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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-06-05 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
pour L.S. Senghor
le pont de lianes s’il s’écroule c’est sur cent mille oursins d’étoiles à croire qu’il n’en fallait pas une seule de moins pour harceler nos pas de bœuf-porteur et éclairer nos nuits il m’en souvient et dans l’écho déjà lointain ce feulement en nous de félins très anciens Alors la solitude aura beau se lever d’entre les vieilles malédictions et prendre pied aux plages de la mémoire parmi les bancs de sable qui surnagent et la divagation déchiquetée des îles je n’aurai garde d’oublier la parole du dyali dyali par la dune et l’élime convoyeur de la sève et de la tendresse verte inventeur du peuple et de son bourgeon son guetteur d’alizés maître de sa parole tu dis dyali et Dyali je redis le diseur d’essentiel le toujours à redire et voilà comme aux jours de jadis l’honneur infatigable Voilà la face au Temps un nouveau passage à découvrir une nouvelle brèche à ouvrir dans l’opaque dans le noir dans le dur et voilà une nouvelle gerbe de constellations à repérer pour la faim pour la soif des oiseaux oubliés de nouvelles haltes de nouvelles sources et voilà Voilà Dyali la patience paysanne des semences à forcer et l’entêtement d’une conjuration des racines à fond de terre à fond de cœur à l’arraché du soleil blason (Aimé Césaire, Comme un malentendu de salut…(recueil inédit), in La poésie, 1994)
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