ALERTE DANS LE CHÂTEAU

17 décembre 2005

Il était une fois, un petit garçon de six ans qui vivait à la ville dans une maisonnette. Il s’appelait Cătălin.
Chaque jour, l’enfant refusait de manger de la viande, du poisson, des légumes et des fruits. En dehors des repas, il grignotait toujours des sucreries, des gâteaux et des desserts au chocolat sans jamais faire de repas équilibrés.
Et puis voilà qu’un jour, il n’eut plus de force. Il perdit l’envie de rire et de jouer. Ses jolies petites joues roses devinrent toutes pâles et il se plaignit de nausées et de douleurs abdominales si violentes qu’il en pleura. Rassuré et câliné dans les bras de sa maman, pendant que son papa appelait le médecin, Cătălin se calma.
A son arrivée, le docteur ne constata rien de grave mais voulu que Cătălin eût un prélèvement sanguin pour confirmer son diagnostique.
A son départ, le petit garçon éclata en sanglots. Il s’exclama de sa petite voix étouffée et saccadée par les pleurs :

-« Je ne veux pas de piqûre, ça fait mal et j’ai peur maman ! »

Elle le repoussa légèrement, le regarda, visage face à face, droit dans les yeux en le maintenant par les épaules et lui expliqua :

-« Les piqûres ne font pas mal chéri, au contraire, elles sont faites pour nous guérir encore plus vite. Certaines te prennent quelques gouttes de sang seulement pour voir ce qui se passe en toi et d’autres t’envoient le remède magique qui te soulagera. Celles-ci permettent à notre corps de mieux se défendre et de nous guérir en tuant le microbe qui a pénétré notre organisme. Et hop, adieu les douleurs qui sont la cause de tes pleurs ! »

A ces mots, Cătălin fut rassuré et gentiment, il accepta la ponction dans un laboratoire d’analyses médicales.
Le lendemain matin, dès son réveil, il grimpa dans le véhicule avec sa maman qui le conduisit au cabinet d’analyses. Un peu tremblant à la vue des blouses blanches et assis sur les genoux de sa mère, il tendit son petit bras menu à l’infirmière sans aucune parole. Seule une petite larme, sortit de ses yeux, perla sur son visage, mais seulement une larme d’angoisse et de peur.
Dans la voiture, il ne dit aucun mot mais de retour à la maison, il s’exclama :

-« Maman…puisque j’ai été très gentil et grand, tu peux me raconter une histoire ?

-Oh oui, mon chéri car tu as été gentil et grand ! Lui répondit-elle avec l’amour que savent donner les mamans. Et elle s’empressa de narrer :

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« « Dans un château, vivait un petit enfant toujours malade. Un jour à travers une histoire, le petit garçon imagina ce qui se passait dans son corps et dit :

-« Et si le château était mon corps, les tours : les narines de mon nez et la porte : ma bouche, ce serait rigolo, non… ?

-Elle est merveilleuse ton idée mon amour, tu vas imaginer comme l’a fait ce petit bonhomme ! »

Comme dans son corps, dans le château vécurent des soldats qui montèrent la garde. Il les appela globules blancs. Il prit aussi des soldats gris et les appela microbes. Il ne pu jouer à la guerre tout seul, alors il appela sa maman qui patiemment accepta et le jeu commença.

-« Merci chef ! répondit l’enfant malade. Moi je suis avec les soldats gentils et toi avec les méchants !

-Si tu veux commandant. Tes globules blancs sont à l’intérieur du château et mes microbes méchants sont à l’extérieur, prêts à t’assiéger.

-Attends que je place mes globules blancs pour me défendre maman, après tu attaqueras, d’accord ?

-Ok ! Mais tu ne dois pas regarder ce que je fais. Tu le verras tout à l’heure et toi pendant ce temps, fais simplement vivre la vie de tes soldats blancs dans le château et fais-les chercher partout ! Es-tu prêt ?

-Oui…Allez…go ! C’est parti…soldats en mission ! »

Pendant qu’il joua avec ses soldats, sa maman cacha un soldat gris dans la cuisine du château puis s’écria :

-« A l’attaque commandant. Un ennemi microbe est parvenu à pénétrer dans le château. Que tes globules blancs défenseurs le cherchent partout. Mais surtout qu’ils fassent bien attention car il est si petit qu’ils doivent utiliser un microscope pour le dénicher !

-As-tu d’autres renseignements sur l’envahisseur pour mes troupes ?

