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L'extrusion du Réel dans nos vies
article [ ]

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par [Reumond ]

2018-07-31  |     | 









Avant-propos

Je parle ici d’extrusion, en référence à un procédé technique qui consiste à mettre en forme « une matière donnée » (plastique, métal ou autres), plus ou moins malléable, en la poussant, généralement à chaud dans une filière définie, afin que cette matière première prenne une forme désirée.

Du latin extrudere, extruder, c’est donc transformer une certaine matière d’une certaine manière « en la poussant hors de », en la chassant dehors, c’est-à-dire en la repoussant par “extrusion”.

Au cœur du labyrinthe numérique

QUELQUES DÉFINITIONS

Au-delà de l’aspect technique en lui-même, on peut interpréter l’extrusion comme une permanente insémination du Réel dans nos réalités de tous les jours. Comme si notre univers programmé de petites réalités et vérités changeantes était matricé par la semence R en tant que RÉEL pour évoluer sans cesse vers plus de réalité et de vérité.

EXCLUSION
Si nos réalités et vérités supportent l’exclusion ou même la cultivent,

INCLUSION
L’inclusion (l’implication) du Réel dans nos réalités est une nécessité, mais il nous faut prendre du recul, et nuancer les choses tout en les relativisant, pour comprendre que nos réalités et vérités fragmentées et éclatées ne sont que des morceaux d’un seul Réel grand R, qui, en lui-même nous échappe puisqu’il reste comme Dieu, une Grande Inconnue, une impossible réalité à percevoir globalement.

Pourtant, ce Réel envahit notre réalité quotidienne sans que nous puissions en dire quoi que ce soit ! Il est là, certes, aux limites de nos sens, de notre réflexion telle La Grande Inconnue cosmique, Le Grand Cloud nuageux. Et même dans notre postmodernité hautement scientifique et rationnelle, les laboratoires, oratoires et écritoires ne peuvent saisir que de tout petits bouts de ce Réel grand R.

LE REEL GRAND R
Le Grand R, est UN, un Universel, un Fondamental, un Absolu, un impossible selon Lacan, un intemporel et un non local, en fait, il représente tout ce qui nous rend complètement fous, nous dépasse et nous irrite au plus haut point quand on veut tout maîtriser et tout contrôler !

Avec difficulté, nous existons et survivons, lui, il est tout simplement, et naturellement, il signifie même la totalité des choses et des êtres qui sont - il est la signification même de l’être, la signification suprême de la réalité et de la vérité tout entière, en soi ou en tant que telle, et reste par là même le plus haut degré de signification qui soit, sans aura ni matérialité particulière, il est, et comme l’instant présent toujours absent entre un passé passant et l’avenir en route, il nous échappe constamment !

INTRUSION
Si nos réalités et vérités nous semblent bien souvent trop « intrusives » (indiscrètes), d’où nos nombreux débats sur la vie publique ou privée et sur leurs limites, l’intrusion du Réel dans notre réalité est naturelle, permanente et inhérente à l’existence même de toutes les choses qui sont, et concourt ainsi simplement à la vie.

L’intrusion du Réel dans nos réalités n’est nullement de l’ordre de l’ingérence, elle serait plutôt de l’ordre de l’échange et de la médiation.

CONFUSION
Ainsi, Le Réel grand R nous file entre les sens et entre les mains, et pourtant nous sommes- constamment en plein dedans !

Car la vie, c’est une éternelle « extrusion », on peut même dire que c’est une permanente intrusion du Réel dans notre réalité la plus intime. Mais malgré tout, la confusion persiste, elle consiste en fait à confondre nos réalités locales et temporelles, et nos petites vérités personnelles ou collectives avec ce Réel grand R !

C’est vrai que dans un monde où chacun continue à voir la réalité et la vérité à sa porte, et dans un univers où se mélangent allègrement réalité et fiction, mensonge, manipulation et simulacre, il est difficile d’y voir clair !

Dans le Cosmos et dans cet univers quantique où le vide abonde en plénitude, la réalité de la réalité bouillonne littéralement, Le Réel, il est constamment en pleine effervescence, tout comme le champ quantique est un trop-plein d’énergie, il déborde de partout dans notre quotidien, il s’écoule à travers le temps et jailli à travers l’espace, par flux de réalités successives.

