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Le pied coquelicot
poèmes [ ]

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par [Célé ]

2014-09-02  |     | 



Je suis une voiture écrasée, pauvre masse,
Par la coque rouillée d'un horrible cargo.
Tombeau de pacotille et reine des limaces
Poussent dans mes lauriers des cornes d'escargots.

Imaginez alors sans bras et sans épaules
Un tronc, entre les doigts la lampe d'Aladin,
La carcasse d'une âme échafaudée de tôle,
Sur le paon pas sérieux sa roue de baladin.

Une clé de cervelle ouvre sa forteresse
Mais l'idée qui veut fuir vers ce monde là-bas,
Des boulets aux pensées à moitié mortes reste
À soutenir son deuil comme un fond de cabas.

Des pourboires de pingre assidûment déboursent
Des « Peut-être » et des « Si » d'ossements morfondus
Dans une fosse, tombe, où voitures de course
Grisent décidément la somme de mon dû.

On m'a donnée la faim pour entrer dans ce monde,
Écarquillée les yeux pour voir sans être vu.
Affamée, je dévore une entière seconde,
Déshydratée je reste à boire tout son jus.

Les roses de Damas, les pensées les plus chères,
Les fruits rouges et mûrs et fondant sous la dent…
Que des âmes de pierre et des cœurs épluchèrent
Dans les gorges du Tarn comme pomme d'Adam.

De votre mauvais Å“il vous me voyez patraque,
Sur un fond de talus peut-être imaginé
Des lignes Maginot de petites matraques
Devenir des gourdins dans vos doigts raffinés.

Qu'on me foute au rebut ! Qu'importe je m'arrête
Dans un bruit de recours, un quart d'heure durant,
Pour écouter celui des glouglous d'opérette
Sucer du réservoir un fond de carburant.

Et le moteur qui tousse et m'étouffe à sa guise
N'est-il pas à l'oreille un langage dormant ?
Comme des cygnes sourds aux formes mal acquises
Dans le nid des clins d’œil d'un miroir déformant.

Et c'est mon champignon qui gémit aux pleurotes
Dans le moteur noyé comme pleurent parfois
En larmes de ficelle, au bout d'une carotte,
Les yeux du bourricot à la gueule de bois.

J'écoute le tombé des cheveux de Carole
Sur des langues et dans la bouche de Benoît
Comme si l'unisson de savantes paroles
Prenaient les Å“ufs de coq pour des coques de noix.

Dès lors je respire une odeur d'absinthe soûle
Au rayon de l'interminable contingent
Où les bottes de paille et les pattes des poules
Pour un coq de bruyère enfument la Saint-Jean.

L'ombre du carnassier dans un Å“il de cyclope
Fait des boules de mile avec de petits cent,
Pour le fauve blessé dans sa chair d'antilope
Un charnier d'oisillons des plus appétissants.

Et ses griffes avec l'épingle de nourrice
Nouent les langes du seul ange qui somnolait
Au lit de la broussaille où les ronces pourrissent
Comme une plaie ouverte autour de son mollet.

Pardon pour cette plaie où suppurent ses ailes.
Pardon de la recoudre entre les gloussements
Du fou qui fait le pitre et le pitre du zèle…
Pour l'avoir d'un ailleurs relevé doucement.

« Cœur de fer ! » me dit-il : « Cœur de tôle sans âme,
Racoleurs de bitume à d'infinis tournants,
Des grottes de mon cœur je te fais le sésame,
De l'huile de vidange un délice gourmand.

Sens-tu dans nos sabots se glisser des anguilles
Pour nous faire de chair d'adorables petons ?
Et quand tu marcheras dans l'herbe, les aiguilles
Te sembleront aussi douces que du coton.

Tu seras comme un saint sur le mont Sainte-Odile,
Entre mes saintes mains faites de ouate mais
Des mêmes tu tiendras les pinces crocodiles
D'un muguet à revendre avant le mois de mai.

Personne, tu m'entends, ne t'écoute, personne
N'entendrait ton murmure alors ne contredit
Ni la pleine nue ni le berger qui frissonne
Quand les loups boivent dans un fleuve de brebis.

Quand les loups hurlent, dans la verte serre bêlent
Les moutons de l'azur à ce mont chevillé
Où trébuchent les nues pleines de ta cervelle
Qui courent dans le ciel comme des lévriers.

De larmes infiltrées dans une chantepleure
Ton cœur est un tam-tam pour de petits gourdins.
Le tombé des sanglots des colombes qui pleurent
Fait, pour ton malheur, vivre un asphalte d'oursins.

Qui te bruisse le vent dans une contrebasse
Est un cruel archer d'aiguilles transperçant
Dans l'heure, la minute où la seconde passe
Pour une éternité sur cet autre versant

Où les coquelicots sortent d'une Peau-rouge
Et de la rose blanche un vol de goélands,
La nuit, ses bleuets quand les voyants sont au rouge
Dans le bain de minuit d'un soir de Nouvel An.

