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légende de mon pays natal: les Vosges
presse [ ]
Entre Saint Dié et Gérardmer

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [vivine ]

2009-12-18  |     | 



Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide, les ténèbres couvraient l'abîme,
Et l'Esprit de Dieu planait au – dessus des eaux.




Saint-Dié des Vosges, selon la légende.

Né au pays de Nevers aux environs de l'an 600, issu d'une grande famille chrétienne, Dieudonné, appelé Déodat, a grandi dans l'amour de Dieu, en obéissance et en vertu.
Destiné à la prêtrise, il est désigné par le clergé et les fidèles "Evêque de Nevers".
C'est pour quitter cette charge devenue trop pesante qu'il décide de se retirer dans la solitude pour, du moins le pense-t' il, servir Dieu utilement.
Sourd aux supplications de ses ouailles, c'est avec deux compagnons qu'il prend la route. Son long chemin l’amène dans cette belle région déserte appelée la « Vosge »
Il finit par quitter ses compagnons pour suivre seul, son désir d'évangélisation.
Il arrive épuisé dans la plaine d'Alsace. Il s'arrête tout près de Colmar, dans le village d'Ammerschwihr qui s'appelle alors Wilra.
Le village est peuplé principalement de vignerons.
Lorsque l'ermite Déodat vient leur apporter la parole de Dieu, les habitants le reçoivent à coups de bâton.
Pour ces gens, héritiers d'un paganisme millénaire, il n'existe pas d'autre Dieu en dehors des divinités de la nature; les nymphes des sources, les fées de la forêt que l'on rencontre dans les clairières au clair de la lune …. Ce sont des gens primitifs.
Non seulement croire à un autre Dieu est dangereux, mais dépasse leur entendement. Ils ne sont pas prêts à écouter les sornettes de ce brave Déodat, venu prêcher l'évangile, malgré ses bien- faits et surtout ils craignent d'irriter les dieux auxquels ils se référent à leur quotidien.
Le saint homme a bâti son oratoire, dans un lieu retiré, mais ces gens remontés entre eux un jour d'ivresse, chassent le pieux cénobite hors du village, après lui avoir fait subir moûltes outrages. L'oratoire est rasé.

