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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2023-01-27 | | Il y a évidemment Victor Hugo et puis Jules Vernes, et bien d’autres monstres littéraires ; et des monstres de cinéma ou du cinéma ; comme il y a des chimères rieuses comme des pies et des gargouilles sculptées nues et à vif sur la pierre de nos cathédrales. Et puis, il y a les monstres qui de nuit comme de jour hantent nos pires cauchemars de leur présence ricanante. Voyeurs, violeurs, exhibitionnistes, abuseurs de tous les bestiaires humains ; tous sont là à l’appel de la vie et de la survie ; comme toutes ses monstruosités qui habitent les profondeurs de l’âme humaine, les romans, les films et abysses du monde ; mais le monstre qui commerce le plus avec mon écriture et mes dessins, tout comme il fréquente avec une certaine assiduité mes états d’âme, d’esprit et de conscience, c’est le Monstre à Gousset. Évidemment, comme vous, je lui connais ou je lui donne bien d’autres noms, et je lui attribue de même bien d’autres formes, comme je le pense, comme je le crois ou comme je l’imagine au jour le jour, selon mes propres instantanés. Le Monstre à Gousset, a, entre autres, la forme de nos méninges, c’est de la sorte qu’il connaît nos propres nœuds, nos stratégies, nos réserves, nos attentes et nos contradictions tout comme nos points forts et faibles. Le Temps possède la chronologie comme il sait nos topologies les plus intimes, et de ce fait, il fréquente assidûment et de long en large tous les labyrinthes du cœur de l’homme et l’entièreté de nos circonvolutions cérébrales. En sourdine, Il traverse nos champs de bataille et fait même quelque pause au sein de nos plus paisibles no man’s land. Les marathoniens le savent par cœur et par crampes, le Monstre à Gousset épouse toutes les métamorphoses de nos croyances, toutes les apparences intérieures de notre imaginaire, et se coule dans toutes les figures et les plastiques de nos configurations fantasmatiques personnelles. Partout dans le monde, comme sur une piste d’athlétisme, on se donne l’heure la plupart du temps comme on se passe le témoin dans une course de relais. C’est ainsi que, sans faire le moindre bruit, le Monstre à Gousset participe à toutes nos compétitions et à toutes nos courses contre la montre. Il passe si vite ! Surtout avec l’âge, qu’en quelques millièmes de seconde il peut transformer le jeune enfant joueur en un vieillard sénile. D’instantané en instantané, il se convertit et nous transforme de même. Selon l’espace tempes, le Monstre à Gousset peut se transformer en singe ou se faire bête, prédateur préhistorique ou pervers intemporel, tout comme il peut se transformer en animal de science-fiction ; ses états possibles sont plus nombreux que les configurations de nos tâches de Rorschach et que celle de nos propres états de conscience ; et comme l’eau la plus transparente, il coule et prend la forme de son contenant, puisqu’il est cette « Continuité » indéfinie » comme le définit le Petit Robert ; ou cette « Divine Humeur » comme aurait pu le définir Albert le Grand. Sans prétendre nullement sonder tous les mystères du Temps et parvenir ainsi à la connaissance parfaite de ses rouages, celui qui ignore tout à fait « Qu’elle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur » des dimensions divines, celles qui surpassent toute intuition et toute connaissance, ne peut vraiment saisir comment se laisser remplir par « La Plénitude du Temps » (1) Allez savoir, les temps sont durs, mais la durée est-elle égale à la dureté du temps ? La durée est-elle plus dure que durable ? Et là encore, on perdrait son temps à vouloir répondre à toutes ces questions, et le temps presse ! Mais que presse-t-il en dehors de nous, quand il nous est déjà difficile de rattraper le temps perdu, même s’il perdure quelque part en nous ? Dans peu de temps, je ne serais plus là à vous écrire et je ne serais béatement plus contraint de suivre le calendrier des jours. Mais dans l’instant présent, il est bien là , au cœur de nos vies, et c’est même lui qui nous fait vivre, car sans Le Temps, que seraient l’Univers et nous les fourmis ? Évidemment « rien de rien », puisque rien ne serait, ni l’espace, ni la vie. Mais faut-il le souligner dès à présent ou attendre le futur ? Parmi les monstres, il y a des Vroses (1) ceux qui nous habitent en permanence ; des Vroses aux mains crochues de sorcière qui s’approprient la vie et la nature ; des Vroses aux dents