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■ Magnolia
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-02-22 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Penser qu'on vivra jamais dans cet astre, Parfois me flanque un coup dans l'épigastre. Ah ! tout pour toi, Lune, quand tu t'avances Aux soirs d'août par les féeries du silence ! Et quand tu roules, démâtée, au large A travers les brisants noirs des nuages ! Oh ! monter, perdu, m'étancher à même Ta vasque de béatifiants baptêmes ! Astre atteint de cécité, fatal phare Des vols migrateurs des plaintifs Icare ! Œil stérile comme le suicide, Nous sommes le congrès des las, préside ; Crâne glacé, raille les calvities De nos incurables bureaucraties ; Ô pilule des léthargies finales, Infuse-toi dans nos durs encéphales ! Ô Diane à la chlamyde très-dorique, L'Amour cuve, prend ton carquois et pique Ah ! d'un trait inoculant l'être aptère, Les cœurs de bonne volonté sur terre ! Astre lavé par d'inouïs déluges, Qu'un de tes chastes rayons fébrifuges, Ce soir, pour inonder mes draps, dévie, Que je m'y lave les mains de la vie ! (Jules Laforgue, L'Imitation de Notre-Dame de la Lune, 1885)
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