Tôt le lendemain, Drouin arrive à Malpertius, Renard dort devant sa maison au milieu de grosses pierres. Drouin se met à crier:
„Renard, tu as tué mes enfants. Je ne veux plus vivre. Viens me manger.”
Renard lève les yeux encore pleins de sommeil, cherche à attrapper Drouin et le manque. Drouin a volé quelques mètres plus loin.
„Méchant oiseau, dit Renard. Tu dis que tu veux mourir, mais tu as peur et tu te sauves. .. Et puis, crois-moi, je n’ai pas envie de te manger. Tu es trop vieux et trop dur.
Drouin
Ce n’est pas vrai. Attrape-moi et tu sauras”
Renard, qui a grande envie de le manger, court et saute encore, mais Drouin saute lui aussi et il a des ailes. Renard recommence tant et tant de fois qu’il arrive enfin près du fossé où Mâtin est couché.
Au-dessus de ce fossé, sur une petite branche d’arbre, l’oiseau se pose et dit:
„Cette fois-ci, je suis décidé, c’est ici que je mourrai. Renard, je suis à toi.”
Renard saute. Il tombe sur Mâtin qui lui prend le cou avec toute sa force revenue. Renard est adroit. Il roule sous le chien, se relève et court. Mais Mâtin court après lui, lui prend unepatte dans les dents et serre. L’os casse. Puis le chien écrase Renard sous son poids. Il lui ouvre le dos à coups de dents. Il lui arrache une oreille. Il le mord et le déchire.
Renard maintenant est couché sur le sol. Il ne remue plus. Sans doute est-il mort? Drouin saute autour de lui en criant:
Encore! Encore!

Mâtin
Je n’en peux plus!

Drouin
Il respire encore.

Mâtin
Mais non il est mort, je te dis.

Drouin
Alors mange-le.

Mâtin
Ah ça non! Il sent mauvais. J’ai promis de le tuer, pas de le manger. Au revoir. Je ne te dois plus rien.

Drouin
Merci, mon ami, dit Drouin. Tu as bien travaillé… Je ne te suis pas. Je resterai ici jusqu’à demain matin. Renard n’est peut-être pas mort. Avec un animal pareil, on n’est jamais sûr de rien.