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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-03-16 | | À mon amie Marcek et à Jean de La Fontaine Vous connaissez tous mon amour fou pour les oiseaux, n'est-ce pas ? L'hiver a été froid, dur et sans pitié pour nous tous. Puis, j'étais fatigué de voir le sinistre spectacle dehors : les oiseaux grelottaient, tremblotaient et tombaient mort de froid ou de faim. -Lucille, lui dis-je un beau matin de février, il faut aider un peu la nature. Je vais suspendre une boule de suif au cormier et advienne que pourra. -Soit alors et bonne chance pour eux, me dit-elle d'un air complice et non de malice ! Aussitôt dit, aussitôt fait. La boule de suif pendait au bout de la branche du sorbier que vous appelez aussi cormier. Quelques heures suffirent pour voir et entendre les premiers arrivants. Une sittelle fonça et s’agrippa au filet de la boule de suif. -Tout ce garde-manger au bout de mon bec, se dit-elle avant d’attaquer ces premières becquetées. -Tasse-toi de mon chemin, lui crie la mésange affamée arrivée en trombe derrière elle. -Mais Mademoiselle la Mésange, je suis arrivée la première et pas question que je cède ma place, m’entends-tu ? Le ton monta d’un cran et la bisbille éclata. Les coups de bec et les plumes volèrent çà et là . Ma chatte Lili-Marguerite observa la scène derrière la baie vitrée avec un vif intérêt et c’est elle qui vint perturber mon déjeuner pour demander à sortir. Imaginez mon incrédulité et ma perplexité devant ce pitoyable spectacle. Quoi penser de cette querelle entre mes deux si chères amies ? Sans crier gare, j’ai dû intervenir rapidement. -Allez donc mes amies la sittelle et la mésange, un peu de calme et de retenue quand même ! Si mon vieux papa vivait encore, il vous sermonnerait en vous lançant son diktat favori : « Quand il y en a pour un, il y en a toujours un peu pour deux ! » Au lieu de les calmer, toutes les deux se retournèrent vers moi pour m’envoyer paître : -Poète, laisse-nous tranquille et retourne manger au chaud tes gaufres et siroter ta troisième tasse de café ! Bon sang, j’ai essayé de les raisonner en leur suggérant de faire la paix et de partager leur repas. Mes efforts restèrent vains et c’est le cœur meurtri que je terminai mon petit déjeuner. Seule Lili-Marguerite derrière la fenêtre, la langue pendante et les babines salivantes, croqua l’étrange scène. Voici ce qu’elle me raconta un peu plus tard lorsque je me suis aperçu que la boule de suif s’était volatilisée. -Au plus fort de l’empoignade entre la sittelle et la mésange surgit de nulle part Maître Corbeau qui s’approcha d’elles feignant de prendre parti pour l’une ou pour l’autre. Le beau et perfide corvidé n’était qu’à une dizaine de centimètres du butin et vite comme l’éclair, il fit deux grandes entailles dans le filet et de son gros bec emporta tout le morceau de suif au grand dam des deux querelleuses. -Pas possible ce que tu me racontes là Lili ?! Tu fabules et tu me fais marcher, hein ? -Non mon cher Poète ! C’est la pure vérité et moi-même je n’en croyais pas mes yeux. Il me semble revoir Maître Corbeau s’éloigner avec son repas dans le bec et se féliciter d’une pareille aubaine si facilement gagnée. -Et mes deux amies ? Que sont-elles devenues ? -Oh elles firent la paix et se jurèrent d’obéir à la lettre au sage conseil de ton paternel : « Quand il y en a pour un, il y en a toujours un peu pour deux ! »
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