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Les ballerines du Petit-Enfer
article [ ]
hommage aux oiseaux de mer

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par [Reumond ]

2023-10-20  |     | 







LES BALLERINES DU PETIT-ENFER (1)

Dans leur tutu de tulle blanc, elles volent pour nous, telle une envolée d’Anges au Walhalla. D’ailleurs, entre nous, l’Or de Luc et l’Anneau de la Côte de Nacre valent bien ceux du Rhin ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, en les observant tournoyer au-dessus du Petit-Enfer et de la plage, j’entends du Wagner, comme si mes acouphènes me jouaient des tours et que mon nerf-vague, au rythme du nerf des vagues se jouait de moi pour me faire entendre des airs d’opéra.

Dentelle d’écume ou écume de dentelle, c’est toujours de l’air iodé qu’elles brassent et de la gaze évasée qu’elles déploient ; ce sont des eaux qui dansent en roulant sur elles-mêmes des marginelles nacrées ; ce sont des eaux évaporées jusqu’aux chairs vaporeuses qui se défont en déroulant leurs bandes magnétiques de varechs pour que nous entendions le concerto de la mer.


Du ballet des plus coutumiers aux vagues des plus classiques, elles dansent, vaguent et volent, elles roulent des eaux les plus moirées jusqu’aux plumes les plus agiles ; et ce ne sont pas là, croyez-moi, des tutus en l’air, ni du vent !

C’est l’éternel ballet qui tend à mélanger allègrement l’esprit et la matière, matière de voir et d’éprouver la vie.

C’est le bal des corps léger et le corps de ballet des mouettes qui rient de se voir si belles dans le grand miroir des eaux.

C’est l’éternel corps de ballet des vagues le plus romantique qui joue et rejoue pour l’unième fois la magie chorégraphiée des figures et des pas de mouettes sur le sable mouillé.

Aux Confessionnaux, elles viennent déposer nos propres erreurs dans l’athanor du soleil ; parce que dans la vie, c’est ainsi, on a tous un jour de mauvais ou de beau temps, fait des mauvais choix, et qu’elles-mêmes ont traversé à coups d’ailes, les siècles et la subtile combinaison de l’air iodé, des eaux salées et des terres habitées, pour corriger nos propres envolées.

Les mouettes comme les crevettes, ce n’est pas une simple distraction pour les enfants, ou un spectacle plaisant pour les vacanciers, mais c’est une contemplation à acquérir, comme celle des mouvements de la vie, des respirations profondes et des palpitations de tout l’Univers.

Les mouettes, elles sont dans la lumière, une lumière qui danse, comme les figurantes d’une lumière sacrée qui vient du fond des âges ; elles sont les ballerines d’une sarabande qui parcoure les landes et les terres brûlées comme des danseuses, étoiles de mer, brillantes à nos yeux comme les vœux brillent à la veille de Noël.

Elles volent, nous le croyons sur plumes, mais en vérité, c’est là même une chorégraphie comme une calligraphie de plage ; elles vont et viennent sur la scène, entre l’air, l’eau et le sable, elles dansent tout comme dans leur tutu d’écume les vagues virevoltent. Parce que tout est dans tout, dans l’eau et dans l’aube, dans l’air et dans Luc, ce sont Les Noces entre le ciel, la terre et l’eau qu’elles dansent, comme des perles qui roulent sur une musique composée par Stravinsky.
Ce sont des Scènes de multiples ballets qu’elles jouent, comme Le Sacre du printemps et Schéhérazade de Korsakov ; ce sont les rêves des humains et le Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn qu’elles dansent en souvenir des aubes les plus blanches et des crépuscules les plus sombres de notre humanité.


L’air de rien, elles planent, telles des Blanche-Neige de Mahler ; elles rythment les airs comme dans un Boléro de Ravel ; c’est là, du matin au soir Le Carnaval des oiseaux et celui de Luc en particulier.

Elles s’envolent, s’élèvent et virevoltent comme dans un éternel Ballet triadique entre tous les éléments marins, terrestres et célestes qui dansent ensemble ; c’est encore La Source éternelle et Sylvia ou la Nymphe de Diane de Delibes qu’elles exécutent en tournoyant entre la digue et les nuages ; et chacune d’elles, sans exception, c’est Anna Pavlova, Nijinski, Sylvie Guillem ou Rudolf Noureev, ces maitres et maîtresses de la danse qui dansent pour vous et pour moi en émoi ; telles des baigneuses de ciel, des princesses des eaux ou des pèlerines des terres, qui dansent librement comme emportées par les quatre vents.

Elles sont Des Pavots blancs comme des Ailes de séraphins ; et dès l’aube jusqu’au crépuscule, elles sont L'Oiseau de feu de Stravinsky ; et de sautillements en trémoussements, elles dansent pour nous leur propre version de Roméo et Juliette de Prokofiev ; et de dérobées en grands écarts, elles réinterprètent à leur manière L'Amour sorcier de Manuel de Falla, comme un grand sortilège qui ensorcèle toutes les plages.

Déconcerté, en silence, je les regarde danser dans des chorégraphies concertantes ; et en applaudissant comme un petit enfant joyeux, je les admire alors qu’elles traversent le Petit-Enfer, comme si elles voulaient voler jusqu’au grand Paradis en passant au-dessus de La Forêt enchantée ou à travers le bois sacré de Lucus.

Pour elles, ballerines lumineuses, l’horizon n’est plus que la baguette d’un chef d’orchestre toujours aussi vigoureux. Avec la mer comme La Fontaine de jouvence et le décor de leurs ébats comme opéra, elles pirouettent, pleines de vie, parce que ce n’est point la Mort à Venise de Jean-Sébastien Bach qu’elles dansent, c’est la résurrection d’un Phoenix ; tout comme ce n’est pas La Mort du cygne de Saint-Saëns qu’ellent exécutent sur Le Miroir magique des eaux d’émeraudes, mais c’est la renaissance des dinosauriens volants qu’elles dansent comme des gaillardes de rivages.

Quel spectacle, j’en reste mouette !
Certains vieux pointilleux qui ne volent pas très haut, trouvent que ce nom est vulgaire, c’est ridicule ! Leur donner un nom latin ne changerait rien, ni à leur vol, ni à leur message, et cela ne ferait que diviser davantage cette grande famille de ballerines.

Moins vétilleux, nos aïeux Normand ou anglo-normand les nommaient simplement « les mauves » et « les mauwettes », et ça sonnait bien comme tintent gaiement les carillons de nos églises normandes.

Et « Mouettes », ça me va comme une plume, et en plus, ça leur va à merveille, comme un plumage tout particulier pour un ramage si caractéristique, tellement riche en contrastes, en battements d’ailes comme en émotions que ça me fait rire et pleurer.

Quoi qu’il en soit des temps anciens et des langues qui changent, le ballet des mouettes comme celui des vagues, il faut l’admettre, tout en étant aussi vieux que le monde est toujours des plus « contemporain ».

(1) Le Petit-Enfer, Luc-sur-Mer Calvados, France.

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