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LE MONSTRE
poèmes [ ]
LE CALEMBOUR comme MONSTRES POETIQUES

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par [Reumond ]

2009-04-14  |     | 




LE CALEMBOUR comme MONSTRES POETIQUES

« Les calembours sont les Camemberts du langage,
ils sentent la vache, mais goûtent délicieusement le Ciel »
(Un Normand exilé en Belgique)

Dédicace

« Papy volant » (Amandine 3ans1/2)
« Jean-Clown » (Maële 2ans1/2)

À mon épouse Eliane, qui interpelle le vent à la commissure des falaises, là où le nid d’aigle se fait écho. À l’anonyme enfant, qui a fait sa cabane au cœur de chaque poète et de chaque lecteur de poésie, pour explorer l’enfance de l’art, bien au-delà des mots et des miroirs, sur l’outre-rive, l’à côté où les expressions sont bien meilleures et plus vertes qu’ici.

Aux mots d’enfants de l’âme, de tous pays. À l’enfant roi qui trône au milieu de nous, au Royaume des tout petits et des pauvres, pour lesquels les mots sont des doudous qui consolent des peines, nourrissent les ventres affamés de grands larges, exorcisent l’imaginaire en l’absence du réel, et donnent la parole ou tout au moins donne les mots de l’espérance.

À Gilberte Aigrisse, mon analyste, pour avoir levé le couvercle de la boîte à Rolando. Merci au Verbe de se faire présence et à Albert Poudevigne, mon professeur de musique, pour m’avoir fait psaltérion aux accords de la vie.

Et comme à tous les enfants de la Terre, à mes deux petites filles, Amandine et Maële défaisant à l’air libre le cadeau du langage, pour entrouvrir « la boîte noire des jeux de mots », mi-boîte à Panda, mi-boîte à Pandore quand la plume boite à la ligne, ainsi, mot à mot, les calambours jaillissent des entrailles du verbe.





LE MONSTRE - LE CAS LAMBOUR
(62 ans – incurable incunable)


Psychopathologie

Dans le domaine de la clinique poétique, les mots sont de pâtes molles que l’on tartine à l’œil, telles des images fébriles, des odeurs et des couleurs singulières ; rien que des monstres familiers, personnels qui hantent jour et nuit l’intimité du langage et du rêve.
Les calamboursins y sont des amis de longues dattes
En régimes, comme des bananes à mots dires
Des cas d’étranges pathologies où les vents
se torchent de vers
Au revers des étoiles, là où la nuit fait
son nid pour écrire
Toute seule, au dos des versos : AMOUR.

Tout psychothérapeute que j’essuie, rêve et cri
Analyste de rien pour pénétrer le tout
Au revers d’un mouchoir nommé désir littéraire
Tension artistique, remous, vagues ...

Je suis un cas lourd, calembourbier, calembourde,
Calamburnes dans l’entre espace-temps
Au calendrier des mêmes et des différences
Un homme comme les autres en soit.

Les jeux de mots sont des « Je » de jambes à toi
Jambes de bois, de moi à l’autre se jouant d’un jeu
De motifs émotifs et de bouches décousues
Dont l’enjeu principal est de donner la parole
à l’autre
Jeu à règles fondées sur la différence de sens
Entre les cinq sens que j’explore exploite à
filons drus et
De significations de mots qui se prononcent nus
De manière la plus proche du but, toujours dans
La même direction de terres promises
au papier vélin.

Je gîte, là où les calembours s’inscrivent et
S’écrivent toujours alambiqués, ambigües
Paradoxaux, névrotiques, incantatoires …
Tant dans cieux que dans terre, aride ou humide
Dans l’à-peu-près des entrecuisses, dans
l’entre-mot
Des braguettes philosophiques des entrejambes
De Jung et de Lacan mes maîtres à pisser
Qui souligne l’un comme l’autre
Qu’un bon calembour veau vieux
Qu’un mieux et bête contrepet !
Et comme les calamars me servent d’écritoire
À cause de l'encre qu'ils contiennent à ras bord
J’écris avec les roseaux de mes poils de nez
Crottes et mots mollusques mollusque mots

Gros comme céphalée
pôles Nord et sud à la foi
D’une migraine à semer le printemps
Entre la psychanalyse et les saules rieurs
Puisque le rire est communicatif de têtes
À ventouses et d’épithètes à valvules
Par la puissance de l’esprit
Pour plus d’efficacité
De l’humour et de la symbolique.

Roland




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