À Walter Bertacchi farouche défenseur de la biodiversité



***

-Walter où es-tu ?
Parti en Italie ou à la guerre ?
-Mon ami, ni l’un ni l’autre.
Je suis toujours ici
à faire la guerre à la pollution
de nos lacs, marais et rivières,
à la spoliation
de notre biodiversité et de notre environnement

***

-Walter où es-tu ?
Parti pour un vernissage ou un gala d’artistes ?
-Mon ami, tu es encore dans le champ !
Ni l’un ni l’autre
car d’autres urgences m’attendent.
-Hum, comme quoi au juste ?
-Arpenter et fouiller de fond en comble
mon territoire pour vérifier l’état de santé
de tous mes amis batraciens, tortues, couleuvres
et autres bibittes et insectes.
-Et ça donne quoi ?
-Oh mon ami, rien de trop rassurant
car à la vitesse où la nature fout le camp,
il ne restera plus grand vie sur cette belle planète bleue
que nous appelons toujours Terre
mais qui ressemble de plus en plus à une immense poubelle.
Me croirais-tu mon ami
si je te racontais l’étrange conversation
que j’ai captée la semaine dernière
entre un crabe des neiges et une grenouille verte.
-Et que coassait-elle cette petite grenouille ?
-« Crôa, crôa, crôa ! » Son cri plaintif m’arracha l’âme.
-Pourquoi ? Qu’avait-elle dit pour te chambouler tant ?
-Traduction en langage humain :
« La Terre se meurt ! »
Tels furent ses derniers mots
avant qu’elle ne rendit l’âme sous mes yeux.