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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-05-10 | |
Auteur : Magali Crozel
LE SECRET MYSTERIEUX CHAPITRE I S’IL TE PLAÃŽT…DIS-MOI. Assis près de son grand frère de dix ans son aîné, Nicolas feuillette un livre contenant des dessins bizarres. Soudain, il s’exclame : -« Stef ? C’est quoi ces drôles de dessins ? Certains montent, d’autres descendent, celui-là tourne à gauche et celui-ci à droite…Regarde…il y en a un avec le gros ventre, et encore un qui s’enroule…et tiens, regarde Stef, lui, il lui faut une canne pour tenir debout ! Oh…pourquoi lui il a le dos rond, Dis grand frère, réponds-moi s’il te plaît ! Allez Stef… ! - Hou ! Que tu m’énerves avec toutes tes questions. Ce sont des lettres pour écrire. Tu les retrouveras dans toutes les lectures comme les lettres postales, les livres et dans les histoires. Tu les apprendras en première année d’école, dans deux ans. Moi, je n’ai pas envie de te renseigner maintenant car…si tu apprends, je sais que tu voleras le secret magique inscrit dans mon carnet intime. Tu n’as que quatre ans et je ne veux pas que tu connaisses les secrets de mon cÅ“ur et je te connais assez pour savoir que ta curiosité te poussera à les lire sans aucune hésitation…sauf…sauf si je le cache, bien sûr ! Maintenant si tu y tiens vraiment et si je t’explique bien tout en détail, tu dois me promettre de ne pas fouiller dans mes affaires et de ne pas lire dans mon carnet…d’accord ? - Ah, pour ça, grand frère, pas de problème. Je te promets que maintenant je ne regarderai pas. Alors vite, explique-moi gentil frère que j’aime tant ! - OK ! Regarde, suis les dessins avec ton index comme si tu avais un pinceau à la place de ton doigt et écoute bien !je ne te le dirai qu’une seule fois pas deux. Et si tu te débrouilles tout seul à franchir les pièges de ces lettres, alors chapeau ! Tu pourras être fier de toi car tu seras champion ! A partir de maintenant, ouvre tes oreilles, garde ta langue dans ta poche, reste bouche close et reste attentif ! » Patiemment, Nicolas écoute son frère lui révéler avec fierté les secrets de la lecture. CHAPITRE II L’ALPHABET CONSONNES ET VOYELLES Nicolas est seul dans sa chambre. Allongé sur son lit, il commence le déchiffrage de l’alphabet. Obstiné par le carnet intime de Stef, il se lance avec détermination et méthode : -« Comment vais-je m’y prendre ? » pense-t-il. Pour simplifier les choses, il divise les lettres. Sur une première languette, il inscrit maladroitement les consonnes puis sur une deuxième, il note de la même manière que précédemment les voyelles. Ensuite, il joue à trouver un nom commençant par la lettre choisie. Chaque lettre sonne dans sa bouche et il est passionné et captivé de ses trouvailles. Il rit tellement qu’il pense proposer le jeu à ses copains, parents, à table, en voiture, pendant la récréation et partout où il trouvera quelqu’un pour jouer avec lui. Fasciné de cette nouveauté, il étudie tous les sons qui sortent de sa bouche. « Quelle agréable surprise d’entendre des sons différents, de jouer simplement avec sa langue, son palais et ses lèvres comme on joue de la musique ! »S’applique à répéter Nicolas. Mais le temps passe vite lorsque l’on ne s’ennuie pas et il faut prendre la douche sur les ordres de maman. A contre cÅ“ur, il range soigneusement ses affaires pour les retrouver le lendemain. Arrivé à l’école, il se précipite dans la cour de récréation et anime la curiosité de plusieurs enfants par le jeu des lettres. Il a une certaine fierté de montrer ses acquis de la veille. Le soir, à la sortie de l’école, il dit à sa maman : -« Vite, maman, j’ai encore envie de jouer dans ma chambre ! » Dès son arrivée, il file dans sa chambre, déballe tout son attirail et visualise uns fois de plus toutes les lettres. Il a l’impression que chacune danse et une multitude de mots envahissent ses tympans. Il réentend son frère lui dire : « chaque lettre garde le même son, sauf : â, î, ă, È› et ş qui ont un petit aménagement avec un signe comme une cédille ou un chapeau. En les lisant à haute voix, il constate que le « ă » poussé de la gorge vers l’avant avec les lèvres en retrait sonne comme dans casă. Le « â » et le « î » ont deux articulations. Il suffit de combiner le retrait des lèvres comme pour dire « u » et