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Naufragé sur le continent européen
prose [ ]
Vive l'espagne! Vive le Roi!

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par [Myriel ]

2009-01-12  |     | 



Kapitel 7 - Viva España! Viva el Rey!


« Il n’y a pas qu’individuellement que nous perdons la raison, nous la perdons aussi collectivement »
Sénèque (sage latin)


Il y a très peu de temps j’ai commencé avec l’apprentissage de l’espagnol. J’ai senti un désir intérieur de le faire. C’était comme un cri du cœur. Hormis le fait que la langue a une musicalité extraordinaire, l’apprentissage a aussi éveillé de vieux souvenirs en moi. En quittant la Roumanie à la fin de l’année 1999, j’envisageais d’aller m’établir en Espagne, comme des milliers de mes compatriotes. Un ami de moi, qui vivait et travaillait déjà dans le sud de l’Espagne, m’a donné l’idée de prendre cette route-là. Selon ces propos, l’Espagne accordait des permis de séjour à tous ceux qui trouvait un travail et qui vivait un certain temps sur le sol espagnol. Comme j’étais mal informé et je ne connaissais personne qui ait fait des études ni en Espagne, ni en Allemagne, j’ai choisi aveuglement de le rejoindre, en espérant qu’après avoir très bien appris la langue, je pourrais déposer ma candidature pour obtenir une place dans une université espagnole.
A l’époque j’étais embauché à la société franco-roumaine OMD FAST MOD de ma ville natale, Lugoj, j’avais mon propre bureau et je m’occupais de la douane, de la comptabilité primaire, de la zone de stockage, de la réception de la marchandise venue de France ou du contact avec noc clients français. Mon travail au sein de cette société était assez léger et me faisait plaisir. Mais je sentais que je n’étais pas encore préparé comme il fallait de point de vue professionnel. Les trois années passées au « Collège de communication professionnelle », après le baccalauréat, ne suffisaient pas. Il fallait, coûte que coûte, aller de nouveau à l’école. L’idée de partir en Espagne et de faire des études là-bas me plaisait beaucoup, même si j’aurais préféré soit l’Allemagne (parce que ma sœur était déjà là) soit la France (en raison de la langue). Alors j’ai donné un coup de fil à ma sœur et je lui ai raconté mon plan. A la fin je lui ai aussi dit de m’envoyer une invitation avec laquelle j’obtiendrais un visa Schengen. Ce visa me permettrait de rejoindre mon ami en Espagne. Elle est tout de suite tombée d’accord, parce que de toute façon elle n’avait rien à perdre.
Quelques semaines plus tard je me trouvais au Consulat allemand de Timişoara avec l’invitation reçue de ma sœur, le passeport, l’attestation que je travaillais pour OMD FAST MOD (à l’époque, ceux qui n’avais pas de travail, ne recevaient pas de visa) et l’assurance maladie pour l’Allemagne. Bien sûr qu’avec tous ces papiers le Consulat allemand m’a rapidement délivré un visa Schengen. Moi, j’étais au comble de bonheur. Pas à pas j’ai préparé mon départ : j’ai convaincu ma mère et mes grands-parents que mon idée d’émigrer en Espagne était bonne, quoi que l`Espagne se trouve assez loin de la Roumanie, j’ai prévenu l’équipe d’OMD FAST MOD que je partirais, peut-être à jamais, de leur milieu, j’ai pris congé de tous mes amis, de mes grands-parents (ma grand-mère s’est mis à pleurer et cela m’a brisé le cœur) et je suis parti. La première « escale » de deux semaines à été la ville de Karlsruhe. Si j’avais su que cette ville extraordinaire restera dans ma mémoire toute ma vie, d’une façon très positive, j’aurais pleuré de bonheur. A la fin de mon si dit « congé » sur le territoire allemand, je me suis rendu à la gare de Karlsruhe pour acheter un billet d’autocar en direction de l’Espagne, la destination de mon voyage. J’ai pensé que je serais le seul roumain dans l’autocar, entouré de retraités allemands partis passer leurs vacances en Espagne. Le soir du départ j’ai été complètement étonné de constater qu’à proportion de 99% les passagers étaient, tout comme moi, d’origine roumaine. Et tous émigraient en Espagne (je vous prie de mettre l’accent sur le verbe « émigrer »). La première question m’était déjà venue à l’esprit : « Si tous ces gens là se dirigent vers l’Espagne, et je suppose qu’il y a de tels flux de personnes presque chaque semaine, comment pourrai-je, moi, trouver un emploi bien rémunéré là-bas ? » Malheureusement il était trop tard pour répondre à cette question.