La colère de Dieu se manifeste aussitôt, et une rumeur se répand:
Les gens de Wilra sont affligés de goitres énormes. Leurs descendants héritent de cette disgracieuse infirmité.
Pour soustraire leur progéniture à ce fléau, les femmes vont accoucher dans un autre village, à une bonne distance de leur pays.
Tournant le dos à ce pays hostile, Déodat prend la direction de la montagne voisine pensant y trouver asile.
Le pays d'outre - Vosge ne lui est pas inconnu.
Les historiens retrouvèrent sa trace à Romont, près de Rambervillers, où un miracle lui vaut la gratitude du seigneur des lieux, puis à Arentelle, dont le nom vient du ruisseau, affluent de la Mortagne. Le village sera détruit, avec le monastère bâti par ses soins, par punition céleste, les habitants l'ayant persécuté. De là, il repart vers l'alsace, croyant pouvoir y trouver la fin de ses périginations.
Nous le voyons donc revenir sur ses pas, serviteur de Dieu devenu personnage désira non grata.
Reprenant son bâton de pèlerin, il arrive enfin dans la montagne vosgienne par la vallée de la Weiss, lieu de passage très fréquenté dans les temps anciens. Une voie romaine dont on a retrouvé le tracé, se dirige de Colmar vers le Forum de Saint - Dié des Vosges, puis vers Toul et franchit la montagne au col du Bonhomme.
Vers l'an 660, l'empire romain a succombé depuis deux siècles sous les coups des Barbares. Devenu désert à la suite des invasions, le pays peu à peu est retourné à son état primitif. Les belles routes pavées de pierres ne sont plus que vagues tronçons subsistant par-ci, par-là, l'herbe sauvage ayant recouvert les pierres et la nature reprenant ses droits séculaires. La forêt recouvrant la région est devenue presque impénétrable.
Seul le lit de la rivière guide les pas des voyageurs qui se risquent à pénétrer les lieux devenus sauvages, habités par les animaux de la forêt, chamois, biches et cerfs, sangliers, renards, loups, lynx,, aurochs, coqs de bruyère, etc..
Après un voyage de trois jours, les pieds, les mains, le visage, le corps tout entier agressé par les racines, les buissons de houx, les pierres, l’ermite arrive à la vallée, guidé par le mince de filet de lumière émergeant des ramures enchevêtrées.
Trouvant un abri providentiel au fond d'une gorge dominée par un énorme rocher, le saint- homme se plaçant sous la garde de Dieu prend le parti de se poser.
Le lendemain, quant au lever du jour il aperçoit un filet de fumée au travers du feuillu, il décide de s'assurer des lieux qui semblent être habités. Il découvre une cabane repoussante, faite de troncs d'arbres, d'écorces et de mousse, maintenue au sol par de grosses pierres plates.
C'est alors qu'il voit une femme en pleurs, sortir de la hutte, portant dans ses bras un jeune enfant au teint livide.
L'enfant semble mourrant. Prise d'une inspiration, la femme se tourne vers cet homme affable qui lui paraît être tombé du ciel, étant donné que l'endroit est peu visité, et lui demande assistance.
Déodat lui commande d'aller chercher de l'eau, mais comme elle tarde à revenir du ruisseau, il frappe avec son bâton sur le sol en priant.
Le bâton s'enfonce et une source jaillit, abondante et pure. L'apôtre se servant de cette eau, en ondoie le front de l'enfant et récite ces mots : " Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit "
En vertu du sacrement et du miracle accompli au moment du baptême, l'enfant reprend vie, ses yeux s'ouvrent, il sourit, paraît renaître à la vie. Sa mère se jetant aux pieds du serviteur de Dieu se confond en remerciements, bénissant le guérisseur envoyé par ce Dieu inconnu.
C'est un des miracles de l'ermite, qui se voit offrir l'hospitalité par les habitants de la cabane. Il décide de rester durant la mauvaise saison en prodiguant gratuitement et avec beaucoup de bonté, remèdes, prières et consolations pour tous ceux qu'il rencontre dans la région. Les pauvres gens l'appellent le" bon homme". On parle de lui avec gratitude dans la région.
Le village s'agrandit et l'endroit est nommé le "village du bon homme". Ses habitants sont devenus des marcaires. Aujourd'hui il existe encore et s'appelle "le Bonhomme".
Une partie de ma famille y est originaire
Au printemps suivant, Déodat reprend la route. A quelques lieues, repassant par les hauteurs du Rossberg, il découvre la vallée de la Meurthe, point de jonction de plusieurs rivières, et qui forme une large cuvette. Jadis, ancien forum romain, les fondations du Grand - Pont, sur la rive gauche de la Meurthe ont révélé les vestiges d'un forum ou marché public.
Au fond de l'étroite vallée, il fonde un monastère dont la réputation ne cesse de grandir. Dans ce lieu solitaire il trouve la quiétude qu'il cherche, il lui donne son premier nom de "Galilée". La chasse et la pêche permettent de vivre dans ce temps, puis la culture s'établit sur les terrains conquis sur la moraine. Les gens deviennent des fermiers, cultivant et élevant du bétail dans les clairières herbeuses de la forêt apprivoisée.

De longues années passent …

Les siècles se succédant ont fait place à la modernité et à une vie de plus en plus intense. Les industries du textile, du bois ont fleuri un peu partout, délaissant les activités liées à la culture. Dès le vingtième siècle, les fermiers se sont recyclés, par la force des choses, aidés en cela par des temps de guerre. Ils deviennent des ouvriers d'usine. Dans les hauteurs des Vosges d'aujourd'hui, les fermes auberges se sont développées où le repas marcaire vous y attend, à base de viande de porc, de produits de la ferme. On vous y sert "des toffaillles" pommes de terre rissolées et cuites à l'étouffée, des "râpées", galettes faites avec des pommes de terre râpées crues, "des retirés". J'ai le souvenir que Maman ajoutait des "kneffes " à ce repas de légumes du jardin, cuits pour une bonne soupe, préparée tôt le matin, et dont on retirait les légumes pour le déjeuner. Souvent le"chique", fromage blanc ou lait caillé était le repas du soir. Salé, on l'agrémentait avec des herbes, de la ciboulette, de l'ail, etc. en fonction de ce qu'on avait et des goûts de tout un chacun.
Les repas sont améliorés par de succulentes pâtisseries régionales, tartes au fromage blanc, aux brimbelles, "les myrtilles de chez nous".