-Effectivement commandant ! Le lieu où il se loge est ton estomac !

-Soldats à vos gardes, prêts ? A l’assaut ! »

Tous les soldats globules blancs se mirent à bouger. Il y eut un bataillon par-ci, un bataillon par-là et un dans la cuisine du château, située dans une vieille tour. Ces vaillants soldats essayèrent en vain, de neutraliser le microbe. Mais un par un, ils s’écroulèrent. A toutes jambes, le microbe réussit à s’enfuir et il pénétra dans la deuxième tour du château. Il se nicha dans un lit qui pour le petit malade, représenta ses intestins. Bien au chaud, le microbe décida de se multiplier et alors une alarme retentit. Ce fut la fièvre qui monta. Alerté par la chaleur, un globule blanc souffla dans son clairon et tous les globules blancs arrivèrent armés de boucliers, de lances et d’épées. Ils foncèrent sur les microbes devenus très nombreux. Mais les vaillants globules blancs n’eurent plus assez de force et un à un, ils s’écroulèrent sur le sol.
De son œil de lynx, le cuisinier du château vit la catastrophe arrivée, et il leur apporta de la bonne viande rouge, un peu de légumes verts et des fruits. Tandis que certains mangèrent, d’autres luttèrent. Les premiers bien nourris retrouvèrent toute leur vitalité et prirent la relève pour qu’à leur tour, les deuxièmes se restaurent.
Le médecin arriva sur place et soigna les blessés. Il leur fit une piqûre de vitamines et soigna les blessures.
Tous récupérèrent suffisamment de force pour vaincre les ennemis qui de plus en plus s’affaiblirent. Avec leurs boucliers et leurs lances en avant, les globules blancs ravigotés, encerclèrent tous les microbes qui étaient à moitié anesthésiés de fatigue. Quand tous furent paralysés, les globules blancs les pulvérisèrent d’un produit si puissant que les microbes disparurent.
Fatigués d’avoir donné autant d’énergie, ils allèrent prendre une bonne douche puis, filèrent dans le mess du château avaler un copieux repas et tour à tour, se reposèrent pendant que les autres montèrent la garde.
Grâce au cuisinier, nos soldats blancs étaient désormais de puissants et vaillants gaillards. »

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-« Dis maman, ce qui s’est passé dans le château du petit garçon malade, c’est pareil pour moi ? J’ai des microbes dans mon estomac et dans mon ventre ?

-Non chéri tu n’as pas de température. Les douleurs de ton ventre sont une alarme d’avertissement. Tes petits combattants ont signalé en avoir assez de manger des sucreries toute la journée. Les douleurs sont le signal qu’ils désirent un vrai repas pour exécuter leur travail et éviter que tu sois malade. Si ton corps est bien armé avec de puissants soldats, les ennemis mourront d’épuisement ou s’investiront sur des personnes trop faibles. Mais pour cela, il te faut une bonne hygiène de vie !

-L’hygiène de vie maman, c’est de manger de tout comme les grands, se laver et bien dormir ?

-Oui Cătălin, c’est cela une bonne hygiène de vie !

-et bien moi, j’ai très faim et je veux manger du poisson…du riz…et…une banane !

-Pas de problème, commandant ! Lui souffla sa maman dans le creux de l’oreille. Tu vas devenir aussi beau et aussi fort que ton papa. De plus, aucune armée de microbes ne vaincra tes globules blancs ! »

C’est ainsi qu’au fil des jours, Cătălin retrouva des forces, l’envie de rire, de jouer et qu’il prit de belles joues roses. Il cessa de grignoter entre les repas, mangea avec appétit aux repas et n’eut plus aucune douleur d’estomac et de ventre.

Je l’ai revu quelques années plus tard aussi solide qu’un roc. Il était devenu un superbe grand garçon à la conquête d’une douce et belle fiancée.

Alors si un jour tu rencontres un enfant qui souffre de douleurs abdominales, raconte-lui l’histoire de Cătălin et grâce à toi il aura une bonne hygiène de vie et il guérira.
Pour lui, merci à toi !



RESUME


Ce conte est l’histoire réelle de Cătălin, qui refusait tous les repas au profit des grignotages. Devenu malade, il guérit en imaginant son corps comme un château sur les paroles magiques de sa maman. A travers ALERTE DANS LE CHATEAU, le petit lecteur, comprendra facilement le mécanisme défensif de son corps et ce qu’est une bonne hygiène de vie.