pointues de Vampires et de Loup-garou, aux attentes intempestives de succubes ou d’incubes et des Vroses diablotins ou démoniaques. Je parle en Vrose par éprouvé et j’écris par expérience, depuis ma propre enfance, ce foutu Monstre à Gousset a poursuivi en moi son éternel cycle de transformation ; pouvant me transformer en bébé, en fils, en frère, en élève, en époux, en père et grand-père, en voisin et même en et cetera, sans que le Vrose ne disparaisse. À l’adolescence, sa présence singulière qui avait évolué au fil des ans, avait pris la forme d’une présence organique et palpitante, comme celle d’un animal reptilien, d’un basilic anthropoïde qui avait le pouvoir de se transformer en Yéti de pendule de parquet ou de salon, en insaisissable montre du Loch Ness, en nœuds d’horloge ; en Hydre de l’Heure, celui qui a des griffes minutées et plusieurs aiguilles effilées comme des pals. Avec l’âge, dans l’ombre des carillons, le Monstre à Gousset, je l’ai vu se transformer comme je me suis vu grandir. Je l’ai vu prendre la forme immortelle des grands cadrans astronomiques sans fin, ceux aux chiffres romains ou arabes qui ne cesse d’en perdre leur latin et je l’ai observé alors qu’il se mordait la queue. Et c’est justement en le contemplant que je l’ai souvent vu prendre l’identité du Minot’heure dans les dédales de nos labyrinthes mentaux ; labyrinthes bien souvent fermés de l’intérieur par nos habitudes et nos croyances obstinées. Et, entre Scylla et Charybde, l’âge avançant, j’ai observé avec stupeur son manège comme s’il œuvrait en carrousel fou. J’ai vu son gnomon grandir pour diriger de grandes processions de Cent' heures courant comme des pur-sang dans nos veines nouées ; j’ai connu pareillement l’éprouvé nostalgique de Cerbères en émoi, et les frustrations grinçantes de chimériques projets. Mais le pire, le pire cauchemar, c’est Chronos, le monstre à Gousset qui mange ses enfants tout comme il consomme des heures pour accomplir nos vies. Entre bestiaire perso et généalogie. « Quels sont vos monstres ? » Telle était bien souvent la question que je posais un jour ou l’autre en consultation, car sachez-le, je suis loin d’être le seul à posséder des ombres, des Vroses et des démons ; comme je ne suis pas le seul à être un maniaque du pendule, et surement pas le seul « chronophobe » de la Terre. Dans mon travail de psychothérapeute et d’accompagnateur spirituel, en centre spécialisé comme dans mon cabinet privé de la rue du « Calvaire », j’ai connu des somnambules qui se levaient la nuit et descendaient au rez-de-chaussée pour remonter les horloges avant de remonter se coucher; j’ai accueilli des coucous névrosés à qui on avait cloué le bec dès l’enfance ; j’ai eu la grâce d’écouter durant de longues heures des funambules qui rêvaient de marcher en rond sur un fil d’Ariane pour sortir de leur tête ; et j’ai même reçu des adolescents solitaires qui se tordaient sur leur siège comme des vers du même nom ; des anorexiques aussi, qui connaissaient maigrement le lexique des appétits humains ; des neurasthéniques fatigués de me parler de leur rêve et comme épuisés par mon simple regard ; des étudiants qui ne séchaient jamais les cours pour rester moites de leur propre vie. Je peux les comprendre, j’ai moi-même mouillé mes chemises pleines de poésie pour garder cette moiteur de l’enfance, et l’odeur de l’air salé et du varech. Combien de mes patients contestant pourtant la réalité, n’ont-ils pas vus avec angoisse derrière chaque porte, le Cyclope qui ne porte qu’un seul cadran au front ; combien de fois n’ai-je pas entendu durant les entretiens : « J’ai des chroniques douloureuses comme des coliques qui transforment demain en déjà hier » ; combien encore tournent en rond sur leur propre cadran pour combattre leur anxiété ; comme pour fuir la récurrence de mauvais rêves et les répétitions des échecs et des angoisses chronologiques. J’ai dû mettre plusieurs miroirs ronds et carrés dans mon cabinet, que les narcissiques se mirent en fonction de leur géométrie mentale ; j’ai même monologué avec mon fauteuil pour savoir s’il avait le complexe du canapé puisque la notion de personne comme celle de temps ne sont que des constructions psychologiques permettant aux uns comme aux autres de s’adapter aux modifications de l’environnement et aux transformations du milieu de vie. En matière de construction et de déconstruction, par atavisme, je suis moi-même taillé comme une trop lourde armoire normande, et parfois comme une