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Une approche possible de la causalité ou La parole n'est pas innocente
article [ Création ]

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par [Clara-Emilia ]

2025-05-29  |     | 



Première partie

Les quatre types de causes identifiés par Aristote et repris par la physique et la métaphysique médiévales sont limités à deux¹ à partir du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, avec David Hume,la causalité se réduit à la régularité avec laquelle un événement B succède à un événement A. La causalité n'est donc plus dans les événements eux-mêmes mais dans l'idée que l'on se fait du nombre de cas où l'ordre de succession de deux événements est le même. Les XIXe et XXe siècles sont marqués par l’échec ontologique du principe de causalité et par des tentatives constantes de le réhabiliter. Le concept de cause finale en particulier a été et continue d’être l’objet d’attaques virulentes, la plupart des philosophes et scientifiques accusant une illusion anthropomorphique à l’origine de cette notion. Bertrand Russell, pour qui l'appareil conceptuel de la causalité est dépassé et la finalité est davantage une croyance qui s'explique par le fait que, consciemment ou inconsciemment, nous assimilons les causes à des actes de volonté, est l'un des plus fervents critiques de ce principe.
L’inadéquation du concept de volonté pour décrire les processus naturels ne peut, bien sûr, être contestée. Cependant, le fait que le philosophe anglais n’attribue pas de finalité à ces processus qui conduisent à l’optimisation des caractéristiques des organismes par rapport à l’environnement est également une forme d’inadéquation.
Nous appelons volonté notre énergie psychique – une énergie qui consiste en un complexe d’énergies physiques. Quant aux « actes de volonté », ils sont commandés par les réactions positives ou négatives déclenchées par l’action de facteurs environnementaux, réactions qui s’expliquent par notre compatibilité ou incompatibilité avec ces facteurs. Or, on ne peut pas dire que l’incompatibilité et la compatibilité qui déclenchent ces réactions ne soient pas présentes partout dans la nature et que, partout dans la nature, elles ne soient pas suivies, à leur tour, d’actes qui, commandés de l’intérieur, sont l’expression des réactions et des changements qu’elles ont générés. L’acte n’est donc pas la cause du changement, mais la cause de la réaction qui a produit le changement. De cette façon, un changement qui se produit à un moment donné dans un lieu donné est le résultat de la conjonction entre un acte temporel et une réaction locale. À son tour, la réaction qui a généré ce changement sera suivie d’un acte. Ainsi, commandé par une réaction positive ou négative, l'acte est toujours subjectif, tandis que la réaction, provoquée de l'extérieur, est toujours objective, dépendant de la nature de la chose sur laquelle on agit. Je considère par conséquent que l’appareil conceptuel de la causalité doit inclure la réaction, définie non pas comme un acte de sens opposé et qui, comme elle, est orienté vers l’extérieur. Déclenchée par la compatibilité ou l'incompatibilité d'un organisme avec l'action exercée sur lui par un facteur extérieur, la réaction en question est interne. L'acte qui suit cette réaction se produit dans les limites de la structure nouvellement créée et a pout but d’ attirer ou repousser le facteur externe, selon que l’action de celui-ci a été compatible ou non avec l’organisme visé .
Dans ce qui suit, je vais essayer de visualiser, à l’aide d’un exemple, la différence entre acte et réaction, différence qui justifie l’introduction de la réaction dans l’appareil conceptuel de la causalité.
Imaginons que nous voulons tirer une flèche avec un arc. La force avec laquelle nous tirons la corde de l’arc est transférée à ses bras. En raison des propriétés des matériaux dont ils sont constitués, la corde et les bras de l'arc ont la capacité de stocker l'énergie provenant de la traction de la corde sous forme d'énergie élastique. Cette énergie tend l’arc, et au moment où nous relâchons la corde, l’énergie est convertie en force qui propulse la flèche.
En général, cette expérience implique un processus déclenché par ce que nous voulons faire et conclu par ce que nous avons pu ou non faire. L’intention qui sous-tend le processus confère à l’expérience son unité, et la réalisation de l'intention ou son échec définit l’expérience comme positive ou négative, en d’autres termes, détermine sa valeur pour nous. À une autre échelle, cette expérience consiste en une séquence d'actions comme, par exemple, placer la flèche sur la corde ou se concentrer sur la cible et ajuster la position de l'arc avant de relâcher la corde. Ces actions, qui consistent à leur tour en une succession d’actes, sont définies comme des unités dont la valeur est déterminée par le degré auquel l’intention qui les sous-tend est réalisée. En même temps, en tant que parties prenantes du processus que représente le lancement de la flèche, ils ont leur part de responsabilité dans l’achèvement de ce processus.
