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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-06-08 | | Inscrit à la bibliotèque par Ionuţ Caragea
Je vais d`octaves en octaves sur la Mer,
Et je n`ai plus de navire que ce rythme cinglant qui rit aux éclates, derrière ma nuque, Les sept odeurs de la Nuit brûlent mes tempes, Do… Odeur de l`algue qui pleure les joues d`un enfant mort, Do… Odeur rose comme un chiffre de mélancolie, le chiffre zéro qui contient toutes les larmes du monde dans son vide, Je n`entends pas la Musique, JE LA VOIS! Ré… Odeur du soleil couchant Qui glisse son aviron et meurt dans l`infini. Ré… Odeur harmonieuse, odeur pleine d`or, écume des astres transpercés à chaque aube. Je vais d`octaves en octaves sur la Mer et je n`ai plus de navire. Je suis mêlée aux voiles de Dieu et le vent épingle une blessure ouverte à mon flanc; Oh! Versons un peu de sang! Mais la Mer m`empoigne déjà … Mi… Mi… Les oiseaux sont venus de mille forêts et ils ont les formes de toutes les feuilles, de toutes les fleurs, Pour chanter « Mi… Mi… » Mi de feu, Mi dont l`odeur est l`haleine d`un cygne poignardé, Poignardé dans le blanc de ses ailes pour l`amour du rouge de las vie! Mer, n`abandonne pas les oiseaux, Car ils désirent m`étreindre et me dévorer, Oui, je les vois et ils ont faim. Mer, éloigne-les, je n`ai pas vingt ans! Je t`en prie, mange vite tous ces fruits de velours qui volent. Mer, Mer, tu es l`Arbre de flots, Mer, ne laisse pas délirer autour de mon fantôme ardent, Mer, je ne peux pas être leur proie! Fa… Fa… Je vais d`octaves en octaves sur la Mer, Sur la Mer qui hurle un fa Blanc comme un théâtre de piliers. Et je n`ai plus de navire que ma jeunesse au front en proue. Mer, Mer, Que ce fa est en colère! Que ce fa est blanc d`épouvante! Mer, arrêtons, dormons un peu, Comme des cadavres enlacés par la musique, Mais des cadavres dont l`âme fut jugée par Dieu, Divorcée du mal. Arrêtons, Arrêtons, les oiseaux gémissent de fièvre bien près de ma chair, Aigles aux doux yeux, ailes aux griffes traîtresses! Pitié, je n`ai pas vingt ans. Sol… Sol… Sol, tu es une caresse d`été. Sol, je sens ta main qui indique la sagesse à mon épaule, Mais que veux-tu, je n`ai pas d`horizon, Je n`ai pas l`Ouest, ni l`Avant, mais que l`Après, Je sens que je vais mais je ne sais d`où je viens, Alors, que je sois libre ! Dieu est là je ne me souviens pas de l`homme. La Mer grouille, la Mer marche à la Révolution Et je vais avec elle, Et encore la Mer, et toujours la Mer! Mais quand éloigneras-tu ces oiseaux maigres qui commencent à lécher mes paupières? Mais quand… Mer? La, La… Le la est gris et annonce la fin du monde, Allumant les cierges dans toutes les cathédrales de la terre que je fuis. La…Le la est à l`ombre de la mort et il attend. Mer, les oiseaux s`arrachent mes jambes, Et le sang, mon sang sillonne un arc-en-ciel au-dessus de moi. Le sang, c`est donc le si? Le si qui danse? Le si de flammes? Ah! Octave de la peur. Il me reste mon ventre, il me reste mes mains, Je pourrai au moins bercer un enfant. Mer, Mer, les oiseaux ne seront donc jamais apaisés de moi? Arrêtons, arrêtons, nous en sommes au si sans pardon, Arrêtons, Mer, je n`ai pas vingt ans! Et la Mer fouette mes os, Folle vierge qui a besoin de mordre, Mer… « Hélas, rit-elle, je ne donne la Mer aux enfants de vingt ans que pour les regarder mourir.» Et elle rit sur chaque de ses dents, l`octave tragique sanglote! - Oh! Mer… Juillet 1959
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