Le décor vosgien.
Un château - fort, un temps gardien de la route d'Alsace, se dressait sur un éperon rocheux surplombant le village. Ce château était habité au moyen - age par un seigneur brigand qui détroussait les marchands qui osaient emprunter la route de l'Alsace. Ils devaient payer un droit de passage. De temps en temps, le seigneur Aldabert de Halsbourg, c'était son nom, descendait de son nid d'aigle pour piller les paysans alsaciens. Le château - fort du Bonhomme mentionné dans les chroniques sous le nom de Gotenbourg ou Judenbourg paraît avoir été détruit pendant la guerre de Trente ans.
Bien que géographiquement parlant, le Bonhomme soit en Alsace, le village est lorrain par la race, la langue et par l'histoire. Pour nous originaires de Plainfaing le village de l'autre côté de la montagne, versant vosgien, nous n'appelons pas les habitants des Alsaciens, mais des gens de l'autre côté. Ces montagnards du Bonhomme sont du même groupe ethnique que ceux de Plainfaing, de Fraize et du Valtin, sans aucune différence et leurs us ne ressemblent pas à celles des gens de Kaysersberg et de Munster. Leur patois est de souche romane, comme celui des vosgiens de l'autre côté (A part le dialecte germanique qui a pris origine avec l'invasion allemande)
Leurs origines sont lorraines, pour la plupart.
Ce sont des lorrains de l'autre côté des monts.
Les communes du Bonhomme, Lapoutroie, Freland, Labaroche, de même qu'une partie de Sainte - Marie -aux -Mines étaient, naguère, des enclaves du duché de Lorraine en Alsace. Elles ne sont devenues françaises qu'en 1766, cent ans après l'annexion de l'Alsace en 1648.
Versant alsacien, la Tête des Faux, réputée pour son histoire, après les combats de la guerre de 1914-18, fait "pendant ", sur sa gauche, à la croupe du Brézouard. Tous deux dominent Le Bonhomme.
Au fond de la petite vallée, la Béhine, rivière cascadeuse issue du col du Louschbach, anime agréablement le paysage, avec sa musique divine. La paix semble être maîtresse des lieux, laissant à la mémoire collective et aux historiens de perpétuer le souvenir des souffrances vécues par les habitants d'un petit pays de France.
La destruction de nombreuses contrées dues aux incendies et aux bombes a marqué les pierres et le paysage pour l'éternité. Les plaies restent béantes malgré la facilité de la nature à reprendre ses droits. La vie est ainsi faite. Du néant sort la création et le cercle se faisant à l'infini, la création laisse place au néant par la faute même des hommes.
Du passage de Déodatien de Nevers, il reste au souvenir de si peu de personnes, l'âme généreuse et l'amour inconditionnel d'un homme de Dieu. J'ai eu connaissance de l'histoire de Saint- Dié des Vosges en me plongeant dans la lecture d'ouvrages forts rares relatant les légendes de mon beau pays, et dénichés soit à la bibliothèque municipale de Gérardmer, ou prêtés par ma famille..
Il ne reste plus rien de la maison du saint où un panneau sommaire représentant un évêque, mitre en tête et crosse à la main, portait cette inscription:
"Avant de franchir les Vosges le saint "Dié "a trouvé un abri dans cette maison en l'an 660 et fait jaillir une source qui ne tarit jamais".
La maison a été détruite par un incendie vers 1908 ou 1909. Une construction plus récente a pris sa place, et un garage s'élève aujourd'hui, ne laissant pour les anciens du pays que le souvenir de " la Maison Saint Dié."
Seule l'église du Bonhomme relate avec ses admirables peintures murales, la vie du saint ermite. Les sept peintures sur toile marouflée datant de 1898, sont l'œuvre de Ganier, ancien juge d'instruction à Epinal, qui signait TANCONVILLE, du nom de son château de Cirey. Abîmées pendant la guerre, les toiles ont été restaurées depuis.

