Même Laura Ashley ne reconnait plus ses motifs et ses motivations ; des hectolitres d’ectoplasme se répandent dans mon cabinet chaque année. Même que l’exorciste du diocèse refuse de bénir mon divan !

Ce que vous entendez dans les murs, c’est l’écho des douleurs et celui des maux d’enfants, des cris de femmes violentées et enfermées en elles, ainsi que les gémissements de la matière et les grincements dedans ; mais aussi des mots d’apaisement et d’encouragement qui font des ricochets pour se déposer légers comme des colombes sur ma boîte à mouchoirs...

J’ai des apparitions dans mes couloirs, des stigmates qui sont provoqués par les éclats des projections et des transferts...

À l’anglaise, derrière mes tableaux et mon miroir sans tain, en étant réceptif, vous pouvez même apercevoir les fantômes de mes ex-patients qui reviennent à la charge pour hanter mes murs, en frappant des points, en pleurant, criant et fantasmant plus fort que jamais.

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Les apparences sont les symptômes d’une réalité sans cesse retravaillée de l’intérieur, les symptômes d’une réalité mouvante qui est agie en profondeur par les évènements... Le réel allume la femme du psychiatre inconnu, j’en profite pour m’y réchauffer le corps et l’âme, et je pense à cet instant que c’est dans la distorsion que l’on reconnait ses amis et ses parents, et dans le rêve réveillé que l’on peut percer le voir pour percevoir autre chose que la banalité en des ailleurs toujours possibles...

Pour guérir au rabais de souvenirs douloureux, les patients se ruent comme à l’époque des soldes, avec le déni comme GPS, afin de garder tous les bénéfices, ils spéculent sur les causes et les coupables comme les traders à Wall Street. Ils plaident pour la gratuité et bradent leurs séances en temps réel, c’est la crise !

La névrose serait-elle une valeur ajoutée ?

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Le rêve réveillé (extraits)