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Poezii Românesti - Romanian Poetry

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Tu ouvriras cette porte, tout tombera.
personnelles [ ]

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par [felipe ]

2005-11-21  |     | 







La poésie est une porte vers d’autres univers en soi, souvent insoupçonnés. Seul cet instant est sans partage, comme si pour le découvrir, il fallait refermer le monde, le serrer au plus près. Personne ne peut vivre dans cette raréfaction de l’air sans devenir fou, sinon il faudrait ménager des fenêtres pour y respirer, reprendre pied et puis enfin ouvrir les yeux.

La poésie n’est pas une maladie du cœur et des artères, ni cet espèce d’aveuglement de la folie qui mènerait vers la lumière, à force de la désagréger. Ce n’est pas non plus l’évidence, posée là, comme une simple équation à résoudre, mais un virage à négocier lorsque tout en soi va trop vite. Et puis, il s’agit de donner au voyage une aile et l’air pour s’y appuyer.

Je ressoude les eaux et les rythmes, j’entends le bruit des cavaliers dans le bleu des azulejos et le jour qui progresse d’une rive à l’autre. Les ponts tombèrent avec les capitales. J’étais debout, fouetté par les bourrasques, j’avançais lorsque rien devenait plus que le rien encore, il fallut dire: « au-delà de cette frontière, invite l’illimite » fils des lunes et des nuits, nous avons taillé dans les grands pans d’incertitude, l’immense traversé.

Le soleil leva son rouge épouvanté s’ouvrirent les vannes de ses ors tumultueux, ses fleuves de cobalt et de réminiscences, mille lieux calcinés, caldeiras qui secouent leurs hymnes de sang au-dessus du brasier. Il fallut bien ramer dans cette glaise de magmas et de lueurs déchiquetées sur un navire de papyrus faufilé de points d’interrogation, pour que le monde si vaste prenne ses racines aux sources d’érosion.

Nous avons douté, même du plus simple, comment aurions-nous embarqué dans ces confrontations de l’espace alors que la moindre rue devient une menace fébrile, qu’ignore la poésie ? Je sors de chez-moi je t’emmène dans les défibrillations des périphéries.

Est-ce qu’on apprend à déloger les mots comme les nids, qui tous deux se refusent entre les branches des évidences. J’ai traversé les banlieues vulnérables, à l’équilibre aussi instable que la nitroglycérine vendue par les journaux, dans lesquels il ne se passe rien, qu’agréger, de l’autre, la terreur.

J’ai traversé les banlieues vulnérables, Anân, aux yeux de pluies et d’osmoses de grands silences déracinés, Thanh Thuy, le fleuve qui ne veut pas mourir si loin, Nour, sa lumière que personne ne regarde. C’est la machine à broyer les hommes, le bruit de la nuit, glissé entre le feutre et le cri.





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