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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2004-12-14 | | « J’habite des naufrages» Louis Calaferte Ecoute le verbe respirer, siphon qui aspire typhons et plaines rases et l’élan arasé alors qu’allait prendre son essor, dans le sentier, l’espace infini où se jetait l’avidité des geais à travers les miroirs au cœur des myrtilles et des baies, le sang noir des dérives. « On », toi ruisselant dans les loess des soleils et les plantes arrêtées dans les pans des remous, revenant prendre pied à l’extrémité des noyades dans lesquelles, haleine éperdue, ce geste d’atteindre l’air impalpable des remontées à travers branches et poumons, forêts, étreintes, mousses et mâts de cocagne renversés, ton navire retourné au profond. Tu nages vers le fond. Où brillent dans les coffres, l’algue des sommeils, ses anneaux, ses saturnales. Tu tournes autour de toi-même, te brûles au feu de tourbe de tes propres questions. Déserte ton naufrage, ses sables mouvants en toi s’enlisent, élident le mouvement d’être, souffle, entre les pierres, un langage d’effraction, dans le creux des maisons. Ici le temps n’est pas figé, mais en souffrance entre deux rives louvoyant, vers plus loin, au-delà même du doute, ses barrières de corail et la mer en transit, au vague amarrée. nb (bonne année à tous, je suis absent jusqu'en janvier2005, pas d'internet, ni de messagerie...)
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