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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-06-02 | | 《Un ange viole》,maison d'édition Arania, Braşov, Roumanie Couverture composée par Dumitru Brodetsky Préface par Nicole Pottier “tout mon corps est redevenu un accord fragile sur ta portée. ” (“Musique”) “deux silhouettes gravent le silence... dans cette caverne chaude, l'enfer doux de mes souvenirs. ” (“Descente”) “avant de t'oublier parmi les miettes de mon enfer ” (“Fin”) "Voici donc un cheminement-monologue ayant pour thème l’amour, plaquant dans ses accords de volupté la trahison, la délectation, le souvenir, l’impossible oubli, décliné en couleurs, saveurs, senteurs, et bien sûr musique, maestro ! Un amour goûté, touché, dessiné, déclamé, un amour charnel sans compromis, un amour enivrant comme le vin, un amour dont on meurt plutôt que de ne pas en vivre. Un amour musique dont chaque note s’accorde à l’autre. Un amour cavalcade, une vie bohème, un univers de cirque que l’auteur recrée en marge de son propre univers connu en un lieu extérieur, citadin, où les repères sont exacerbés, un lieu que l’on pourrait croire banal et anodin mais qu’elle privilégie pourtant: la rue. “dans tes photos croquis d'un cirque inconnu au bord de la ville, les dieux ivres crient des lamentations interminables dans la rue sereine, on ramasse la cendre de tes chansons” (“Chanson d'amour”) “errante dans la rue aux pas perdus (...) je respire ton ombre tranquillement assise sur le trottoir. ” (“Cette rue”) C’est dans la rue que le spectacle prend naissance, lieu privilégié des rencontres avec l’être aimé, source d’inspiration qui transforme de manière alchimique l’univers du poète en un univers bariolé, sonore, ludique, protéiforme. Tel un tournage de Fellini, l’ambiance n’est pas sans rappeler « la Strada »: spectacle bruyant et clinquant, vie et solitude des êtres sous leur masque de bouffons. C’est la vie itinérante des gens du cirque, sans repère fixe, toujours en mouvement, comme une musique obsédante que l’on suit, qui vous charme et à laquelle on succombe. “Fellini boit les mannequins de ce cirque on se cherche parmi les sons et les masques.” (“Cirque”) Dans ces déplacements incessants, ces voyages, s’immisce la peur qui mène à la rupture. Thanatos se conjugue à l’ivresse de l’amour au coeur des nuits qui dessinent lentement mais inexorablement l’amour perdu, l’amour enfui, l’amour qui sera maudit... deux corps qui se conjuguent sur un même accord parfait, dans une partition de la vie noctambule où les mains se nouent, les corps se désirent et les coeurs se déchirent. “ je suis vagabonde dans ton corps errante et lucide je te tue lentement ” (“Amour”) Paroxysme de l’amour et des plaisirs charnels sous la clarté de la Lune, tel un rituel païen sur un rythme de blues, cet amour n’est que la représentation d’un soir dans un monde illusoire où ombres et lumières s’interfèrent en un subtil jeu, s’amplifient et se confondent dans la nuit. “cette nuit interminable qui caresse mes seins, qui respire lourdement sur ma bouche” (“La nuit”) Dans cette peinture d’un amour dévorant, les forces créatives de la vie se mêlent fortement et intimement à celles de la mort au travers d’un puissant symbolisme des couleurs, dans une opposition qui va au-delà du contraste des deux existences: existence diurne de la poétesse/ survivance nocturne de cet amour. Le symbolisme du violet est lié à cet amour passion: le violet symbolise l'involution, ou passage de la vie à la mort (sa saison est l'automne). Cette couleur est devenue en Occident une couleur de deuil ou de demi-deuil. C’est aussi la couleur du secret, de ce qui n’est pas dévoilé, des forces obscures alchimiques. Avec l’automne, il invite à la mélancolie. “tes yeux dessinent une ombre transparente sur ma bouche, tes mains grattent les rideaux de ce souvenir si violet, si doux, si fragile” (“Nous deux”) L’absence envahit tout, perte des couleurs, tout devient blanc, laissant place au souvenir au fur et à mesure que s’écoule le temps. “vagabonde dans une toile sans distances et sans couleurs, esquisse transparente d'un amour blanc et maudit. ” (“Sans toi”) L’ultime peinture, l’ultime cadre que nous offre alors la poétesse est celui d’un amour gangrenant le corps, amour malade ou triomphant, corps en manque d’amour comme en manque de drogue. “tu me provoques des accidents cérébraux et creuses dans ma peau des sphères abouliques (...) je prends mon pouls ahuri je suis en décomposition violacée de toi.” (“Maladie”) Dans ce recueil l’auteur nous livre une longue déclaration d’amour, hymne à ce feu dévorant de la passion dont elle se délivre par là-même, au travers de brillants artifices mettant en scène un langage poétique d’une grande force évocatrice: un exceptionnel jeu de pronoms personnels et pronoms possessifs, un vocabulaire musical et expressif aux sonorités parfois violentes traduisant la tonalité tragique de la passion, ainsi que des associations d’images inédites et très originales. De cette descente aux enfers, naîtra la rédemption." Nicole Pottier |
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