Nous ne sommes pas d’ici, disait-il,
Secouant en moi l’insoutenable légèreté de l’être, comme disait un Autre ;
Me laissant entrevoir ce bonheur d’être, ce rêve d’être un éon.

Que ton âme, que la mienne, délivrées des nourritures terrestres,
S’offrent l’osmose d’un soupir,
Sans peurs, sans stupeur, sans soupirs aussi sans doute….

L’univers ploierait à nos présences atemporelles,
Les hommes, le regard perdu dans les myriades galactiques,
Parleraient de toi comme d’une comète annonciatrice,
Nous auréoleraient dans bien des mythes et d’innombrables constellations.

Et lorsque ces Autres, qui sensibles, sembleraient percevoir un cri dans l’infini,
Ce bruit ondulant de nos amours entrelaçant nos mots,
Ceux-là même tenteraient-ils de coucher ce que nous serions ne pourraient s’en approcher suffisamment.
Car le lierre sans larmes qui nous lierait ne s’abreuverait de mots que pour en exulter le trop…

Soudain mon cœur à cette idée s’effraie !

L’éternité à t’offrir, la danse des galaxies, l’harmonie des mânes,
Pour toi mon Amour ne serait-ce pas moins qu’un cadeau, plus qu’un fardeau ?
L’éternité, si longue, si froide à porter, même par l’Amour, même les plus grands…

Ne serait il pas si triste que nous ne puissions plus pleurer?

Nous ne sommes pas d’ici,
Tes larmes, chères à Lovecraft, chères à mon coeur,
Sont ma douleur et mon bonheur,
De pouvoir ainsi les sécher,
De te voir ainsi sensible et touchée.