agonia francais v3 |
Agonia.Net | Règles | Mission | Contact | Inscris-toi | ||||
Article Communautés Concours Essai Multimédia Personnelles Poèmes Presse Prose _QUOTE Scénario Spécial | ||||||
|
||||||
agonia Textes Recommandés
■ L'hiver
Romanian Spell-Checker Contact |
- - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-03-29 | |
Kaddish pour Beer Sheva, 31 août 2004
(Beer Sheva, mon amour) tu ne m’as pas choisie cette fois-ci, la mort, tu m’as seulement sauté dans les bras et mordu la joue tes yeux sont deux étoiles éteintes à travers lesquels crient les enfants, les femmes et les hommes captifs dans ta caverne de diamant il fait nuit à Beer Sheva et les rues de la ville montent jusqu’aux cieux deux amoureux sont assis sur le trottoir plein de sang et se jurent un éternel amour ils s’embrassent en se parlant de la mort deux autres amoureux se font des habits de noce avec le reste des vêtements trouvés sur le cadavre après l’explosion en robe et costume blanc, ils s’uniront au silence. deux autres amoureux encore recueillent les fragments humains éparpillés autour de l’autobus et les cultivent avec les fleurs dans leur jardin. demain jailliront de la terre des anges rouges c’est la nuit de la mort à Beer Sheva et les amoureux se préparent à la vie tu ne m’as pas choisie cette fois-ci, la mort, tu m’a seulement sauté dans les bras et mordu la joue ta gorge intarissable a englouti à nouveau seize âmes innocentes. c’étaient seize frères qui s’en allaient cueillir les fruits sur l’arbre de la vie. Ils étaient mes frères. c’est la nuit à Beer Sheva et quelqu’un jette une nasse sur les maisons enterrées en vain sous des pierres de feu se niche la crainte mais de cette peur naissent des hommes et des femmes libres les amoureux se promènent insouciants sur les toitures. ils se tiennent par la main et s’éloignent de la flamme la journée se présente comme un grand poisson que tous vont déguster tel un corps qui se nourrit des morts tu ne m’as pas choisie cette fois-ci, la mort, tu t’es enroulée autour de ma gorge comme un étendard s’enroule à son pays sans trève. tu m’a apporté un brin de verset et tu t’es endormie sur mon sein tu n’es qu’un nourrisson jamais rassasié écoute comme résonne ce kaddish et dors, ma belle, dors dors, et ne te réveille plus laisse mes enfants en paix qu’ils apprennent l’amour des lettres laisse mes enfants en paix qu’ils nagent dans la félicité laisse mes enfants en paix qu’ils cultivent des arbres dans le désert laisse mes enfants en paix qu’ils érigent des châteaux. laisse mes enfants en paix qu’ils deviennent des princes laisse mes enfants en paix qu’ils volent par-dessus les océans laisse mes enfants en paix qu’ils grimpent sur les rochers laisse mes enfants en paix qu’ils boivent l’ambroisie laisse mes enfants en paix qu’ils remplissent la maison d’autres enfants laisse mes enfants en paix qu’ils fassent les lois laisse mes enfants en paix qu’ils chantent neshama laisse mes enfants en paix qu’ils tirent à l’arc laisse mes enfants en paix qu’ils prient laisse mes enfants en paix qu’ils franchissent les seuils laisse mes enfants en paix qu’ils découvrent le Seigneur dans la pulpe d’une noix il fait nuit à Beer Sheva il fait nuit quand les amoureux se promènent sans cesse dans les rues qui montent aux cieux chacun tenant dans sa main un tel coeur d’où jaillit la lumière telle une pluie rouge matinale (Traduction : Nicole Pottier)
|
||||||||
La maison de la litérature | |||||||||
La reproduction de tout text appartenant au portal sans notre permission est strictement interdite.
Copyright 1999-2003. Agonia.Net
E-mail | Politique de publication et confidetialité