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Le Voyage
prose [ ]
Repères du subconscient (3)

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par [Salvamaria ]

2008-09-29  |     | 



Lorsque tu l'acceptes, la souffrance t'exalte. Tu cherches un sens à la vie, lorsque le sens est, avant tout, ton propre développement. Si on ne se réjouit pas de l'illusion, plus que de la réalité, personne ne goûtera au charme irrésistible des sensations intérieures. Dans un tel espace, la compatibilité mène, en soi-même, à une symphonie de flammes, qui s'exaltent et se minent dans un hymne de la vie et de la mort.

La souffrance coexiste avec la déception, la joie est en équilibre avec la souffrance, l'enthousiasme et les déceptions se font de la place l'une à l'autre, elles se cherchent même, en se donnant un coup de main, comme la lumière et l'ombre dans un tableau. Quels seraient les accents qui dirigent tout cela vers la découverte d'un sens? Les ardeurs qui nous consomment, vécues intensément, nous rendent moins sceptiques, moins prédisposés à tout accepter. Nous pouvons annuler le temps, simplement avec un élan intense. À chaque instant, la vie est un commencement, un sommet et un crépuscule.

Les pensées m'envahissent. Je ne sais pas: me réjouir ou me faire du mauvais sang? Les accepter comme elles viennent? Elles sont si utiles pour décorer ma solitude. Et je ne sais pas pour combien de temps elles y restent et même combien de surprises elles me réservent. Je préfère la tranquillité et l'absence d'événements, pour mettre en pratique mon plan et sélectionner les fascicules qui se présentent avec leurs problèmes à résoudre. J'ai l'occasion de vérifier le dicton de Nietzsche: la qualité d'une personne est mesurée par la quantité de solitude qu'elle supporte.

Les pensées qui me passent par la tête sont en accord avec ma structure. La preuve en est le mal de tête qui a disparu. Les petits moments sont des gouttelettes de temps et, en les mettant bout à bout, à la limite, ce qui en résulte est, comme une somme intégrale, toute une vie. Si tu aspires à une vie intense, remplis ces petits moments de faits et de pensées. Une image moins optimiste est opposée à la première. La première parle d'intégration, la suivante a l'effet d'une opération de développement spirituel. Nous sommes des cubes de glace qui brûlent à l'intérieur. Plus nous brûlons fort, plus nous finissons vite.

Je laisse parler mon cœur. J'en ai assez de rationaliser sur quelque chose. Pascale disait: " le cœur a ses raisons que la raison ignore ". Moi, je fais confiance à mon cœur, je le laisse donc, avec ses propres raisons.

Un air frais et salé entre par le hublot. Les vagues ballottent le navire. Je respire profondément. Je me souviens d'avoir respiré les reflets de la délivrance, de la découverte et le bonheur de nous retrouver.

Les vagues sont les petits moments qui deviennent éternités en métamorphose. Je me demande: combien de mondes existeraient-ils sur la Terre, si l'eau et l'air n'avaient pas les propriétés physiques faisant possible la navigation et le vol? Quel serait le chemin vers Le Monde Divin? Jésus pouvait marcher sur l'eau.

Ceux qui échouent, commencent par renoncer à l'un de leurs amours, en arrivant à ne plus rien aimer. Renoncer à un ami équivaut à la perte d'un amour.

Chaque fois que je me retrouve dans une impasse, je ressens le besoin de méditer sur la vie. Et je suis en impasse à chaque réussite et rien ne me satisfait. Ça veut dire que j'ai fait l'erreur de choisir un tel chemin et je dois y méditer. Tu es vraiment actif quand tu sais t'offrir des moments de répit. Autrement, tu confondras l'action avec l'agitation. Les moments de répit t'offrent la possibilité de méditer.

Je me demande: une gouttelette d'eau, comment pourrait-elle devenir une vague? L'image entière est monumentale. Celui qui ne la ressent pas ne réussit pas non plus à s'approcher du Divin.


Existe-t-elle la vie sans soucis? Je pense que non. Comme fils, tu te fais des soucis pour ta famille et pour celle que tu as quittée. Lorsque le fils poursuit la voie des responsabilités de son père, cela veut dire que, dans cette maison-là, le père n'est pas mort. Je me souviens de la Cène de l'église de mon père, superposée à l'image du tableau de Marian Zidaru, fait en marbre. Une autre image d'une œuvre de Marian qui me vient à l'esprit est "la Couronne roumaine", accompagnée par les vers: "Oh, Mon Dieu! Père des Cieux/ Tient dans Ta Main/ la Couronne roumaine!" - les trois derniers vers de l'Hymne National roumain. Cette image fond elle aussi et c'est l'Arc de Triomphe qui apparaît, élevé à l'occasion du couronnement du premier Roi de tous les roumains, afin que les générations du futur se souviennent du plus important événement de la vie de notre peuple: "L'unité nationale de tous les Roumains, accomplie pendant l'heureux règne de S.M. Le Roi Ferdinand le I-er.

Les détails sur l'Arc de Triomphe se déroulent comme dans un film. Nous y trouvons tous les grands moments de l'histoire de notre nation. Les batailles, les lieux et les soldats de ce temps-là.

Deux images - plans - de V. Pârvan et N. Iorga, sont dignes de les rappeler:

"Les enfants de la patrie, les défenseurs solitaires de la sagesse de L'Est en désordre, combattirent en 1877, sous le libérateur Carol le I-er, et en 1916, sous le bâtisseur de "L'Union", Ferdinand, la lutte à jamais des solitaires dans un monde étranger, et Lui, qui tout dirige, bénit les héros, et son œuvre a donné le plein fruit, et UN fut le pays, comme dans le rêve des temps".

"Libérateur de la nation et tout un bâtisseur des frontières, par la vertu de ses soldats, héritiers pour toujours des héros de la chrétienté, Ferdinand le I-er, Voïvode et Roi des Roumains, fit son entrée le 16 octobre 1922, dans Sa cité royale à Bucarest, après le couronnement à Alba-Iulia".


De petits fragments du discours du Roi accompagnent ces images:
Lorsque la terre de Transylvanie devient le lieu du partage de la justice, "la loi de la terre", on entendait": Le règne du Roi roumain est un règne d'amour et de justice!" Dans cette harmonie créatrice, chaque citoyen loyal de ce pays trouvera sa justice.

Tout s'estompe et, à nouveau, les pensées m'envahissent.







....................
note: traduit du roumain d'après le début du "Voiajul" (Le Voyage) de Ioan Mircea Popovici - livre paru chez Muntenia, 1994



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