de ne pas bouger la langue pour obtenir le bon son. Mais on peut aussi à partir du « a », ouvrir grand l’ouverture de la bouche et faire un mouvement avec la mâchoire inférieure vers le haut pour sortir la bonne sonorité comme dans înalt ou când. Pour « ş », ferme tes dents et place tes lèvres en avant en soufflant comme dans şu-şo-ti. Quant au «ț », serre tes dents, pince tes lèvres et pousse le «ț » avec ta langue sur les dents en faisant le bruit du serpent et tu entends le «ț » comme celui de È›aÈ›a. « C’est un peu compliqué !» pense nicolas. « Je dois m’entraîner pour bien les prononcer. Heureusement que c’est quand même amusant ! » il joue à faire vibrer ses lèvres, sa gorge et sa langue et jubile des musique qu’il sort de sa bouche. Il saisit l’importance d’un tel apprentissage qui le rend sensible au mécanisme de sa bouche et de sa tête. Il pense, réfléchit, saisit, retient, voit et écoute. A la connaissance parfaite de tous les sons qui jaillissent hors de lui comme des musiques, il explose de joie. Désormais, Nicolas veut aller plus loin car il sait qu’il a acquit le plus difficile de l’alphabet latin avec ses consonnes et ses voyelles. Il décide de tourner la page de son livre. Mais…surprise ! Crois-tu qu’il peut être fier de lui et de sa persévérance ? Toi, petit lecteur, aimerais-tu faire comme Nicolas ? CHAPITRE III LA MAJUSCULE - Quelle surprise… ! Les voilà les lettres pleines de grâce. Oh ! Quelle beauté ! Si seulement je pouvais les dessiner comme un grand exactement pareilles qu’elles sont et sans les accidenter, ce serait merveilleux ! Elles sont si magnifiques ! Je veux les reproduire, vite et bien pour en mettre partout ! C’est bizarre, dans cette page, elles sont toutes attachées et après chaque point, elles sont en costume ! Ah oui ! je me souviens…mon frère m’a dit : - « La majuscule porte un costume. C’est une reine qui traîne sa cour. Elle l’endosse toujours après un point et devient alors une superbe majesté. Elles sont difficiles à dessiner et toi, tu n’y arriveras pas ! » - Et bien il va voir ce qu’il va voir et ce que je suis capable de faire ce coquin ! Il se lève, prend un crayon et une feuille blanche et s’applique à les reproduire. Il essaie une fois, deux fois, trois fois…Au début, il hésite et il a beaucoup de mal car les lettres courent partout, se perdent, chancellent, trébuchent et tremblent sous la pointe du crayon. Pour les maîtriser, il faut sûrement un bon entraînement, le même que celui des sportifs qui veulent devenir champions. Effectivement, plus il les dessine et plus elles deviennent élégantes. Mieux il les attache et les écrit et moins elles se perdent. Alors, dans un élan de courage, il les trace jusqu’à ce que le graphisme soit parfait et avec un cri de bonheur, il s’écrie : -Attends un peu Stef, bientôt tu vas connaître ce que je vais en faire de ton secret ! Il attrape son livre, l’embrasse, le serre fort contre sa poitrine et hurle du fond de sa gorge : -Beau livre, mon ami, apprends-moi les syllabes maintenant. Soudain, son papa l’appelle et Nicolas doit abandonner son travail. Un peu furieux d’être dérangé, il ferme son livre et plie ses affaires sous le tapis pour le jour suivant. Dès le lendemain, à la sortie de l’école, il se précipite vers sa maman et saute dans la voiture. Tout le long du parcours, il reste muet car une phrase résonne dans sa tête : -Jongle avec les lettres, elles adorent se déplacer pour se loger devant ou derrière une autre. En se répétant cette phrase, Nicolas imagine un film où les graphismes dansent pour s’attacher les uns au autres. Il voudrait déjà entrer dans sa chambre et s’y barricader. Soudain, la voiture stoppe et le petit garçon sort en courant dans la maison. Là , dans son domaine, il sort son matériel, attache une consonne à une voyelle et à haute voix lit : - P…a, pa ; p..u, pu. Il rassemble les deux syllabes et s’exclame : - pa…pu. De joie, il fait un bond et s’écrie : - Ouah… ! J’ai presque la clef d’un trésor ! Plein d’espoirs, il saisit un « l » et le marie qu’il marie avec chacune des voyelles : devant, derrière ; il joue à les faire jongler entre elles. Il forme beaucoup de syllabes qui lui donne un immense plaisir. Le soir pendant le repas, les yeux étincelants de bonheur, il taquine son frère : -Stef, c’est quand que tu m’apprendras à