N’aie pas peur de la nuit, dans les craintes qu'elle ouvre
J'expulse de ma bouche un sourire courtois,
Quelques gueules-de-loup sous des pattes de louve
Où tombent de sommeil des caresses pour toi.

Dors ! Dans une seconde, enfin, parmi les hommes
Si tu dresses l'oreille alors tu l'entendras,
La plainte de l'ortie que nul écho raisonne…
Geindre comme un rouget de Lille à Carpentras. »

À qui sont ces mouchoirs sans mémoire, bel homme ?
Aux doigts de la Poison mais à qui sont ces nœuds
Qui torsadent au pied du livide myélome
Le jus d'une cervelle à son vin vénéneux.

Vent groggy de carême un avent de carence
De quelques vendredis nourrit le non-croyant
Comme un instant de mort se fie aux apparences…
Le feu dans le repaire allume mes voyants.

Je suis comme une course avide de victoires,
Une éponge d'oignon pour le saule pleureur,
Qu'une tonne de fer dans le trou de l'histoire
Quand un cerveau dément devient mon empereur.

Un. Deux. Trois. Quatre dés. Quatre fois cent vingt-six me
Font monter ma raison sur les petits chevaux
D'un moteur qui s'emballe au seuil du paroxysme
Dans une course où seul Dieu sait ce que je vaux.

Depuis toujours je cours après des clopinettes.
Longtemps après la course un fantôme poursuit
L'inlassable rébus dans une devinette :
Maintenant il ne faut plus dire qui je suis.

Je ne suis que l'étreinte à même cette paume
Qui me serre le cœur si fort, évidemment,
Que se disloque en elle une place Vendôme
Assortie de saphirs et sertie de diamants.

Oui. Je suis dans un antre, hôte de saint Christophe,
Dans l'habitacle clos, des parfums anisés,
Délicates senteurs d’odorantes étoffes
Enroulant d'un drap mon être mécanisé.

Oui. Je suis un miracle et brillantes des laques
Coiffent mon devenir d'augures apeurés
Par une pluie givrante où dedans chaque flaque
Un soupçon de soleil se mettrait à pleurer.

Les lacets de la route aux boucles impeccables
Sont, autour de mes leds, des pavés humectés
Pour le ver luisant qui dans le cuivre des câbles,
Des cosses de l'azur, serait déconnecté.

Et c'est mon eau qui bout, l'essence qui s'enflamme,
Tout un châssis qui tremble, oh funeste oraison !
Le sifflement des pneus perforés de cent lames
Accorde des trois-quarts aux quatre crevaisons.

Je vois sur la colline une ombre jouvencelle,
Derrière le judas de l'azur, doux Jésus !
Dans la fonte de cire aux trente-six chandelles
Fondre le soleil roi de son astre déchu.

Voilà que l'on me couche entre deux réverbères
À la place du mort ; Et les poux sont lâchés
Dans la tête d'un diable où les chiens de Cerbère
Sur mes enjoliveurs viennent se soulager.

Voici le col de l'Ange aux saintes policières.
Voyez au bout des monts la tour du mirador
Et Cerbère et ses chiens le long de la glissière
Dévêtir le mont Blanc qui s'assombrit alors…

Alors dans la forêt Noire du corbeau campent
Les quarante voleurs de mon eldorado,
Quatre poissons d'avril au dos d'un hippocampe
Pour des renards charmeurs sous le pont Mirabeau.

Dans la déconfiture un cajoleur de perche
Me caresse à rebrousse-écaille, chaque coing
Est le fruit du frisson d'un avis de recherche
Pour une aiguille au cœur de sept bottes de foin.

Blanche n'ai-je des nains que cette douleur naine !
Sur l'enclume l’assette et le cas échéant
L'ascète sur l'enclume aplati comme un nem
Pour la tête d'un gnome aux lauriers de géant.

Du fond des entrelacs les gargouilles des Moires
Pendent mon arbre à cames aux nœuds des intestins.
Entendez dans mon ventre aux mares d'huile noire
Le long coassement des crapauds du destin…

Les entendez-vous choir de leurs nénuphars puis le
Frisson de l’aquilon chanté a cappella
L'air, au-delà des toits, de trois petites tuiles
Couvrant tant bien que mal l'écho qui m'appela.

Celui-ci vocifère au cœur des involucres
Où je suis le sommeil des serpents sans courroux.
Comme un froid de canard pour une canne à sucre,
Une éclipse de Lune au crépuscule roux.

Je suis la muselière, au fond des bois de France,
Des grands rugissements, autour de Medrano,
Du tigre de papier et des félins en transe
Qui trembleraient devant une souris d'agneau.

Je suis la peau de l'ours sans sa terre polaire,
À la Vingt-cinquième heure un jour sans lendemain.
Quelque chose de froid mâché par cent molaires
A broyé dans sa gueule un os de Jean de Meun.

L'épine sans la rose est paire de béquilles,
Du manchot, notre impair, mère du brasero
Quand les maux déplacés devant un jeu de quilles
Tombent du crâne telle une boule à zéro.

