de la banque Lehman, l’appât du gain et le prestige de la fortune faisaient déjà battre les cœurs et tourner les têtes mais les affaires étaient discutées, certes avec âpreté et sans altruisme, de personne à personne et portaient sur le financement de projets industriels concrets. Cent cinquante ans plus tard, après que les fonds d’investissement et les traders ont pris le contrôle de la banque, il n’y avait plus que des chiffres, des bilans comptables et des projets financiers où l’argent ne servait qu’à faire de l’argent, comme un monstre qui s’engendre lui-même à coups d’opérations automatisées et de lignes de code... En se virtualisant, l’argent est devenu sa propre fin, se nourrissant de lui-même et du monde réel qu’il englobe dans ses données. En effet, à l’ère informatique, l'argent n’a presque plus d’existence physique et ne circule donc pas véritablement : lorsque les banques effectuent des opérations, elles enregistrent leurs actes au sein d'entreprises de « compensation » (ou « clearing ») qui jouent le rôle d'intermédiaire et établissent le bilan quotidien des opérations. Chaque banque dispose de comptes (en titres ou en devises) dans ces entreprises qu'on peut grossièrement définir comme des banques de banques. Le système est complété par Swift, société qui établit les procédures d'échange entre tous les acteurs (Swift a notamment fait parler de lui en février 2022, quand la Russie a été débranchée du système au titre des sanctions prises suite à la guerre en Ukraine). Le système de compensation, qui repose sur la confiance entre les acteurs de la finance internationale, échappe aux Etats et n’est quasiment pas contrôlé. Les investisseurs, obsédés par le TRS (total return swap), et les banques ont profité de leur liberté pour élaborer des mécanismes de maximisation de leurs profits, en inventant des produits dérivés de plus en plus raffinés et de plus en plus spéculatifs pour siphonner l’économie réelle via les sociétés de bourse et aussi générer de la dette, qui est devenue pour ces banques un levier de gouvernance leur permettant d’imposer aux Etats qu’ils ajustent leurs politiques en fonction de leurs intérêts. Il n’est qu’à voir comment tous les Etat, notamment la France depuis l’explosion de sa dette, attend presque en tremblant l’avis des agences de notation… Les banques ont aussi profité de l’absence de contrôle pour créer en toute impunité des comptes occultes illégaux, c'est-à -dire non déclarés sur les listes publiques, pour les opérations de leurs filiales qu'elles ne souhaitent pas divulguer, notamment dans les paradis fiscaux, ou au profit de tiers afin de couvrir leurs transferts. L’achèvement ultime de la libéralisation sera la reconnaissance des crypto-monnaies, promise par Donald Trump qui proclame fièrement son ambition de faire des USA un paradis pro-crypto (allant jusqu’à lancer le jour de son investiture un token à son nom !), qui détachera l’argent de son lien avec les monnaies contrôlées par les banques centrales et achèvera de déréguler l’économie, pour le plus grand bonheur des spéculateurs …et des criminels ! Grâce à internet, le capitalisme achève la mise en réseau permanente de la planète pour permettre l'universalisation du lien transactionnel direct entre les individus. L’ubérisation et la dérégulation du monde sont en marche or il y a bien plus à craindre qu’à espérer de cette évolution car la fluidité, l’abolition des normes, etc. sont des leviers du capitalisme mais aussi des pratiques de blanchiment au service d’organisations mafieuses. Toutes les grandes banques internationales, dont des banques commerciales ayant pignon sur rue et accueillant l’épargne ordinaire, y contribuent déjà via les succursales dont elles disposent dans les paradis fiscaux. Ce que le journaliste d’investigation Robert Denis et la presse mondiale ont révélé, à travers plusieurs enquêtes portant sur ces paradis fiscaux, c’est que l'argent des trafics criminels, notamment de la drogue, retourne à l'économie mondiale via des montages extrêmement compliqués qui permettent son blanchiment par dilution dans des transactions légales. L’argent n’a pas d’odeur et l’argent « sale », en se mêlant à l’argent « propre », irrigue largement l’économie mondiale. Le marché mondial de la drogue, pour ne considérer que celui-ci, est évalué à plus de 300 milliards par an (dont environ 3 milliards pour la France), ce qui en fait l’un des plus importants et l’un des plus lucratifs ! En considérant l’ensemble des activités criminelles qui s’ajoutent à la drogue (trafics d’êtres humains, trafics d’armes, fraudes diverses, rackets et cyberattaques, etc.), il est même possible que l’argent sale soit devenu indispensable à la bonne marche des flux financiers mondiaux…
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