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La coquille de l\'invisible
prose [ ]

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par [Mikla ]

2005-06-26  |     | 





Frémissant sous la caresse de l’aube qui perce vers le levant je reprends ma route pour l’infini. Le soleil sous une poignée de nuages translucides étend son pouvoir de ce côté-ci de l’océan, au loin sur la mer, les vagues débordent d’un élan millénaire, elle sont la peau de l’invisible, une peau opaque et brillante comme celle des otaries posant sur la rive devant l’objectif du ciel.

L’océan se reflète dans les cieux comme dans un jeu de miroirs, les yeux dans les yeux, éternels amants dont les querelles tournent parfois à la tempête, à l’ouragan. Sur la grève, quelques bernard-l’hermite pressés se hâte pour le banquet, des couteaux timides s’enfoncent profondément dans le sable, un crabe prétentieux en compte les grains, de peur d’avoir été volé par l’oursin. L’éternité se dévoile comme derrière le rideau du théâtre, chacun prend sa place, chacun sait son rôle, connaît sa réplique, quoi qu’il arrive, le spectacle de la vie doit continuer.

Je ne vieillis pas, c’est le temps qui décline, qui passe, passera…Et l’invisible m’enveloppe d’une armure minérale, d’une coquille, ou d’écailles. L’invisible me protège, me défend, je suis l’hôte du vent, de l’instant, du phantasme, l’hôte de l’horloge, assise sur ses aiguilles, je tourne à l’infini, la petite me trotte dans la tête, la grande me tient par la main et nous faisons une ronde immortelle. J’avance sans bagage au milieu de l’océan qui me happe et me berce dans ses flots de silence, je descends dans la mer de cristal, je pêche parmi les baleines, les orques, les dauphins bleus, je me pare de corail et je danse sur la musique d’un monde silencieux.

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