Alors je suis tombé sans nulle autre logique
Comme tombe du bec l'érable québécois,
De la poigne du bras aussi mou qu'une chique
Dans le fossé couvert d'une brume des bois.

Sainte d'un jour barbare une absinthe ma foi de
Tonneau de saint-bernard, Saint-Pierre-et-Miquelon,
Glisse de l'outre-mer vers d'outre-tombe, froide,
Une ivresse moteur de mon air aquilon.

Coquille d'escargot comme pauvre limace
Sur la flamme qui lèche un écusson vosgien
Bout dans mon huile pour devenir la carcasse
D'une montagne d'os dévorée par des chiens.

Lucifer, Belzébuth, je suis votre remorque
Aux enfers attelée, nom d'un petit yeti !
Les os du Groenland dans la graisse d'une orque
Désossent mon squelette entre deux appétits :

L'un me glace les sangs Puy de Dôme en Vésuve
L'autre, bouilleur de cru, réveille sapristi !
Et le Dormeur du val aux avinés effluves
Du feu de l'alambic, son lacryma christi.

Misère est-ce du sang ou du vin de Madère
Ce pichet de Ramel pour le jour des Rameaux
De quelques boit-sans-soif qui sur le dromadaire
Boivent à la folie leurs bosses de chameau.

Bien sûr je suis le cri d'une vive brûlure
Où mon capot fumant craquelle toute peau,
Où mon sang est essence et mon cœur tubulure,
Un désert assoiffé de quelques gouttes d'eau.

Serais-je un pas de plus… Le vide qui surplombe
Cette lame tranchante au bout du massicot
Baignerait de jus dans mille étangs et la Dombes
En serait, tout entière, imprégnée aussitôt.

Fou le jet de putois, de mouffette, de sconse,
Fou le côtes-Du-Rhône ivre de Sauvignon.
De l'écharde du gnome à la plus haute ronce
Je suis le coude en sang sur le pont d'Avignon.

Je suis le coude ouvert dans un pot de mastic
Où se cachent des fers rouges, au fil de l'eau,
Les durites en feu de quatre Fantastiques
Qui traînent de leur ancre un bras de matelot.

Car la main de plastique aux doigts de néoprène
Dans des cercles de tôle ondule en asséchant
L'air de quatre pneus, l'air de trois valves qui prennent
Toute la clé de voûte… Et moi la clef des champs…

Ah ! Mon brave pilote ose lâcher l'emprise
Qui me tient au volant de tes mains de régleur
Inonde le front de mon pauvre pare-brise
Que je pleure au mouchoir des sanglots du gicleur.

Tes rêves vieux compère ont l'odeur de la gagne
Quand tu sens l'empereur dans mon métal destin.
Un manchot au bord du lave-glace accompagne
Ta banquise défaite en mes phares éteints.

Tu me pousses alors de tes orteils complices
Et sur mes grands chevaux je me hisse en avant
Comptant tour après tour à l'instant où je glisse
Sur la flaque de sang des larmes d'une enfant.

Le pied coquelicot d'une petite fille
Saigne… Sur la colline écarlate pour mé-
-moire entendrai-je alors comment toutes les billes
De tous mes roulements cesseront de tourner ?

Regardez comme l'herbe a la couleur des mûres,
Sur les murs le liant de Fra Angelico
Aux nuits mortes de mai de ronces claquemure
Une petite fille au pied coquelicot.

Ah ! Sirène hurlante, entends dans la nuit blanche
Mes propres geignements dans son sang qui jaillit.
Ah ! Si j'avais été quatre vulgaires planches,
Une caisse à savon dans un autre rallye…

Bolide du dimanche, un samedi dès l'aube,
Du zénith de l'azur à mon point culminant,
Se mélangent les gaz aux pipes de Saint-Claude
Pour fumer dans mon pot celui des ruminants.

Si d'aucun compliment ni nulle réprimande,
Quelques paroles sont palabres de Terrien.
D'autres, foi de silence encore me demandent
Et encore et encore… À moi qui ne sais rien

De la nuit qui se couche et du jour qui se lève
Rien des heures de grès qui viennent me heurter,
Où dans le blanc des yeux d'un bien piteux élève
La gomme et le crayon commencent à flirter.

Loin de mes devanciers les dépassés me frôlent
Et dépassé je vais, suceur de caoutchouc,
De ma course à la gomme, un crayon sur l'épaule,
Hachuré le bitume en sortant des Bouchoux,

Des travers de talus dans mon crâne de tôle
Faire le traversin d'un petit bout de chou.

Monochromes, miracle et châtiment alternent
Toute noirceur, feu ciel, du soleil « difunto »*.
Dans ma tête de lotte où je suis subalterne
D'une défunte Fiat : Moi mourante Punto…

À mon bord copilote ainsi que ma gouverne.
Fichtre ! « Qué pinto yo en este asunto ? »**



* défunt
** Que fais-je dans cette affaire



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