Les châteaux du Val de Loire, valeur sûre du tourisme français, se tournent désormais vers la Chine après une nouvelle saison maussade pour relancer leur activité.

La Chine ayant octroyé à dater du 1er septembre la clause de "destination autorisée" à 27 pays européens, dont 22 de l'Union européenne, les châteaux ligériens misent beaucoup sur cet afflux de touristes dans les années à venir.

Après une mauvaise année 2003 due en partie à la canicule, qui succédait à des saisons moyennes, les sites espéraient le retour des visiteurs en 2004. Il n'en a rien été.

"Globalement, nous allons faire le même chiffre qu'en 2003. Ce n'est pas terrible", reconnaît-on au château de Chambord (Loir-et-Cher), comme à Cheverny (Loir-et-Cher). "Les touristes étrangers, et particulièrement les groupes, ont fait défaut", indique Michaël Petitjean, régisseur du domaine de Chenonceaux (Indre-et-Loire).

Autre destination prisée, le château de Villandry (Indre-et-Loire) et ses jardins, n'ont pas non plus échappé au marasme. "Je pensais que cela repartirait. Mais l'affluence sera identique à celle de l'an passé", déclare Henri Carvallo, le propriétaire.

Les châteaux, inquiets de cette désaffection due selon eux à la conjoncture économique, à la situation mondiale et à l'accroissement de l'offre touristique, cherchent des solutions pour attirer le touriste. Et l'une des plus intéressantes est l'ouverture de la Chine au tourisme.

"On ne peut nier ce potentiel. Dans quelques années ce sera le premier contingent de touristes étrangers en France. A notre région de se battre pour capter les Chinois", explique M. Carvallo. "On fonde beaucoup d'espérance sur le marché chinois", souligne Hélène Foulard, chargée de la communication à Chambord.

Les responsables des châteaux ont entamé des démarches d'approche : expositions d'artistes chinois, manifestations, rencontres avec des autorités et des journalistes chinois.

Mais tous sont conscients qu'il reste beaucoup de travail pour s'adapter dans des domaines essentiels comme l'accueil (brochure en mandarin et interprète parlant chinois), la restauration (thé et nourriture végétarienne), l'hébergement.

"La France bénéficie d'un a priori très favorable. Elle est considérée par les Chinois comme le pays de l'art de vivre, du romantisme, de la beauté. Les Chinois sont intéressés par ces thèmes. Et comme nous sommes une région qui incarne ces valeurs, nous devrions pouvoir, en nous adaptant tous ensemble, répondre à la demande chinoise", poursuit Henri Carvallo.

Outre le marché chinois, les gestionnaires des joyaux du Val de Loire explorent également d'autres pistes pour relancer la fréquentation, notamment le renouvellement de leur offre touristique grâce à des animations originales et des services nouveaux et la recherche d'une plus grande synergie entre châteaux.

jeudi 23 septembre 2004, AFP.