Le voyage de Karlsruhe à Barcelone a duré à peu près 24 heures. A Saint- Étienne, après la mi- nuit, nous avons dû nous arrêter pour quelques heures à une station service, à cause d’une tempête de neige. Pendant le voyage j’ai fait la connaissance d’une roumaine qui partait rejoindre son frère à Madrid. Elle était assise près de moi dans l’autocar, et tout à coup nous nous sommes mis à nous entretenir un peu, pour que le temps s’écoule plus rapidement. Elle a laissé sa petite fille à la maison avec son mari. Elle envisageait aussi de rester à Madrid, et plus tard, après avoir gagné assez d’argent et avoir loué un appartement, elle voulait faire venir sa fille et son mari. Lui, il travaillait comme policier, mais il était d’accord de quitter son poste et de venir la rejoindre à Madrid plus tard. « Increible ! » disent les espagnols. A la fin de cette conversation, je me suis rendu compte de la destruction causée par l’ancien régime communiste. Dans cet autocar, qui roulait en direction de l’Espagne, nous étions tous malades et nous ne le savions pas. Dommage. Maudits communistes !!! La Roumanie était comme un hôpital (ici hôpital = communisme) qu’on avait détruit à la fin des années ’80, en pansant que comme cela on pourrait guérir les malades. L’hôpital a était aplati, mais les malades son restés. Cette histoire m’a fait penser au président français Nicolas Sarkozy, qui avait fait fermer le centre de refugiés de Sangatte, en pensant aussi que comme cela la France se débarrasserait de tous les immigrés qui voulaient rejoindre la Grande Bretagne. Mais les malades se sont refugiés dans la forêt d’à côté et ils essaient toujours, d’une manière ou d’une autre, de mettre leur pied sur le sol britannique.
Un samedi soir à 19 heures j’ai quitté la ville de Karlsruhe et un dimanche après-midi, vers 17 heures, l’autocar est arrivé à Barcelone. A tous ceux qui n’ont jamais visité celle ville, je peux leur dire qu’elle est un rêve. J’ai été tout de suite ébloui par le « paysage », les palmiers, les fontaines, l’architecture, le temps, l’ambiance, la langue, les gens… Selon les indications de mon ami roumain d’Almeria, je devais aller au « Bus-Terminal », et même très vite, parce qu’il y avait un autocar qui partirait en direction d’Almeria à 19 heures. J’ai pris un taxi, qui m’a emmené également à l’office d’échange, où j’ai obtenu des « pesetas » pour mes D-Mark, et à peu près une demie heure plus tard je sortais mes bagages du coffre-arrière du taxi espagnol, devant le « Bus-Terminal ». Au guichet, en parlant français j’ai réussi à acheter le billet d’autocar sans problèmes.
L’événement le plus drôle et le plus révélateur pour l’esprit européen, a eu lieu après l’arrivé de l’autocar. Moi, en pansant que je pourrais continuer à utiliser le français même avec le chauffeur d’autocar, je lui ai posé la question suivante : « Monsieur, s’il vous plaît, où est-ce que je pourrais mettre mes bagages ? » Lui, dés qu’il a entendu le français, il a été emporté par la colère et m’a dit dans un espagnol très simple, pour que puisse comprendre, qu’en Espagne l’on parle l’espagnol et pas le français. Cela ne servait à rien de continuer une dispute avec lui, alors j’ai laissé mes bagages sur le trottoir et je suis monté dans l’autocar. J’observais les gens qui s’y installaient. C’était extraordinaire, il y avait des amérindiens habillés traditionnellement et qui portaient un chapeau sur la tête.
Vers deux heures du marin l’autocar s’est arrêté devant un restaurant, dans une ville dont je ne me rappelle plus le nom, et nous sommes presque tous descendus. Moi, pas spécialement pour m’acheter quelque chose à manger, mais plutôt pour bouger un peu. J’étais en cours de route depuis samedi soir, ce qui ne m’a pas trop permis d’étendre mes os. Tout d’en coup, le chauffeur s’approche de moi et me dit dans un français parfait : « Faites attention à vos bagages, il y a des gens qui volent ! ». Je le regardais bouche bée, sans pouvoir lui dire grande chose, parce que je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’il avait une dent contre la langue française.
