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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2021-08-13 | | Entre la grève et les rochers de l’îlet Canuel le poète flâne et observe attentivement quelques tiges de limonie de Nash entre deux bottes de mertensie maritime. Puis il s’interroge : Pourquoi ne suis-je point ce laminaire soudé à son roc solidement ne laissant que sa longue traînée secouée par les vagues ? Un petit crabe se faufile entre mes pieds à toute vitesse et va se mettre à l’abri dans son trou minuscule. Je lève la tête et mon regard se pose sur deux grands hérons bleus volant au ras des flots en quête de proie. J’entends des gamins devant moi crier et jouer dans le sable, Font-ils des châteaux ou des murets pour emprisonner le mince filet d’eau d’une rigole qui se volatilise dans le grand fleuve ? Entre terre et mer le poète se questionne encore et toujours : assis sur son grand rocher à mi-chemin entre l’îlet et le rivage tel Sisyphe et Rodin remuant et ruminant tant de questions. Ce décor existera-t-il dans cent ans ? Dans mil ans, l’îlet sera-t-il submergé ? Une famille de huarts à collier glissent devant moi et leurs cris déchirent le silence blanc de mes jongleries. Mes pas de somnambule longent le littoral pierreux. Devrais-je m’aventurer pieds nus à marée basse vers l’îlet ? Le poète hésite à franchir ce bras de mer. Pourquoi ? La peur de demeurer prisonnier sur l’îlot rocheux à marée haute ? La crainte de s’enliser dans la vase ou de se blesser en glissant sur ce sol gluant et limoneux ? La paresse devant un effort qui m’obligerait à quitter mon promontoire zarathoustrien douillet ? Entre la plage et les vagues qui roulent au loin, le poète reste là debout fixant l’horizon au-delà de l’îlet jusqu’à la Rive Nord. Le grand fleuve Saint-Laurent m’apparaît si petit tout à coup. Ne suis-je point ce balbuzard qui survole cette immense étendue d’eau ? Pour aller où ? Vers le grand large ou pointer plus au Nord ? Pour découvrir quoi au juste ? Pour fuir une fois de plus ? Toujours cet écartèlement entre firmament et océan : devenir une étoile dans le ciel ou une étoile de mer en compagnie de mes deux sœurs la Grande et la Petite Ourses ou mes compagnons de toujours les oursins et les crabes ? Toujours cette quête inlassable de l’Absolu ! Toujours cette soif d’Éternité ! Moi si petit bonhomme dans cet univers si vaste ! Moi minuscule grain de sable et gouttelette dans l’océan !
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