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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-02-25 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Un coq à la porte de l’aube
Un coq battant de cloche Brise le temps nocturne sur des galets de promptitude Un lancer de ramages Entre deux transparences inégales On ne va pas si tôt lever la tête Vers la lumière qui s’assemble Mais la baisser Sur une bouche plus vorace qu’une murène Sur une bouche qui se cache sous les paupières Et qui bientôt se cachera derrière les yeux Porteuse de rêves nouveaux La plus douce des charrues Inutile indispensable Elle sait la place de chaque chose Dans le silence Collier rompu des mots rebelles Une autre bouche pour litière Compagne des herbes fiévreuses Ennemie des pièges Sauvage et bonne formée pour tous Et pour personne Bouche oublieuse du langage Bouche éclairée par les mirages de la nuit Le premier pas sur cette route franche Monotone comme un enfant Mille orchidées à l’infini Brillant brûlant pont vivant Image écho reflet d’une naisance perpétuelle C’est gagner un instant Pour ne plus jamais douter de durer. (Paul Éluard, La Rose publique, 1934)
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