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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-01-11 | | Que l’humour et l’amour tracent la ligne, mot à maux. Hypocrate me pardonnera bien ces quelques « variations poétiques » sur les relations transférentielles entre le patient et son accompagnateur, le porteplume et le papier. Cette patiente me dit qu’elle rêve de moi toutes les nuits. Heureusement, je ne la reçois qu’en pleine journée, rideaux ouverts, lumière allumée, pour faire fuir ses vieux démons. J’aime les artistes, celui-là sculpte les bûches, des rondins dont il fait flash de tous bois. Pour décorer mon cabinet, je viens de lui acheter un billot de chêne clair, intitulé : « le penseur de rondin », j’aime ! Pour la fin de l’année, nous lui avons commandé une bûche de Noël en merisier. Avec la crise, les patients se font raves et les psychothérapeutes végètent ! Avec tout « ça », mon fauteuil déprime de solitude froide, son cuir fripe, c’est « le complexe de l’épouvantail » ; alors pour lui remonter le moral et occuper mon temps, je pratique le capitonnage. J’ai un patient tellement timide que nous ne nous sommes jamais croisés. Mais je perçois bien sa présence dans le froufrou des rideaux et le couinement du plancher. Avant l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure ! J’ai un patient tellement impatient qu’il n’attend même pas que j’ouvre la porte ; quand je tourne la clenche, il est déjà trop tôt ou bien, dans l’entrebâillement, il est déjà trop tard. (…) Chroniques de psychothérapies
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