Au pied de la montagne d'Ormont, la ville de Saint-Dié des Vosges s'assied dans un large vallon. L'évêque Déodat a bâti un monastère dans ce lieu appelé "les jointures". Référence faite à la jonction du ruisseau de Robache, aux eaux de la Meurthe. Le nom du saint fut donné à la ville qui prit naissance à cette époque. Hier les pauvres hères qui y vivaient étaient moins nombreux que les bêtes de la forêt aux alentours. Cette contrée sauvage avait appartenu au roi mérovingien Childéric et ne lui avait guère rapporté.
Déodat, issu d'une noble famille d'Austrasie, avait connu, jadis, le monarque. Désireux de lui être agréable, Childéric lui fit donation, en toute souveraineté, du Val de Galilée qui comprenait les vallées de la Haute - Meurthe, de la Morte, de la Fave et de leurs affluents, à partir de leur source sur la crête des monts vosgiens. De nombreux pieux personnages fuyant l'agitation du monde, furent accueillis par le bon Père Déodat et devinrent de fidèles disciples, partageant prières et peines, les durs travaux de leurs mains.
Les moines furent si nombreux que la" maison des jointures" ne put suffire pour loger tous ces nouveaux habitants. D'autres lieux furent défrichés pour y adjoindre des" cellules", véritables fermes -écoles, et des colons s'associèrent aux religieux pour cultiver les terres, essarter les bois. Les petites agglomérations poussèrent comme des champignons. Le temps venant, elles prirent la forme de villages. Ces moines colonisateurs sont à l'origine du peuplement et de la prospérité de la région montagneuse vosgienne. Une population agricole et industrieuse, venue chercher la sécurité et la solitude de la montagne trouva enfin ce qu'elle cherchait. C'est par les moines que furent fondées les villes de saint - Dié, Luxeuil, Remiremont, les bourgs de Senones, Etival, Moyenmoutier et nombre d'autres villages.
Cela demanda de longs et infatigables efforts et il fallut des siècles pour que les Vosges prospèrent et deviennent peuplées et productives. La forêt devant laisser la place aux moissons et aux pâturages.
Le bon saint ne se lassait pas de reprendre son bâton de pèlerin pour visiter les ermitages construits tout au long de la Meurthe : Ceux de sainte Marguerite et de saint Jean - Baptiste. Ce dernier situé en un lieu marécageux couvert de saules donna, au village, le nom de" Saulcy ". Un peu plus loin, un autre village fut baptisé par Déodat "Mandra" (tiré du mot grec signifiant "retraite du bétail"), et le ruisseau qui s'écoulait dans le val, de celui de"Mandrasel".
Les cellules constituées étaient au nombre de quinze :
Bertrimoutier " saint Jacques", Provenchères "sainte Catherine", Colroy "saint Jean - Baptiste", Lusse " saint Jean" , Wissembach " saint Barthélemy" , Laveline "Assomption de Notre - Dame" , Mandray "saint Jacques et saint Martin" ,Fraize "saint Blaise et Notre - Dame", Clefcy "sainte Agathe", Anould "saint Antoine" , Saulcy " saint Jean - Baptiste", Saint - Léonard " saint Pierre et saint Liénard", Taintrux" saint Georges", Sainte - Marguerite et Saint - Dié" saint Martin".
C’est après un passage à Mandray où l'évêque partagera la collation frugale de son disciple, que Déodat se décide à aller visiter un lieu non exploré encore. La montée est rude et la marche difficile dans cet inextricable sous- bois de ronces et de buissons, et lorsqu'il arrive à la crête il découvre sur l'autre versant, une large éclaircie laissée par la forêt.
Un rempart de hauts sommets ourlés de neige semble monter la garde et les yeux émerveillés découvrent comme un vaste cirque aux harmonieux contours, sous le charme et le chant des ruisseaux dévalant les pentes et se rejoignant dans un gai festival de musique divine. Magnifique panorama laissé vierge, et sans âmes pour en profiter.
Pourtant, Blaise qui avait bâti son ermitage un peu en aval, sur un petit tertre voisin de la rivière, n'avait pas encore découvert cet endroit. Lorsque Déodat amena son disciple et s'informa du nom de ce lieu, celui-ci avoua ne pas le connaître. Comme la côte au- dessus était couverte de frênes, ils lui donnèrent le nom de l'arbre si répandu aux environs. Il s'ensuivit que le premier établissement de la vallée s'appela du nom latin Fraxinus" le frêne", avant de varier et de s'appeler sous sa forme actuelle Fraize. C'est pourquoi les habitants de Fraize, respectueux de l'étymologie et de l'histoire, s'appellent non pas des Fraiziliens, mais des Fraxiniens.
Sous le patronage de saint Blaise et de Notre Dame, la huitième cellule du Val de Galilée, dite Fraxia, n'a été longtemps qu'une annexe de celle de Mandra qui était plus importante. On retrouve des traces datant de l’onzième siècle, où est écrit le nom de Fraxe. La population ayant beaucoup augmenté, le village s'étend et remontant la vallée, les gens s'établissent au fur et à mesure des avancées, du défrichement, débarrassant le pays des fauves qui régnaient dans la contrée jusqu'alors... Ainsi se créent : Plainfaing, le Rudlin, le Valtin, au pied des Hautes-chaumes. Toute cette région appelée autrefois propriété du Chapitre de Saint-Dié, héritage des moines de Déodat, a appartenu par la suite à des seigneurs laïcs. C'est le Ban de Fraize.
Gérard d'Alsace, premier duc héréditaire, a reçu l'investiture du duché de Mosellane (ou Haute - Lorraine), du roi Henri III, en 1048.
Le duc aimait chasser dans les profondes et giboyeuses forêts des Vosges, tout comme les premiers rois Carolingiens.
S'il n'est pas le fondateur originel de Gérardmer, Gérard d'Alsace aurait donné son nom, d'après les" on-dit ", à la ville de Gérardmer.
A l'emplacement de l'ancienne église paroissiale, détruite par les bombardements, a été construite la chapelle du cimetière. Au cours des travaux engagés, on a retrouvé les fondations d'une tour qui aurait servi de "rendez-vous de chasse", et dont la construction serait attribuée au duc Gérard.
Le duc avait épousé Hedwige de Namur, demoiselle de haut lignage. Lui, altier et imposant, bourru et de forte taille, piquait de terribles colères. Son épouse, douce et compatissante, avait à l'opposé, des traits fins et délicats. Ses cheveux blonds bouclés mettaient en valeur un visage souriant. Aux côtés de son gigantesque époux, elle paraissait une enfant.
Jeune mariée, Hedwige était toujours accompagnée d'un page, jeune adolescent qu'elle avait ramené de son Ardenne natale. Celui- ci eût la tentation, pour plaire à sa dame, de prendre un grand risque, il perdit la vie en tombant au pied d'un grand ravin bordé de grosses pierres. Cet endroit porte le nom de la Roche du Page, au Saut des Cuves.
Inconsolable de la fin tragique de son doux confident, la duchesse se réfugia dans la prière et les bonnes œuvres.
A la mort de son mari, elle prit le voile au prieuré qu'elle avait fondé. La mort vint la cueillir comme une fleur, à peine éclose à la vie au ciel.
La légende raconte que deux siècles auparavant, l'empereur à la barbe fleurie, Charlemagne s'était assis à cet endroit, et que son cheval aurait laissé l'empreinte de son pied, sur la large roche plate qui se trouve sur les lieux.
Plus tard l'église de Fraize fut d'abord séparée de Mandray, vers l'an 1667, puis démembrée. Le Valtin, vingt ans après, en 1689 s'en détachait. Le siècle suivant, en 1792, c'était au tour de Plainfaing d'avoir sa propre église.
La seigneurie du Ban de Fraize durera jusqu'à la révolution.
Commencée il y a plus de douze siècles, autour de la cellule de Saint Blaise l'ermite, l’histoire des humbles du Val des Frênes a connu maintes vicissitudes. Au débouché du col du Bonhomme, les habitants des vallées ont subi les invasions venant de l'Est.
Les Bourguignons de Charles le Téméraire ont pillé la Lorraine, des Vosges à la Meuse, vers l'an 1476.Leurs forfaits s'arrêtèrent lorsqu'un laboureur du village de Bruyères se révolta, aidé par le capitaine Harnexaire venu avec ses troupes, pour délivrer la ville de Saint-Dié. Les populations des montagnes se sont jointes à eux, dès que la révolte a débuté.
Le maître de la région, le duc René, s'était retiré dans l'arrière pays, incapable de faire face aux brutes bourguignonnes. Quand il rentre dans son fief, il est acclamé par les habitants de Fraize et de Plainfaing, heureux de retrouver leur prince.
L'orgueilleux duc de Bourgogne subira une cuisante défaite, dans une Lorraine victorieuse et sera tué, peu après devant Nancy.
En l'an 1525, ce sera au tour du duc Antoine de livrer bataille contre des brigands venus d'Allemagne, les Rustauds, qui sèment la terreur dans la plaine d 'Alsace, jusqu'à la vallée de la Haute- Meurthe.
L'armée du duc passera, en partie, par le Ban de Fraize. De siècle en siècle, finalement, on retrouve une guerre menée par des étrangers, désireux de conquérir contre cette France qui prospère doucettement.
La cruelle épreuve sera livrée contre les Suédois, les"Houèbes". L'Alsace, notre voisine est toujours le passage obligé de ces gens belliqueux qui commettra des méfaits dévastateurs.
Sans cesse battus, mis à terre, ruinés et massacrés, les Lorrains, se relèveront à chaque fois. Peuple courageux, les Vosgiens seront appelés "les Héros", par le duc Charles IV.
Janvier 1814, invasion allemande. Les Bavarois cantonneront dans Fraize -Plainfaing, toujours la route du col franchie, de même que le col de la Schlucht au- dessus de Gérardmer. Les réquisitions pleuvent sur les habitants. On remettra çà, cent ans plus tard.
En 1914, l'ennemi sera stoppé sur la crête des journaux, par les chasseurs alpins. Mandray sera pris et repris, …plusieurs fois de suite, la vallée de la petite Meurthe, sera bombardée, mais elle résistera. Que de morts pour l'amour du pays, dans la Lorraine vaillante.
On croira, un moment que c'est fini, que la guerre ne reviendra plus, que les hommes ont compris, que ceci, que cela, que….
Il n'en est rien ! Stupeur générale à l'arrivée des Allemands dévalant le col du Bonhomme. Pratiquant la terre brûlée, ils ne laisseront que ruines fumantes de Gérardmer à Saint- Dié, cependant, Plainfaing et Fraize seront épargnées. Signe de la Providence ou protection divine ? Simple fait du hasard ? Quoiqu'il en soit, les Vosges, et la Nation tout entière, payerons un lourd tribu en vies humaines.

