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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-04-18 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt Si tu veux, nous irons au verger ce matin Par le sentier moussu qu’embaumera le thym. Il est en fleurs déjà . Les abeilles sonores Viennent puiser le miel à ses mauves amphores Et lourdes au rucher vibrant de leurs chansons Reviennent apporter leurs suaves moissons. Leur essaim sur l’air bleu se disperse et s’éploie Au rythme bruissant de leurs ailes de soie. Nous entendrons les coqs s’exclamer dans la cour Et les répons lointains des fermes d’alentour. Les yeux mi-clos, lissant leurs gorges diaprées, Les poules au soleil s’étaleront poudrées. J’en connais une, blanche, huppée, au bec d’or fin, Qui piquera ta robe avec un air mutin Pour te quêter du blé, du maïs ou de l’orge. Tu verras sur un mur le paon qui se rengorge ; Les pigeons violets au vol frôleur et doux Viendront tout frémissants s’ébattre autour de nous ; Dans la mare là -bas, comme une escadre alerte, Les canards ruisselants se perleront d’eau verte, Tandis qu’en éventail, gloussant avec aigreur, Les dindons hérissés rougiront de fureur… Viens, nous écouterons la complainte du pâtre, Le sourd bourdonnement des machines à battre : Tous les frissons joyeux d’un verger au réveil… Les merles chanteront des hymnes au soleil Et noirs petits voleurs s’enfuiront sous la branche Quand ils verront passer ta vive robe blanche… Viens, nous nous cacherons pour les mieux épier, Pour entendre les nids pleins d’oiseaux pépier. En bonnets bleus, en jabots d’or, en capes grises, Les mésanges diront leurs prières exquises. Les roitelets furtifs, les pinsons querelleurs, Les bouvreuils en habit taquineront les fleurs. Viens, tu croiras goûter des grappes de turquoises Au fond des frais taillis parfumés de framboises… Les arbres poseront leurs fruits sur tes genoux Et le monde mettra ses merveilles en nous… (Jeanne Neis-Nabert, « Poèmes » in Silences brisés, 1908, pp. 26-27)
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