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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-11-27 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt
Assise sur la plaine
Elle tissait le soir Le châle de mes peines Du fil de mes espoirs. Mes mains chaudes et mains moites Blancs oiseaux passagers J’aimais ses mains étroites Sur mon cœur en danger. J’aimais que son visage Mît mes jours en péril Et risquer mon courage Aux traits de son profil. La faute originelle Plantée en son bel œil Fleurissait sa prunelle : Couronne de mon deuil. Et j’aimais sa démarche Son air d’ange entêté Quand nous passions sous l’arche Des ponts d’hiver hantés. À l’abri des colonnes Prunelles des amours Fleurissez de couronnes Les baisers sans retour. Elle rendit son ombre Au grand vent d’un matin Feuille à peine plus sombre Que la feuille au jardin. Mains moites, mains glacées Oh ! mains de pain béni, Reposez enlacées Le long châle est fini. Salons de l’autre monde Dans les eaux des miroirs Aux côtés de ma blonde Je vais venir m’asseoir. (Louise de Vilmorin, Fiançailles pour rire, 1939)
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