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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-01-12 | | « Le diamant du lexique français, pour moi, c'est le substantif « sens », «Condensé en une monosyllabe (sensible donc à l'oreille d'un Chinois) qui évoque un surgissement, un avancement, ce mot polysémique cristallise en quelque sorte les trois niveaux essentiels de notre existence au sein de l'univers vivant : sensation, direction, signification. Entre ciel et terre, l'homme éprouve par tous ses sens le monde qui s'offre. Attiré par ce qui se manifeste de plus éclatant, il avance. C'est le début de sa prise de conscience de la Voie. Dans celle-ci, toutes les choses vivantes qui poussent irrésistiblement dans un sens, depuis les racines vers la forme du plus grand épanouissement, semblent traduire une intentionnalité, celle même de la Création. D'où le lancinant attrait de l'homme pour la signification qui est le sens de sa propre création, qui est de fait la vraie « joui-sens ». François Cheng (Le dialogue) Dédicace A François Cheng et Umberto Eco, des hommes du « Sens », en ce Monde qui a toutes les apparences trompeuses de la folie, de l'insensé ou de l’absurde. Mais dans ce royaume des sens, au coeur de ce semblant d'illusion, où mirages et miracles de la vie se confondent, devenir "rencontre" et "dialogue", n'est-ce pas déjà être portier et porteur de la langue céleste ? Préface Tirer des ponts « Entre vide et plein » entre cultures et continents, objets et sujets, afin de « Débusquer du sens là où on serait porté à ne voir que des faits » comme le souligne Umberto Eco, qui du haut de sa chaire de sémiotique, lance des concepts sémiologiques et des théories du langage, comme l’enfant lance des galets sur la surface de l’océan. « Au nom de la rose », de Ronsard à Eco, l’écriture calligraphiée se travaille comme « Le Pendule de Foucault », entre ciel et terre, entre les deux, les dieux et les homme en ce grand mouvement de pendule qui marque les heures et se fait vie comme le verbe se fait « chaire ». « Mignonne, allons voir si la rose … » à du sens, comme elle a des odeurs et des couleurs par milliers, à l’infini même d’elle-même, dans « Les plis de sa robe pourprée, et son teint pareil au vôtre ». Je voudrais très humblement offrir ces quelques tessons de réflexion, aux hommes de bonne volonté, à ceux qui donnent sens aux choses du vivant ; et également à ceux qui s’intéressent à une pensée en marche, à l’esprit au cÅ“ur de la matière et de la matière au cÅ“ur des mots, à une conscience de la matière qui ne cesse de croître, exponentiellement. À ceux aussi qui aiment comme moi depuis l’enfance, les mots en général et qui s’interrogent sur les significations profondes, disparates, paradoxales, intimes et ultimes du langage humain ; et finalement, à tous ceux qui sont des ponts et des créateurs de liens pour accroitre davantage la conscience de l’humanité en la matière qui l’incarne et la supporte aux sens propre et figuré. Dans l’Univers multiple de la complexité, sur quelques milliards d’années, les mutations d’hier, restent négligeables par rapport aux grands bouleversements de demain. Dans ce processus d’Évolution, le principe même, le sens des choses, ne serait « en faits » que le résultat d’une croissance exponentielle de la conscience même de la matière, et donc du vivant. La concupiscence n'est pas le sens profond des choses ! Les choses vont de plus en plus vite, et ne nous en déplaise, quelque soit « le sens » que nous pouvons donner aux objets de ce Monde, pour les « béatifier », les « canoniser » et les fixer à tout jamais, d’une manière qui rassure nos manques, et apaise le stress de l’animal humain qui est en nous, il existe toujours, interminablement, plusieurs points d'entrée possible pour toute définition que nous pourrions donner à l’objet ; par la fonction exponentielle de celui-ci, tout objet nous échappera constamment à partir du moment ou il devient Sujet du Verbe. L'EMPIRE DES SENS (Fragment) J’attire ce à quoi je pense et je me protège de ce que j’appréhende, je dessine ce que je crains ou ce que je veux avoir pour moi seul ou les miens; avec mes ongles, j’écris ce que je désire capturer dans mes filets, ou ce dont je veux absolument me défendre ; je trace du bout des doigts sur le sol gras ce que je prescris au ciel et je signe au ciel, ce qu’au nom du gros mot, de la lettre et de l’esprit, de me garder sain et serein face à face au danger qui me guette. Je suis mi-homme, mi-bête, corps et âme, mi-ange, mi-démon, je suis mon propre prédateur et mon propre guide ; je suis un homme cheminant, traçant des poèmes épiques comme les rides sont des chemins de vie, on trace des voies aux grands méandres des sens. Oui pourquoi, au grand pourquoi, les choses ont-elles un sens ? Et là n’est pas vraiment la question, qui serait plutôt de dire : mais mon Dieu ! Pourquoi, au grand pourquoi, les choses ont-elles tellement de sens ? Tellement de chemins que le guide, petit Poucet ridicule, lui-même y perd ses petits points de suspension ? Oui, quand j’écris, c’est toujours un retour au camp de base, un retour à l’origine « sémantique » du geste d’écrire. Un acte magique qui s’enracine dans le nerf de la guerre à nerfs vifs : la survie ! Car l’homme est toujours en danger de vie ! Jeter les yeux sur l’histoire, lancer les osselets ou les bois croisés, et quelques traits brisés sur la face du temps, pour respirer les présents de l’instant présent, dire hier sans nostalgie et prédire demain avec l’espérance aux sabots. Écrire, n’est-ce pas quelques pas d’une marche lourde, jeter l'anathème ou briser un mauvais sort ? Oui, de même que le sorcier dans son cercle magique, écrire c’est tirer la ligne, voir la trace, la suivre, croiser les mots, se jouer du sens, métaphoriser ou métaboliser nos peurs et nos croyances, pour être tout simplement ! « Tiens dit-il retirant une pierre blanche et une pierre noire qui étaient fixées au centre du pectoral. Elles se nomment Ourim et Toumim. La noire veut dire "oui" et la blanche signifie "non". Quand tu ne parviendras à repérer les signes, elles te suivront. Mais pose toujours une question objective. » Paulo Coelho (L’alchimiste). (...) Bic noir , porteplume, talisman, gri-gri et encres grises, prédictions dans la soupe ou le marc de café, c’est interminablement le même bouillon de culture dans l’alambic, et perpétuellement les mêmes légumes qui mijotent dans l’âtre tiède de l’humain, que l’on fasse de l’alchimie, de la politique ou du culturel, de la littérature ou de l’alchimie, c’est toujours demain que l’on attend à pied levé, interminablement demain, que l’on espère et sans cesse ce demain qui trace l’effroi et stigmate les rétines qui ont froid aux yeux ! En ce temps là , comme aujourd’hui encore, les arts divinatoires et l’écriture ne faisaient qu’un, mais nous l’avons oublié du haut de nos Belles Lettres et des Beaux Arts ; de mémoire de bête je me souviens, nous avons oublié que nous étions des êtres nés « Signes », les uns pour les autres, comme enfant de la pensée magique naissent d’un cordon toujours tendu vers l’infini : la corde raide de l’Être. Devenir dialogue c’est une vocation, un sacerdoce ! N’est-ce pas là l’appel pour tout homme de l’Être ? Être lien entre « tout », jusqu' en d'impossibles limites, pour créer du sens bien au-delà des marges. Être lien entre « Tous », c’est être trait, rature ou chemin faisant, du pire au meilleur, c’est être trait ou chemin traçant, des corps et des âmes, dans l’entrebâillement de l’esprit ? Devenir dialogue, n'est-ce pas être portier et porteur de la langue céleste qui est l’intériorité même ; comme la montagne et l’horizon sont traits pour traits des ponts entre les terres et les cieux ? J’affectionne tout particulièrement le thème de la « reliance », Roland, Rapprocher, Reumond, Relier, comme une application continue de R vers R+ qui transforme une somme en produit vivant ! Ca va tellement de même pour dire le trait qui dialogue, ce Conciliabule et trait de caractère qui est au cÅ“ur même de nos vies : dans toute la matière, tout langage, partout, et qu’un seul mot résume : le signe ! (...) Lire dans les entrailles des morts, dans les failles de la matière, dans les raclures ou les ratures, cela revient-il au même ! L’Oracle de Delphes lisait-il ou écrivait-il directement ses lettres de noblesse et ses questions existentielles sur l’enveloppe des vivants ? Dieu modelant l’argile d’un doigt agile, Jésus dessinant dans la poussière, l’enfant agité crayonnant son arbre …, procèdent-ils tous de la même matière ? Je le crois ! L’homo religiosus, cet être de la verticalité, que l’on nomme la transcendance est autant, couché que debout, un être de l’horizontalité, là où l’immanence règne de tout le poids de sa pesanteur, L’incarnation étant l’union dans la réalisation concrète des deux ! L’homme est-il lui-même ce labyrinthe en tous sens, ce chemin d’humanisation qui est la personnification de Dieu. Entre Ciel et Terre, l’écriture est un chemin d’intériorité, à l’image des méandres d’un labyrinthe tissé par un sans domicile fixe, chemins en détours, en rubans et en boucles…, chacun de nos circuits intégrés aux lobes du vivant. (...) ADN ou ARN dans les méandres de l’Évolution, l’homme n’est-il pas lui-même une construction pleine de détours, d’entrecroisements et de saillies inextricables, un animal compliqué, mais le seul capable (Capax) de ce retournement que l’on nomme une métanoïa. Tel un objet se repliant sur lui-même en coquillage malin pour devenir « Sujet » de lui-même dans une intériorité qui