élégante et légère horloge de parquet lorraine, en os, en chêne, en chair et en idées fixes. C’est ainsi qu’à l’écoute de la rhétorique du temps, on finit par s’émerveiller soi-même de certaines relations existantes entre les meubles, les horloges et nous, et des liens sémantiques unissant le mobilier dédié au temps et le temps dédié à la personne ! Certains patients sont taillés comme des armoires à glace, mais la plupart de ceux qui fréquentaient mon cabinet étaient plutôt charpentés comme des bâtis d’horloge, sculptés et cuirassés comme des pendules ; ils pleuraient comme des clepsydres, avaient des attachements et des cordes sensibles comme des chaînes de pendule ; des sentiments comme des mécaniques horlogères, avec des émotions huilées comme des engrenages ; des pesanteurs comme des poids d’horloge, avec des idées fixes comme de belles horloges murales ou des pensées comme de pauvres horloges d’occasion. Les uns oscillaient dans le vide entre névrose à poids et psychose à balancier, avec ou sans sonnerie. Mais les meilleurs patients étaient plutôt comme des horloges parlantes, bien régulières, comme le sont les soi-disant « bons malades » et les bons réveille-matin… L’idéal étant, entre nous, d’épouser « la carrure de la grâce » (1) afin de laisser le temps agir et ne pas trop se fier à nos pseudo-compétences. Laisser le temps être le Temps. Face aux différents boitiers, aux roues et rouages psychologiques, aux axes et pivots de nos vies, aux cycles de serpent d’écrans et de cadrans avec leur remontoir psychique et leurs clefs mentales… Avec patience et humilité, constatant mon impuissance et mon incompétence, j’ai dû, la plupart du temps, admettre que « Le Temps » Lui seul est Dieu et qu’il était par là même le seul et la seule Entité douée de Compétence et de réels « superpouvoirs » ; mais qu’il allait bien me falloir attendre et attendre encore, pour laisser le temps être le Temps dans ma propre vie comme dans mon cabinet professionnel. La nuit, rêve et réveil, sommeil et éveil ne font pas toujours bon ménage ! Le pire des traumas n’est-il pas de souffrir de névrose post chronomatic tac ? Avec des cauchemars à répétition, et des réveils en sueur, des pertes de mémoire, des problèmes cardiaques et digestifs, ainsi, beaucoup de patients se plaignaient d’insomnies, comme si l’insomnie était une véritable mort de soi. Comme si ces patients étaient constamment sur le qui-vive, devant leurs horloges, en position de veilleur inquiet, dans l’attente d’une sonnerie ou de quelques révélations. Les névroses traumatiques apparaissent toujours à la suite d'un fait ou d’évènement plus ou moins menaçant, réel, imaginaire ou ressentie comme réel, mais dans la vie, chaque fait, chaque événement, à forcément lieu dans « le temps » , comme sous le regard du Monstre à Gousset ; Le Temps devenant comme un père écrasant et tyrannique, tel le Chronos de la mythologie. Malgré notre volonté de vivre et nos stratégies existentielles, nous sommes immergés dans un temps sans fin où nous vivons d’une certaine manière dans l’ombre des montres et des horloges. De l’anthropomorphisme au chronomorphisme, le temps est pour un comme un théâtre d’ombres dans la caverne de Platon, où toutes les gestalts ont quelque part la forme de pendule anthropoïde habitée par la présence du fantôme du Grand Horloger. Il n’y a pas semble-t-il , de réel salut entre les aiguilles des horloges trop matérielles, la vie comme l’œuvre du temps qui coule sont avant toute Kafkaïenne, comme une quête de sens, avec ses fuites d’humeurs et de sang sur nos plages ensablées, à proximité de nos océans et de nos cieux nacrés. Dans un monde en croix où toutes les verticales, les horizontales et les diagonales sont des aiguilles ou des gnomons dressés comme des démons ou des ailes d’anges, beaucoup se tournent et se retournent dans leur lit d’insomnie comme le feraient d’instables sabliers. Durant des années, j’ai pris en charge des patients qu’il fallait remonter à coup d’encouragements comme des réveils matin. J’ai accueilli en consultation des extraterrestres qui venaient de la galaxie Désespérance à qui il fallait remonter le moral et leur redonner confiance. J’ai reçu en avance ou bien trop tard des amnésiques qui avait oublié le mois, le jour et l’heure de leur consultation hebdomadaire; j’ai offert l’hospitalité à des têtes brûlées qui s’exposaient trop aux rayons brûlants des cadrans solaires; j’ai traité des cas de personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, comme