L’air de rien, comme dirait Raymond Devos, dans un « Sens dessus dessous » métaphysique, même si nos petites réalités et vérités mesquines et ridicules ne sont pas Le Réel grand R, on pourrait malgré tout parler plus souvent de cette éternelle éruption du Réel dans notre petit r, c’est-à-dire dans toutes nos aires, durant toutes les ères de nos réalités successives.

C’est ainsi que depuis que le monde se pense et se dit comme monde, et que l’homo sapiens se croit Homme, Le Réel file entre nos réalités quotidiennes, éternel tissage dans un temps illusoire au cœur d’univers en pleine expansion, nous laissant là pantois avec nos questions sans réponse et nos propres réalités et vérités à gérer au quotidien.


L’ART ET LA POÉSIE
Mais heureusement, il existe une voie du milieu, c’est la voie du réalisme toujours située entre nos réalités et Lui, Le Réel grand R, là où il y a comme un passage, celui d’une toile, d’un espace où l’art et la poésie se font depuis la nuit des temps médiations au sens propre, d’où le terme même de MÉDIAS, au sens plein comme au pluriel du substantif.

À l’origine du digital, il y eut bien entendu la main et les doigts accompagnés de quelques pigments pour dire tous les mystères de la vie et même pour tenter d’exprimer l’impossible ou l’inexprimable. Comme une empreinte rupestre aux médias des sillons de pierres et de peaux scarifiées, il y eut des traces ou des signes pour dire déjà quelque chose du Réel au-delà de nos réalités.

De l'art rupestre à l'art de la rue
Depuis ce temps-là, celui du proto digital, l’art et la poésie ont fait leur chemin, nature et culture évoluant ensemble !

Mais, c’est en particulier depuis les années quatre-vingt et la naissance de l’ère du numérique, cet art qui appartient pleinement à l’avenir, que le temps de l’art « classique » semble s’estomper, là même où le temps réel n’existe plus vraiment, et où l’art numérique laisse de nouvelles empreintes digitales à travers des multimédias qui se font de plus en plus interdisciplinaires et interactifs, tout comme cette éternelle synergie qui depuis toujours se fait jour dans les ténèbres entre le ciel des Idées et la Terre des réalisations.

Entre le visible et l’invisible, La Toile semble tisser les pourtours d’une grande matrice digitale qui nous dit déjà quelque chose de cet insondable Réel.

C’est donc là, dans cet entre-deux, entre r et R, que les multiples extrusions du Grand Cloud vers l’autre deviennent visibles.

A coups de métaphores, d’analogies et d’images de plus en plus analogiques, le rêve devient réalité, l’ombre du Réel couvre la Toile, la fiction fixe la friction entre le dedans et le dehors, la vie intérieure prend forme, l’extérieur lui-même se livre dans ce qu’il a de plus intime et de plus ultime.

Comme le passage du boulier antique aux objets connectés, tout change !

Et depuis les années soixante-dix, en parallèle avec mes propres publications poétiques et expositions de dessins aujourd’hui complètement dépassés, les microprocesseurs ont envahi le monde et la Silicon Valley a débordé sur Liège, comme une seule procession de microprocesseur dans notre quotidienneté.

De la numérisation de l’être au clonage numérique, l’aventure artistique ne connait pas de limite...
Aujourd’hui, alors que nous sommes engagés dans un XIX siècle ouvert sur l’infini, expositions, installation et performances, me semblent en grande partie désuètes et même ridicules par rapport à ce que demain nous prépare, avec, en particulier, dans le quotidien de nos existences d’homo sapiens en quête de transhumanisme, les dernières découvertes de la physique nouvelle, le développement des neurosciences, le perfectionnement des processus de réalités dites augmentées, la tendance au tout connecté et de l’Internet pour tous, pour ne citer que quelques innovations…

Même l’art dit numérique et le Net’Art sont à l’aube d’une authentique Révolution grand R. Révolution que nous n’avons jamais connue en matière artistique, même depuis l’art rupestre. Révolution pour laquelle nous ne pourrons plus comparer ce que nous réalisons aujourd’hui encore, avec ce qui se fera demain, parce que ce sont les notions mêmes de vie et d’art, d’être et de création, d’espace et de temps qui seront révolutionnés demain.