C'est qu'elle est belle cette France si convoitée !
Le Saut des Cuves, avec son décor verdoyant et son petit ruisseau, offre son concert cristallin en toutes saisons. En hiver, habillé de blanc, il devient plus discret, et se repose des visites reçues sans son accord.
En allant vers le col de la Schlucht, la dame nature dévoile ses deux lacs, Longemer et Retournemer, bordés d'impressionnants et authentiques sapins Les promenades à pied vous emmènent de clairières herbeuses en promontoires rocheux. Si le soleil se met sur son trente et un, vous pourrez voir l'écrin émeraude, sous le lac cristal. Vous vous sentirez bénis des Dieux et vous pourrez vous fiancer avec l'ensorcelante dame nature. Peut-être entendrez-vous la plainte et la complainte du gentil damoiseau, qui donna sa vie, pour plaire à Hedwige de Namur, en- dessous de l'éboulis de pierres ! ...
Bien avant d'arriver à ce paysage, sur votre gauche, et peu après Xonrupt - Longemer, une petite route forestière rejoint le vallon du Grand-Valtin. Apprécié par temps de neige par tous les amateurs et débutants en ski de fond, et plus encore pour les citadins ignares, question ski, comme l'auteur de ces écrits.
Aucun danger ne semble vous guetter, l'espace de paix qui vous entoure vous fait rêver et vous pouvez faire le plein d'un silence amical.
Quelques kilomètres, et la route fait place à des serpentins routiers, puis de nouveau le décor se transforme pour devenir sauvage et naturellement protégé par les forêts bleutées.
Le village du Valtin, niché dans le creux nourricier de la montagne, apparaît avec son cimetière et son église. Resté enclavé, il garde une taille de village rural, malgré les nouvelles constructions pour des gens désireux de vivre "vrai ". La montagne semble enserrer de petits ruisseaux courant à côté de cd 23. En continuant vers Plainfaing, la route retrouve la nationale reliant Saint-Dié au col du Bonhomme, pour une promenade en Alsace, sur " la route du vin ".
On ne peut pas oublier le magnifique lac de Gérardmer, fréquenté par les nombreux amateurs de la nature, les promeneurs, les marcheurs, les sportifs, qui en vélo, ou en courant, font le tour de lac pour garder la forme. Aujourd’hui les amateurs de voile nous régalent avec leurs évolutions sur un lac originel, gardé par les fiers sapins de notre montagne bleue, selon le fil des saisons.