des esprits frappeurs qui ne peuvent s’empêcher de se répéter de toc-toc en tic tac. Je peux le comprendre, nos pulsations cardiaques comme le bruit de nos pas dans la rue, ne sont-ils pas d’éternelles répétitions comme le pouls même du Monstre à Gousset ? De patient à patient, si certains sont balancés comme des balanciers, et souffrent de bougeotte, d’autres souffrent de rigidité et restent immobiles comme des statues de Chronos. Entre tautochronisme et tératologie, les anachronismes sont nombreux et s’en mêlent et se perdent au fond de nos labyrinthes mentaux en grandes Monstration et en grandes dé - monstrations avec ou sans gousset. Heureusement, mes acouphènes couvrent en grande partie les tocs toc et les tiques tac des horloges et autres minuteurs. En écoutant Une comédie sur la fin des temps (De Temporum fine Comoedia) de Carl Orff , j’en oublie même tout à fait que le Temps est lui-même une structure échafaudée comme un meuble à tiroirs, alors qu’il n’est qu’une divine musique bien huilée, une relation intime comme un éternel impromptu. Sans avoir de père pasteur comme Vincent Van Gogh, dans les années 70, j’ai voulu moi-même « entrer » en religions, croyant ainsi devenir d’une certaine manière ou d’une certaine matière « immortel » et proche du Grand Horloger, croyant, pensant, imaginant qu’en franchissant ce portail spatiotemporel vers l’Infini et l’Éternité, j’allais enfin pouvoir me libérer et m’ouvrir en cheminant bien au-delà du palier de notre simple homo sapiennité. Science, spiritualité, poésie, machine à voyager dans le temps ou pas, tous les moyens sont bons quand l’Amour nous transporte. C’est ainsi que j’ai désiré plus que tout voler de mon propre zèle par paraboles, par analogies scientifiques, par métaphores religieuses et plus ou moins mystiques… Rêvant béatement de franchir la chair et les contraintes de la matière, pour atteindre l’Esprit au-delà des espaces adipeux et des espèces violentes et bagarreuses. J’ai désiré plus que tout connaître le sens profond du Temps ou celui d’un éventuel « Non-Temps », et au-delà des apparences, évider les évidences matérielles et temporelles des choses, avec cette certitude en moi, certitude et sentiment que l’on ne peut réduire à de la « peur » ou à de l’angoisse du temps comme dans les « montres molles de Dali », que tous les « cadrans » et les « meubles d’horlogerie » sont en vérité et en réalité des échafaudages et des masques qui nous cachent réellement « Le Temps », sa Présence singulière et sa réelle transcendance. Par preuves, épreuves et éprouvés, qui suis-je et que puis-je ? Sinon constater comme tout le monde, l’existence d’un temps multiforme, élémentaire, biologique et psychologique, et impuissant, contempler au quotidien ses métamorphoses ou ses anamorphoses spatiales dans l’espace de mon espace tempes. Mais le Temps et l’Espace ça fait deux ! Comme l’image que me revoit le miroir. Pourtant le commun des mortels y voit comme le reflet d’une sorte de trinité dynamique, toujours passée, présente et à venir, comme un moteur à trois pistons ; mais qu’importent notre image et nos propres conceptions du temps, ne faut-il pas de tout pour faire un monde et du temps pour se soigner et ne plus avoir peur du Monstres à Gousset. Dans les anachronismes de nos existences, nos regrets et remords pour le passé et nos projets pour l’avenir, la temporalité semble se jouer de nous bien au-delà des moments vécus, des temps d’angoisse et des moments d’intenses plaisirs. Le Monstre, Il coule, avec des temps et des contretemps comme épreuves, ou des contraintes comme d’éprouvants éprouvés. Mais qu’importe, il faut un temps pour penser, rêver, croire, espérer, imaginer et plus encore un temps pour réfléchir et agir, là où les poses et les entractes devant les murs du temps sont aussi rares que les raves le sont dans les horloges de mon salon. Le temps mute, le temps mue et m’use sur l’espace nerveux de mon espace tempes. Indifférent, semble-t-il, à nos questions et à nos souffrances ; éternel voyageur, entre hier et demain, le temps va et vaque à son œuvre comme je me livre de tout cœur à vous et à mes occupations poétiques. N’est-il qu’une variable quelconque comme pour Newton ? Un cercle vicieux en forme de serpent, ou un écoulement de sens, de mots, de sable, d’eau ou de sang au rythme de la vie ? N’est-il qu’une hypothèse pour équations, une simulation, un jeu mental, un concept Temps ou une notion comme la relativité ? Qu’importe ! D’ailleurs les pendules et les pendus s’en lavent les mains, comme les balanciers s’en balancent allègrement au rythme des coucous aigus ou plus ou moins graves, tout comme la plupart des secousses de l’existence. Pendules murales ou de parquet, horloges de salon ou coucous d’aujourd’hui à l’heure numérique, quoi qu’il en soit, bien souvent l’ombre du Monstre à Gousset hantent nos labyrinthes, nos écrans pluriels comme nos cadrans divers. Parfois, devant la toupie des horloges, j’ai la nausée des heures qui passent et la fièvre des minutes écoulées… Parce que Le Temps, c’est l’œuf du Basilic. Malgré l’empreinte du Minot’heure, sous le plus cuisant des aiguilles, dans le plus vibrant des GSM et à l’appel des minuteurs, entre les hommages et les dommages du temps, le Monstre à Gousset est là . Faut-il à l’instant même fuir, agresser, se mettre à genoux ou se plier en quatre, c’est-à -dire se mettre dans tous ses états d’âme et d’esprit à la recherche d’un temps perdu ou en quête d’un temps à venir ? Faut-il se satisfaire en poète de l’Instant présent ? Ou encore, nous faut-il nous balancer entre les hamacs du rêve et le divan du psy, en nous disant selon nos états de conscience que le temps n’est qu’un leurre ? Bien qu’il y ait comme des rumeurs dans les corridors du temps, des tic-tac qui courent, comme quoi nos humeurs sont elles-mêmes des heures qui se perdent ou perdurent en nous. Le rêve comme la mort seraient-ils les seuls grands véhicules à voyager dans le temps comme en dehors de Lui ? Mes illustrations : La porteuse de temps, Le château du sablier, Le grand émulateur… Tous attestent et nous certifient que le temps est Dieu, qu’Il EST, mais qu’il n’existe pas vraiment selon nos pensées erronées, nos croyances et les critères du monde. Comme il est dit ou écrit par l’Ecclésiaste : « Il est un temps pour toute chose sous les cieux » Entre les calendes grecques et un éventuel espace-temps céleste, entre L’heure de l’Envol et Les temps de repos, j’ai moi-même essayé de vivre dans le tempo biologique, en harmonie avec mon schéma corporel et mes rythmes naturels, celui du rêve et de la création, comme dans mes illustrations couleur sépia, avec mes propres mots, mes dessins et photos, car entre nous, je n’ai que mes propres et seules larmes contre l’arme du temps. Pour vous comme pour moi, après quelques instantanés poétiques devant mes feuilles blanches et « Le mur du temps », n’est-il pas temps de repartir, puisqu’il y a un temps pour tout ! Repartir du bon pied, avec dans notre sac à dos, une espérance, comme une assurance pour nous débarrasser définitivement de tous nos Vroses et autres monstres à Gousset. Notes : (1) « Afin que toute « Cause » puisse se transformer en « Grâce », comme les mots peuvent venir apaiser les maux, les plaies du temps et la Plénitude temporelle peuvent se superposer comme un cataplasme. C’est une réalité de nos existences ici-bas, comme les nerfs de la guerre affectent l’humain, les nerfs de l’humain affectent nos vies. Nous sommes tous des Vroses, ces monstres des plus communs. Des êtres blessés et donc blessants ; comme vous et moi en émois, parce que nous sommes tous des êtres nés « Vrose » , nés de causes et de facteurs multiformes, sous une forme monstrueuse de ce « moi haïssable » pascalien. Alors, comment déconstruire nos dédales mentaux en ce moi labyrintic tac ? Comme dirait Derida ; comment sortir de ces escaliers la bille d'un tic mental à la M.C. Escher ? Comment , comme à travers nos plaies et nos blessures encore sensibles et même douloureuses, percevoir, recevoir et accueillir de causes pour grâces ou de cause en Grâce, la Plénitude du Temps, « en même temps » (cf. synchronicité) que cette lumière qui jaillit de nos failles ? Tous les homo moralis, les Saints les plus saints tout comme les Sages les plus sages, furent en leur temps des êtres plus ou moins blessés. Alors, comment s’ouvrir à l’Or du Temps comme une Icône accueille l’or en feuille, et accueillir le Temps pour recevoir sa lumière ? Comment offrir l’hospitalité à la lumière parmi les ombres de nos vies blessées ? Comment cueillir la grâce sur l’épine de la cause et abriter dans son cœur gracié les épines de la vie ? Comment cette Plénitude éternelle qui remplit tout en tous, peut-elle guérir en profondeur les conséquences de la plupart de nos meurtrissures ? » La Plénitude du Temps, entre Chronos, Kairos et synchronicité (1997) extrait. |
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