est nasse de l’Être. Qui dit nasse dit aussi piège, et c’est là que l’écriture se plie, déplie, replie et déploie plus ou moins librement. Quitte à s’enfermer sur elle-même ou à s’ouvrir sur l’autre ! L’homme est parcours, c’est-à -dire un « Concours de circonstances » avec us et coutumes, ses tabous, conditionnements, ses hexagrammes, il est les fruits d’un savoir-faire ancestral et le résultat d’une expérience personnelle, car tout concourt au parcours ! Le motif du labyrinthe est apparu à la charnière de l’histoire et de la préhistoire ; en même temps que les méandres de ces grottes sacrées ou l’homo religiosus déambulait de la magie plein la tête, les mains pleines d’un sang d’encre, de pigments et de bois brulé. Premiers schémas rupestres et premiers jets d’une écriture magique, oraculaire, où le mystère côtoyait le spectaculaire. Il représente le tracé sinueux de nos cavernes intérieures et extérieures, nos errances dans le doute et nos quêtes dans l’ombre…, avec leurs multiples choix possibles. Entre le bien et le mal, le jour et la nuit, il y a des conciliables et des voies qui sont destinées à l’homo pour retrouver son chemin ou à s’y perdre, pour ralentir le pas ou l’accélérer, pour se pauser, égarer l’un ou initier l’autre ... , à la vie, à la mort , à l’amour et à la voie de l’humain. Le labyrinthe dit la complexité de l’univers intérieur de l’homme en route, avec ses déviations, ses embranchements évolutifs, ses passages difficiles, avec impasses, manques et cul-de-sac, ces illusions, trompe sens et fausses pistes, ces illuminations et ces semblants de voies royales. Jusqu’en nos Cathédrales, on retrouve dans de très nombreuses civilisations sous des formes diverses, ce parcours initiatique, celui des contingences, des événements, des accidents et des incidents, des passages occasionnels ou conditionnels. Même si l’étymologie de λαβύρινθος reste incertaine, le concept lui-même désigne dans les mythes « un lieu », pas n’importe lequel, il désigne « Le Lieu » où partent en tous « Sens », une série complexe de galeries construites au fil des millions d’années. Dans ce lieu existentiel, les amis de Dedale, c’est vous et moi, pauvres tailleurs de mot ! (...) Et pour enfermer le Minotaure (l’animal-homme), et libérer l’homme-dieu, nous n’avons que « Le Langage » des bêtes que nous sommes, bêtes de somme, la somme d’une évolution sans fin ! (…) Si de nos jours, le terme de labyrinthe (1) ne désigne plus qu’une organisation complexe et souvent tortueuse ou abstraite, nous ne devons pas perdre de vue l’horizon, là où l'homme peut se perdre il devient, là où il devient il part et perd toujours quelque chose, le sens change, le cheminement est difficile comme les mots sont souvent ardus à suivre, le trait se perd dans l’ombre ou dans trop de lumière, la globalité nous échappe, la complexité nous noue, mais nous restons des vivants en marche ! Pour notre nature profonde, ancestrale …, écrive, revient donc à se protéger du mauvais sort ou à attirer à soi la bénédiction ; écrire, revient à discerner la « Parole du Réel » qui meut notre existence; écrire revient à s’écrire « Sujet d’un verbe » qui sans cesse nous dépasse. Mais restons calme ! Car à chaque coin et recoin des évènements, c'est le « début de la prise de conscience de la Voie », ne cesse de nous rappeler François Cheng. illustration : écriture oraculaire sur bronze (Chine) (1) Ecriture, labyrinthes et mandalas sont comme des images, des mots ou des sens, organisés ou désorganisés autour d'un centre qui est notre sens. Je suis là , en ce chemin, en ce lieu salubre et trois fois saint, cherchant mon équilibre en moi comme en l’autre; là où mandalas et labyrinthes (Mandala- byrinthique chemin) racontent la même histoire, celle de ma croisade, d'un pèlerinage vers moi-même, en la quête de mon Saint-Graal, de ma Pierre angulaire, c'est-à -dire de mon vrai centre de gravité, lieu du salut de mon âme, du repos de mon corps philosophal ou lieu de ma terre promise... c'est du pareil Or même ! Nos représentations « excentrées » ou « excentriques », paradoxalement, nous libèrent de la dualité et de sa linéarité dogmatique , elles nous offrent une vision plus globale mais plus complexe, où tout est lié et liant, un lieu où tout converge, un espace-temps plus congruent et davantage porteur d’unité et de sens pluriels. Les cathédrales avaient leur labyrinthe comme nous avons nos croyances porteuses, pour calmer nos inquiétudes, rééquilibrer nos énergies animales, nous recentrer en notre véritable centre de gravité; c'est en même temps, un bel outil de représentation du Monde dans sa grande "Complexitude" et un schéma aussi d’intériorisation, de concrétisation (réalisation)du chemin spirituel vers soi-même. |
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