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Haïkus
poèmes [ ]

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par [Mioriþa Alba ]

2012-06-14  |     | 



Mes joues rouges –
une feuille de cerisier
touchée du frimas

*

Les vagues de la mer –
une mouette se repose
sur un rocher

*

automne au verger –
une branche de pommier
rompue par le vent

*

un dernier coing
s’attarde sur une branche –
la pluie froide

*

un heure de travail –
un collier en marrons
au cou de la poupée

*

des marrons mûrs
dans les allées du parc –
un beau couchant

*

même lune froide –
la première fleur de pêcher
s’ouvre in silance


Instants choisis

de traces de pollen
sur un pétale de lis –
l’étoile de berger

"C’est entre chien et loup que Vénus apparaît, dans la presque pénombre. Quand l’abat-jour s’allume, la nuit est proche et la réalité change le ton. Les organes sensoriels s’aiguisent et à leur suite, l’imaginaire.

Ici, l’Image se confond au réel et lui-ci est riche des variations de la Nature. Ce haïku est un cosmos : l’infiniment petit perle une lumière dans « l’infini muet »... L’immuable du ciel recèle la mesaggère lontaine du soir dans les poussières fine des lumière : la fleur de lis devient l’infime trace de l’étoile et les pollens la révèlent.

On assiste à une subtile reaction entre l’évanescence porteuse de vie et la Vie même, génitrice de l’éphémère... Une simple poussière d’étoile, un pollen, génère une fleur ; un seul pétale de pureté, de lis, est un miroir sur le Ciel.

Ce haïku on renvoie à un ordre immanent où la Beauté se suffit à elle- même. Nul besoin de la définir. Elle transparaît, souverane, unique, par-delà le ragard qui la contemple..."


Oliver Walter

(de Ploc! No. 31, 32, 33)

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