lire ? - Arrête de m’ennuyer avec ta lecture. Tu apprendras à l’école avec un professeur et de toute évidence, tu es encore si petit que même si tu le voulais tu n’y arriverais pas. Alors fiche-moi la paix, tu veux ? Rétorque le grand frère. Nicolas se lève de sa chaise, se dirige dans sa chambre et réfléchit sur son lit. Doucement pour ne pas se faire entendre, il s’exclame : -Tu vas l’avoir, toi aussi ta surprise Stef. Tu vas l’avoir ! J’ai la clef de la réussite dans ma tête et ton carnet intime avec ton précieux secret est à moi ! Youpi… ! CHAPITRE IV LA LECTURE Fou de joie, l’enfant chante : Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do…j’ai une puce dans le dos ! Tiens donc ! Elles chantent aussi les syllabes ! Oh… que c’est rigolo tout ça ! Les sons montent et descendent comme je veux ! Et une voix dans sa tête lui murmure : « si tu franchis le piège des lettres, sois fier de toi car ce jour-là , tu seras champion ! » Il rit, saute, se jette sur le lit et soupir à mi-voix : -voilà , je l’ai mon secret ! Voyons si ma mémoire est bonne ! Dans l’alphabet il y a deux familles : les consonnes et les voyelles appelées lettres. Les lettres ont un prénom : a, b, c, d, e, f, g, …Si je marie deux ou trois lettres, alors j’ai une syllabe et si j’accroche deux ou trois syllabes et bien j’ai un mot. Génial !...C’est trop fastoche ! Alors je fais plusieurs mots et j’ai un phrase. C’est chouette, je fais un cortège avec la reine qui tire les mots… et j’ai besoin de ces mots qui me disent tout ce qui se passent dans la phrase car ils sont les amis de sa majesté. Et il faut fermer la porte de la calèche avec un point. Alors je dois faire plusieurs phrases pour créer une fantastique histoire. Comme c’est super ! Je vais créer une belle histoire avec des mots gentils pour la fée, méchants pour la sorcière, tristes pour l’envie de pleurer, gais pour la fête, propres pour mes affaires, sales pour la crasse de mes mains boueuses et en couleur comme l’arc en ciel. Mais comment sont-ils dans le carnet de Stef ? A moi le grand secret, je vais le savoir tout de suite ! Ah non ! L’extinction des feux a sonné et les parents ordonnent de se coucher. Nicolas ne peut s’endormir au bord d’une si grande découverte…et toute la nuit il est agité. Le lendemain matin pour ne pas aller à l’école, il dit à sa maman : - Je suis malade maman, j’ai mal au ventre, j’ai froid et j’ai trop sommeil ! Inquiète, sa maman qui le voit pale et toujours dans sa chambre, décide de le laisser dormir. Et lorsqu’il entend l’aspirateur, il se lève sur la pointe des pieds et se glisse à pas de loup, dans la chambre de son frère. Il ouvre le tiroir de la commode, tire le carnet mystérieux et le glisse sous son pyjama. Satisfait de ses exploits d’aventurier téméraire, il rejoint sa chambre et se glisse dans son lit. Sous le drap, il l’ouvre et découvre quoi ? CHAPITRE V LE SECRET -Bein… ! C’est une lettre pour moi ! Petit frère adoré, Après une grande bataille, tu es parvenu à trouver le secret des mots. Champion ! Tu es un champion ! Maintenant, il est temps que tu saches toute la vérité sur le secret qui en fait, n’existe pas dans ce carnet. Il est dans mon cÅ“ur et pas sur une feuille de papier. J’ai voulu exciter ta curiosité et que tu apprennes seul à lire. Surtout mon tendre petit frère, ne sois pas fâché contre moi car je t’aime. Et je dois t’avouer quelque chose : tu as vraiment trouvé un grand secret ; celui de la magie des mots. Et avec la découverte de ce secret tu peux voyager, quand tu le désires, au pays de la lecture, cet endroit merveilleux, ce lieu d rêves où les interdits n’existent pas. Et pour te féliciter d’avoir trouvé une grande énigme et la clef de mon trésor, je t’invite au Paradis des belles histoires. Je t’aime mon petit champion et viens vite me raconter comment tu as trouvé la magie des mots. A Bientôt ! Stef. RESUME « Le Secret Mystérieux » est l’histoire authentique de Stef 14 ans et de l’amour qu’il porte à son frère Nicolas 4 ans. Pour stimuler son frère, Stef prétexte un grand secret inscrit dans son carnet intime. Nicolas trop curieux, apprend, en cachette, à déchiffrer la lecture. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il ouvrit le carnet et qu’il découvrit LE SECRET MYSTERIEUX… |
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