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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-05-28 | | Viorel Zegheru, jeune poète et prosateur d’origine roumaine, vit en France à Millau , où il a publié ses premiers livres. Il est certain que la poésie est partout, y compris dans les mathématiques. L’important est de mettre en équation l’esprit avec l’imagination libre. L’auteur réussit avec brio cette réconciliation entre la poésie et les mathématiques, faisant sourire ses lecteurs entre triangle et quadrature du cercle. C’est en Aveyron, à Millau, où il vit en parfait bilingue, il a publié en 2005-2006 aux Editions Clapàs (les éditeurs et les écrivains Jacqueline Robin et Christophe Liron l’ayant pris sous leurs ailes protectrices) : « Les Tourments d’André » (vol de poésie et de prose, « L’incident sentimental » (brochure bilingue en français-roumain) et « Les ailes d’un ange cubique » (brochure de poèmes en français) Une coïncidence sympathique nous a réunis lors d’une rencontre littéraire à l’invitation de la maison d’éditions Clapas à son siège de Millau .Parmi les sept ou huit poètes présents, nous étions trois à être …roumains ! Christophe Liron, son premier éditeur et écrivain lui-même, intervient assez souvent pour présenter les livres de ce poète dont il est vraiment fier : « Viorel a pris racine dans la poésie francophone où son style s’épanouit pour notre plus grand plaisir » (Les Tourments d’André) Ecrivant sur « L’incident sentimental » il met en évidence que Viorel Zegheru , « poème après poème, nouvelle après nouvelle, avec un implacable humour, affirme son style narratif et surréaliste ».Chaque poème, chaque nouvelle déploie un étrange et ravissant univers surréaliste à la remarquable efficacité. Dans cette courte publication, le texte en Roumain nous donne une dimension supplémentaire de son cheminement poétique en même temps que la mesure d’une langue sœur de la nôtre, latine comme celle d’Oc, ou de Catalogne. (Clapàs signifie « un tas de pierres constitué par la main de l’homme »). Dans l’avant-propos signé de Ionut Caragea, nous soulignons des opinions intéressantes sur la poésie de Viorel Zegheru : « Le poète préoccupé de symbole et de mystère lie et délie des mots ,vit dans le monde de sa propre respiration » : « Mais avance avec le regard/vers le Paradis/possible » Coucher du soleil . Il souligne que le poète a « l’audace d’ironiser sur la divinité, de décréter « la loi anti-anges », démontrant un certain sarcasme à l’adresse de la vie et contre tout ce qui est à l’envers et à l’endroit… Après une lecture attentive des « Tourments d’André » nous remarquons des effets visuels qui créent une atmosphère surnaturelle, le poète utilisant un registre riche en rêves. Les effusions sont spontanées, les sentiments très forts. Parfois de grands espaces de silence s’installent, agrandissant le mystère et le charme de la page. L’auteur vit des instants de mélancolie pure, mise à rude épreuve par tant d’extases juvéniles et angéliques Les textes sont anxieux, sincères, oscillant avec humour et détachement philosophique, entre le bonheur et le malheur. L’auteur a un talent de créateur de mots et préfère la concision aux mots trop chargés. Poète moderne, il évite les mots trop beaux, trop maquillés. L’ensemble de son œuvre dégage une impression de fluidité et de lucidité, une peur du vide, guérie par les mots. Le tempérament de ce poète européen est incandescent, l’auteur alterne des voix qui « parlent en images » (on sent une inclinaison et une « visite » chez les peintres depuis Dali et au-delà ) en un style osé et même impertinent: Les matins/On dit que tous les matins/Il y a quelque chose qui se passe/Un jour,un vieux dit :« Aie confiance en quelqu’un »Les pantoufles sont trop grandes:/Taille 49/Au carrefour ,quelques mains/Essaient d’imiter la croix/L’original n’est pas comme ça/On dit que ce matin/Quelque chose s’est passé…/« Il ne faut pas croire en quelqu’un/mais en toi ! »(…) Epurée de rhétorique, sa poésie est sincère, directe, à la recherche d’un langage incontournable ,une science de l’Ego. Préoccupé par les reproductions des mouvements de la vie, Viorel Zegheru va droit à l’essentiel, fait jaillir sa parole conçue dans l’inconscient le plus troublé par les tentations humaines universelles . En avril 2008 Viorel Zegheru a participé à Tîrgoviste au lancement de son nouveau volume de poésie (bilingue) intitulé « Eclosions-Ecluziuni » aux éditions Fides, IASI. Analysant ce volume, Ionut Caragea affirme que Viorel Zegheru « accède par le mot à soi, à travers un processus poétique, un jeu extrêmement douloureux aux règles strictes comme la solitude, la mort et l’introspection » La poésie est sincère, sans rhétorique inutile, en vers libre, ce qui n’exclut pas les rimes intérieures : « Le soleil nostalgique, névralgique, /tombe amère, froide, sonore, /la séparation… /Adieu ma maison… » Adieu. Chevalier à la triste figure, l’auteur pratique l’auto-ironie, oscillant entre bonheur et tristesse : « On m’appelait Bovary et Flaubert le savait:/le seul qui a osé m’adopter »-(Ils m’appelaient Bovary…) Son langage est moderne, lapidaire et sec. La femme est symbole d’une recherche qui dégage des émotions élémentaires, car pour le poète l’amour et la poésie sont les deux facettes du même mystère de la création Il glorifie indirectement parfois dans un élan juvénile qui glisse vers le cliché, ce profond secret fragile de la création : « La casse secrète des montres congelées » : Tout a duré le temps d’un baiser/ le rythme de la mort /arrive,arrive , descend /cire blanche/sur la lèvre inférieure /liquide blanc étincelant… » (Rythme syncopathique). Un poème sobre et réussi, d’une douleur digne et retenue : « Blanc clair/entre deux lèvres/une insecte/dans le verre cassé/trois gouttes de cyanure/on ne sait pas de quelle couleur /s’est éteinte /la danse fine de la flamme. » Viorel Zegheru écrit sous la coupe des surréalistes faisant jaillir en surface les mots de l’inconscient : « autour du coup /le rêve se casse/de joie… » (Symbolisme) Parfois il y a un risque de verbiage, insuffisamment maîtrisé, banal : « et j’ai apparu /dans un baiser de la lumière /avec l’Eternité … » (La Parole) Un décor pictural d’influence expressionniste, cubiste ou impressionniste ajoute un effet de loupe à ces poèmes qui cherchent des correspondances entre les effets visuels et des détails concrets. La poésie gagne en lucidité et modernité : « Une pluie trop subtile empoisonnait les intestins des chiens/un grand trou dans le ciel/ et l’enfant est tombé là -dedans /rosier amputé avec les épines intérieures/ qui saignaient/Une fantôme avec des yeux bleus /dansait sauvagement au centre de la terre/dans les flammes du dernier cimetière » (Etre imparfait) La femme moderne est une Dalila, une gorgone virile, dévorant le mâle, affaibli, trop sensible, trop sentimental : « La langue de Don Juan féminin/n’a plus besoin de moi… » (Une sorte de good- bye.) L’exercice poétique utilise l’ironie et un langage conventionnel et moderne. Le Poète se voit « entasser dans les armoires du corps /de brouillons de poèmes »… Le ton ludique de la « Méditation » laisse apparaître un immense besoin de trouver des réponses aux questions qui le torturent : « Sur la lunette du W.C/j’ai rencontré une blonde et un gâteau /tous ont été devancés/par mon angoisse existentielle… » or dans un autre poème : « L’encrier ciel s’est cassé /et les anges lavent leurs pyjamas /Dieu s’est enfermé dans la salle de bains/je regarde la télé/une crucifixion…) » Poète d’une extraordinaire sensibilité, ses vers traduisent les incertitudes de l’être,ses vibrations intérieures, les flux secrets de l’existence. Dans le splendide poème « Le Poison », la peur du vide le conduit vers un vaste dessin lyrique où la vie universelle a un sens noble, où le visible rejoint l’imprévisible dans une communion intime et sensuelle : « Je te lèche les tétons /salés et fanés /et tente d’entrer /entre les pieds / de l’obscurité… » L’amour est chaste : « Tant que tu m’empoisonnes avec ton sang /je meurs de soif /j’agonise/immunisé de la perle /de ton coquillage… » Jeune auteur doué, Viorel Zegheru a réuni dans ses poèmes et a osé dans ce livre un vrai chemin du purgatoire, la purification étant un long bûcher poétique, un jeu coupant sur les lames de la solitude. Pour ce poète, les éclosions des mots, les faits de la vie même les plus insignifiants sont sources de poésie : « Je porte avec moi l’enfance/comme une ombre(…) /Moi et la mort- deux ombres /qui s’invitent réciproquement /dans la tombe/Nous avons le soleil de la vie/Tantôt de dos/tantôt de face… » (Ombres) Viorel Zegheru est un poète du jeu extrêmement douloureux de la métamorphose quotidienne, herculéen devant les limites de l’égo. Angela Nache Mamier |
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