Vers 7 heures du matin l’autocar est arrivé à l’Almeria, où mon ami m’attendait. Mais au lieu de m’emmener chez lui pour que je prenne une douche, que je mange quelque chose et que je me repose après le long voyage, il m’a fait venir à son lieu de travail, quelque part hors d’Almeria. Il m’a expliqué plus tard que s’il m’avait emmené chez lui, il serait arrivé en retard au travail. Et comme il y avait trop de concurrence sur le marché illégal de travail, il aurait risqué de perdre tout de suite son boulot. Alors je l’ai attendu devant les serres, où il travaillait, toute la journée. A une heure du midi, mon ami et les autres travailleurs ont fait une petite pause. Je les ai rejoint et je leur ai posé quelques questions comme : « Est-ce qu’il est difficile de trouver du travail ici ? » La réponse a été choquante : « D’habitude il faut attendre quelques mois. Il y a trop de travailleurs et peu de travail ». « Increible !». A partir de ce moment-là je me suis rendu compte que je n’aurais aucune chance d’avoir du succès un jour. Enfin, pas dans les dix ans à venir. Je ne pourrais même pas faire des études dans de telles conditions.
À six heures du soir mon ami a terminé le programme de travail et nous sommes finalement rentrés. Chose curieuse, j’étais mort de fatigue mais je n’avais pas sommeil. Alors j’ai pris une douche. « La propreté c’est déjà la liberté » a dit Fernandel dans son film « La vache et le prisonnier ». Après j’ai bien mangé et ensuite nous sommes sortis en ville. Dans la rue nous avons rencontrés des roumains qui vivaient là-bas depuis des mois et qui n’avait pas de travail. La peur a commencé à me prendre. Je voyais déjà toute ma vie se dérouler devant mes yeux en tant que travailleur dans une serre espagnole. Tout à coup j’ai senti un désir ardent de rentrer en Allemagne le plus rapidement possible. L’idée de séjourner en Allemagne, même sans visa, me paraissait bien meilleure que celle de rester à l’Almeria, sans rien faire. Quitter l’Espagne à la fin de l’année 1999 a été une des meilleures décisions prises dans ma vie. Si j’y étais resté, je n’aurais pas pu profiter du miracle qui allait se produire dans ma vie à Karlsruhe : travail très bien payé, Études à l’Université, amis, enseignement etc.
Mon ami d’Almeria avait du mal à croire que j’allais retourner en Allemagne. Il y avait tant de gens qui avaient fait un effort psychique et financier considérable pour mettre leur pied sur le sol espagnol et moi, j’envisageais de le quitter le lendemain. Mais il ne fallait pas être un génie pour s’apercevoir que, de point de vue professionnel, je n’avais pas aucune chance de réussir en Espagne.
Le retour à Karlsruhe ne s’est pas déroulé si facilement que prévu. J’ai de nouveau dû prendre l’autocar jusqu'à Madrid et de là j’ai voyagé en train, avec une escale de quelques heures, jusqu'à la destination finale. Le premier problème à Madrid a été la communication. J’ai eu des problèmes quand j’ai voulu acheter et le billet de métro et le billet de train. Le personnel de la gare centrale de Madrid ne parlait pas ni l’anglais, ni le français, ni l’allemand. Alors j’ai pris un bout de papier et un stylo pour écrire là-dessus « Madrid – Karlsruhe ». Un autre problème a été la devise que je possédais : des D-Mark. J’ai dû très vite aller au bureau d’échange pour obtenir des « pesetas ». Même s’il y a toujours des opposants à la monnaie européenne euro, pour moi cette devise reste un « succes story ». Dans des moments comme ceux de la gare de Madrid, on voit très clairement les avantages de l’euro. Une autre barrière qui m’a fait de nouveau penser à l’Europe et à l’importance de la construction européenne.
Jusqu'à Paris j’ai voyage avec un algérien dans le même compartiment. Nous nous sommes entretenus en français tout le long du voyage. Il était débarqué en Espagne quelques années plus tôt où il venait de recevoir un permis de séjour pour l’Espagne, et maintenant il était en cours de route vers les Pays-Bas, où il envisageait aussi de rester. D’après ses propos, il gagnerait plus là-bas.
« Paris vaut une messe ! » Aussitôt arrivé à Paris je me sentais plus détendu, plus à l’aise. Je me trouvais pour la première fois dans la Ville Lumière. A la différence de Madrid, à la gare centrale de Paris, en tant qu’étranger, on peut s’acheter le billet plus facilement. Il y avait plusieurs guichets où il était marqué : « Yo habla español » ; « I speak English » ; « Io parla italiano » et « Ich spreche Deutsch ». C’est extraordinaire !
Je me suis baladé autour de la gare, j’ai donné un coup de fil à ma sœur et je l’ai prévenu que j’allais arriver à Karlsruhe dans l’après-midi et qu’elle m’attende avec un bon potage.
Je ne sais pas pourquoi, mais une joie folle me prenais dés que j’approchais la frontière allemande. Un sentiment prévoyant ? Cela est sûr et certain, mais à l’époque j’avais du mal à le décoder.







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