Toutes ces considérations très générales n'ont pas le pouvoir de réfuter ce qui a été dit précédemment, à savoir que la succession et, implicitement, l’antériorité de la cause par rapport à l'effet, ne résout pas tout en termes de causalité. Car, de même que l'apparition du jour n'est pas causée par la disparition de la nuit, de même que sur le chemin que j'emprunte pour aller au travail, mon premier pas n'est pas la cause du second, de même le placement de la flèche sur la corde de l'arc n'est pas la cause pour laquelle nous tendons la corde, ni la focalisation sur la cible la cause pour laquelle nous ajustons la position de l'arc. Les actions de sens contraire, comme celles entre nous et l'arc avec lequel nous voulons lancer la flèche, ne font également que se succéder. La simple interaction n’est donc pas pertinente. Et pourtant c’est de là qu’il faut partir. Une fois pour établir quel est le lien entre le réglage de la position de l'arc et la focalisation sur la cible, entre la focalisation sur la cible et le placement de la flèche sur la corde et, plus précisément, entre la cause et l'effet. Et encore une fois pour comprendre pourquoi nous savons ce que nous voulons faire et ce que nous avons fait, mais nous ne savons pas ce que nous faisons.
Nos actes sont enregistrés par la chose sur laquelle nous agissons, et nous enregistrons les actes que la chose exerce sur nous. En se référant à l’exemple ci-dessus, l’arc enregistre la traction que nous exerçons sur la corde, et nous enregistrons la tension de l’arc. En conséquence, l’effet que notre action a sur l’arc nous parvient à contretemps, à travers l’action opposée que l’arc exerce sur nous. De même, l’effet que l’action de l’arc a sur nous lui parvient à travers l’action de sens contraire que nous exerçons sur lui.
Dans ce cas, on peut se demander à quoi sert ce contre-temps, qui suppose l’existence d’un entre- temps. Entre temps, la réaction déclenchée par notre action a modifié les données de l’arc, faisant en sorte que l'action qu'il exerce ne soit pas relative à notre action, mais à l'état que sa réaction à notre action a généré. Entre temps, la réaction déclenchée par l’action que l’arc a exercée sur nous a fait que notre disponibilité à agir d’une manière plutôt que d’une autre ne dépende pas de l’action de l’arc mais de notre réaction à son action. Ainsi, selon que cette réaction est positive ou négative, notre disponibilité sera optimale, faible ou nulle. Dans le cas d'un arc, cette disponibilité sera optimale si l'arc a résisté à l'étirement nécessaire pour lancer la flèche et faible si l'arc s’est fissuré ou s’est cassé. Contrairement à ce que l'on croit et dit, la tension de l'arc n'est pas la réponse à la traction exercée sur lui, mais la réponse à la résistance qu'il oppose à l'action de traction. De même, l’action que nous continuons d’exercer sur la corde de l’arc n’est pas la réponse à la tension de l’arc mais la réponse à son degré de tension par rapport au degré que nous jugeons nécessaire. Or, le fait que nous puissions évaluer ce qui reste à faire par rapport à ce que nous avons fait, le fait que, à chaque étape du processus que nous avons initié, nous ayons la mesure de l'énergie dont nous disposons pour achever le processus, est dû à la synthèse opérée par la réaction. Et cela parce que, contrairement à l’acte qui est par définition sélectif, la réaction est intégrative. En même temps, comme l’action qui la déclenche et qui consiste en une séquence d’actes, la réaction consiste en une séquence de réactions. La séquence des actes indique la durée de l'action, qui est temporelle, la séquence des réactions donne la mesure du changement, qui est locale. Or, nous mesurons le changement local dans le temps, tout comme nous mesurons la durée temporelle dans l’espace.
Dire qu'une chose est présente dans le temps et l'espace c’est dire qu'une chose est elle-même présente en acte et présente pour une autre chose à travers la réaction que son acte déclenche. La présence dans le temps et dans l’espace ne peut être conçue en dehors de la réaction complémentaire à l’acte. Le lien, chaque fois unique, entre un ici et un maintenant, et donc le phénomène de double présence, s'explique par la corrélation de l'acte temporel et de la réaction locale, de l'acte commandé par une réaction locale, intégrative, et de la réaction déclenchée par un acte temporel, sélectif. Ces deux principes soutiennent l’ensemble de l’édifice matériel.

Bibliographie
Hume, David, 1947, Enquête sur l’entendement humain, Paris, GF Flammarion.
Russell, Bertrand, 2001, The problems of philosophy, Oxford, University Press.

Notes de bas de page

¹ Pour expliquer pourquoi quelque chose existe ou pourquoi un phénomène se produit, Aristote développe la théorie des quatre causes : la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale. La cause matérielle d'une statue, par exemple, est le bronze dans lequel elle est sculptée, la cause formelle, le modèle d'après lequel elle a été sculptée, la cause efficiente, le sculpteur qui l'a créée, la cause finale, le but pour lequel il l'a créée. À partir de la Renaissance, et donc avec le triomphe de la science moderne, la cause formelle et la finales sont abandonnées.

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