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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-04-05 | | Le temps s’allonge lentement comme la trace visqueuse d’un escargot en mouvement. Il devient un fil vitreux et long qui se traîne derrière toi; pour lui, c’est toi le limaçon. Ta maison est trop pleine de silence, de poussière et de désordre. Tu vois comme les parois se serrent autour de toi, se rapprochant de plus en plus. Tu sens comme elle t’oppressent jusqu’à te suffoquer. Tu vois par la fenêtre fermé, seulement la localisation spatiale du temps. Dans ton esprit, celui-ci possède un lieu particulier pour maintenant, qui est dans ton appartement. Il y a un lieu pour demain et un pour chaque saison. Les lieux sont immobiles, ils ne changent jamais. Toi seule, tu te déplaces dans leur direction, même si tu ne pars physiquement nulle part. L’automne est là , quelque part, un peu plus loin. Tu dois tout d’abord passer par le printemps et l’été; mais cet hiver-ci a de longues nuits froides comme au pôle. Cet hiver a déménagé ici, dans ton appartement et le printemps ne veut pas revenir. Tu veux penser à quelque chose qui pourrait arriver, parce que le temps passe plus vite en espérant. La sonnerie du téléphone retentit; c’est Lui qui t’appelle. Il voudrait que vous vous revoyiez ce soir. Ton cœur bondit. Le temps lui aussi commence à s’accélérer et tout à coup tu es en retard. Le temps est devenu pour toi un traîneau qui dévale seul la pente. Le métro démarre juste au moment où tu descends les escaliers; et d’autres minutes vont passer jusqu’à ce qu’un autre arrive. Le temps fuit, étourdi, se heurtant aux véhicules et aux stops, et tu reviens à la station d’autobus. En fin de compte, tu réussis à monter et tu t’agrippes comme tu le peux à une barre. Tu es arrivée. Tu te dépêches de descendre. Tu es bousculée et tu bouscules à ton tour. Trop tard. Il n’y a plus sur le trottoir que le panneau publicitaire; des manteaux grelottant en mouvement, le coupent par fragments neutres, absents, dans tous les sens. Tu es restée sur place regardant dans le vide, et dans ta tête tu t’écries: Il n’y a plus personne ici ? Le temps s’est gelé dans les flocons de neige, ton cœur s’est gelé aussi et tu te traînes mentalement de nouveau comme un escargot. -Mais pourquoi donc es-tu en retard ? Je me gèle en t’attendant ! Tu entends sa voix dans ton dos. Tu te retournes. Il sourit et veut allumer une cigarette. Son geste habituelle. - Tu t’es remis à fumer ? Tu m’avais promis d’arrêter ! C’est ta réponse banale. - Oui, mais toi, tu m’avais promis de ne plus être en retard. La dernière fois, à propos de quoi nous sommes-nous disputés ? Toujours tu n’est pas en accord avec le temps, - dit-Il en te prenant dans ses bras et en t’embrassant. Il a résonne. Le temps vole maintenant comme des boules de neige et il fond tout aussi rapidement que fondent les boules de neige dans ta main chaude. Les branches des arbres sont couvertes de fleurs blanches, même si elles sont géométriques et froides. Tu désires alors faire « stop » au temps. Mais il passe et toi reste.
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