En quelques décennies, les œuvres se font de plus en plus médiatiques, numériques, et même universelles en quelques heures, nous sommes bien loin de mes premières réalisations des années quatre-vingt, de mon projet de publication de Simulacre et Simulatique dans un petit réseau d’offensive culturelle (Le R.O.C), de l’installation de ma Cybernétique Room au Palais des Congrès de Liège, lors du premier Festival du Futur ; bien loin de mes premières compositions musicales (20 tableaux aléatoires) réalisées en partie sur l’ordinateur UNIVAC des ascenseurs KONE de Loncin. Bien loin encore de mes compositions électroacoustiques sur Les Songes Drolatiques de Pantagruel (25 lithographies de 1973) de Salvador Dali, exposées dans les galeries de L’âne Rouge et The Galerie de Liège.

Alors que nous parlons des avenirs possibles pour Liège 2020, comment imaginer l’avenir et concevoir la possible croissance exponentielle des sciences et des techniques pour demain, lendemains qui impacteront directement sur les métiers et les arts de l’avenir.

Comme la démocratie directe derrière votre clavier ouvrira des portes nouvelles sur la manière de gérer nos vies, les progrès de la médecine et de l’imagerie médicale, la robotique et la domotique, la reconnaissance faciale au coin de la rue et tout ce qui n’existe pas encore, changeront la face de notre monde de manière inconcevable. Mais d’une certaine manière qui semble nous échapper, tout cela est déjà là, au coin du Grand Cloud, à portée de conscience et de mains !

Oui, comme le Réel grand R, qui fait irruption dans notre présent, l’avenir reste à découvrir et surtout à réaliser.

L’Art révèle l’homme, ses rêves, ses manques et ses difficultés.

L’art dit numérique, et le Net’Art sont à l’aube d’une authentique Révolution grand R comme le mot Révolution lui-même, une telle révolution que nous n’en avons jamais connue en matière artistique, même depuis l’art rupestre où une surface rupestre restait avant tout une sorte d’écran ou de toile aux représentations symboliques et figuratives !


DE L’ÉVOLUTION NATURELLE AUX DONNEES SURNATURELLES

Cette mutation en marche est un changement total pour un art total, un art auquel nous ne sommes absolument pas préparés.

C’est une transformation pour laquelle nous ne pourrons absolument plus comparer ce que nous faisons encore aujourd’hui avec ce qui se fera demain, parce que ce sont les notions mêmes d’histoire et de chronologie, de vie et d’art, d’être et de création, d’espace et de temps qui demain rendront cette comparaison impossible.

Même Amilcar, le personnage de fiction de mon Affaire Alexandre Sexpol (feuilleton d’anticipation pour la revue de sexologie politique SEXPOL), n’avait pas vu les choses venir avec leur lot de nouveautés. A l’époque, je parlais de l’en 2000, et nous étions en 1975, mais le monde était déjà en partie numérisé !

Ma rencontre en novembre 1980, par interprète interposé avec le futurologue new-yorkais Herman Kahn, me confirmera dans cette vision d’un futur plus complexe et plus proche que jamais, un proche avenir où les nouvelles technologies impacteront directement sur notre vie quotidienne, et donc sur l’art en particulier et sur l’art de vivre en général.

Si la création est une contraction de notre espace – tempes, ce qui n’est pas encore, ce qui n’existe pas encore est déjà là dans le champ quantique, comme une présence invisible dans une sorte de contraction de l’espace-temps.

À la vitesse à laquelle vont les choses, cet art dit actuel ou « contemporain » aujourd’hui même, nous semblera bientôt « préhistorique ». Alors, manquons réellement de cet art de la prospective, d’une prescience créative, ou au contraire l’art est-il là pour éclairer nos difficultés, révéler l’homme et produire notre avenir ? Comme “le virtuel” et toute forme de virtualité sont une réalité à l’état de puissance, une réalité à réaliser ou à rendre Réel, ce qui revient au même, sommes-nous à l’aube d’un art certain ou au crépuscule d’un certain art ?

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