Le paysage s’est modifié fréquemment. Les dernières guerres ont effacé ce que les habitants ont construit et les nombreuses ruines ont fait place à de nouvelles
Constructions changeant le paysage. Quelques lieux plus dignes de visiteurs ont été préservés. Les Lorrains, les Alsaciens, les Mosellans, les gens du Nord, les Parisiens, les pays frontaliers et voisins sont toujours attirés par les sites restés naturels, malgré la modernisation sans cesse entreprise par la vie actuelle
Si dans l’Est, les filatures et tissages ont connu une renommée croissante, en permettant de donner du travail à de nombreuses familles durant deux siècles, il en est autrement aujourd’hui.
Le coton et la production férocement concurrencés par les pays asiatiques et autres, ont eu raison de cette économie pourtant renommée. Le linge venant de la ligne bleue des Hautes Vosges avait et a toujours bonne réputation et j’ai gardé la bonne habitude d’aller fouiner dans les magasins d’usine qui ont survécu.
La richesse s’en est allée ailleurs. De nombreux chômeurs ont repris la route pour chercher de quoi faire vivre leurs familles, les usines ayant fermé les unes après les autres n’ayant pas trouvé repreneur n’existent plus, elles ont été démolies .
Mais les petits ruisseaux qui avaient attirés cette industrie, courent toujours. Ils restent dans ma tête, dans mes souvenirs et attirent les touristes en quête de nature .Durant l’hiver, la neige et ses plaisirs, les aménagements apportés pour donner le maximum aux amateurs de glisse, permettent une partie de l’année à tout un chacun d’y retrouver son bonheur. Quant aux beaux jours et le reste de l’année, la vie à la montagne, les activités individuelles ou en famille, permettent à diverses occasions de passer le weekend pour les uns, les petites vacances pour d’autres. Les hôtels –restaurants et auberges ont poussé comme des champignons. Une nouvelle industrie a pris le relais.
Les Vosgiens, souvent dérangés dans leurs habitudes par les nombreuses voitures se suivant dans les vallées, ont tout de même gardé une vie de travailleurs.
Vivre dans les Vosges reste un choix du cœur pour beaucoup et permet d’allier la vie au travail et la nature pour tous.

Je reste vosgienne, tout comme mon mari, avec mon cœur tourné vers la ligne bleue des Vosges, tout en gardant les pieds ancrés dans le sable blanc de la belle plage qui m’appelle chaque matin quand j’ouvre mes yeux, et que je prends mes repas dans ma véranda, à Frontignan.
Frontignan est devenu mon havre de paix depuis que j’y suis venue la première fois en vacances, avec ma fille et mon mari, peu après la mort tragique de mon garçon de 19ans, sur le lieu de nos vacances l’année précédente.
Pourquoi parler de Saint Dié et Gérardmer ? parce que je suis née à Plainfaing, petit village entre Saint Dié et Gérardmer, juste en-dessous du village du
Bonhomme et que je suis passionnée par l’histoire de mes origines, surtout depuis que je fais de la généalogie

Je rends hommage à l’instituteur qui m’a appris à aimer tant de choses, Monsieur Délon et toute l’éducation généreusement distribuée aux enfants de mon village,
Mais surtout à mon maître d’apprentissage, Madame Sonrel, avec qui je suis restée 4 ans. Je garde le contact avec elle et la revois aussi souvent qu’il m’est possible.
Je lui dois l’honnêteté, le respect, la droiture, l’exigence, l’amour de mon premier métier et mon désir de lui ressembler.

Tous ces renseignements ont été empruntés dans divers ouvrages d’auteurs de la région, prêtés ou trouvés à la bibliothèque de Gérardmer

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