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Nous avions crû que l’écharde…
poèmes [ ]

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par [felipe ]

2004-12-09  |     | 







et bois passant, l’alène, le stylet, l’homme, sa main, même l’herbe effile le sang le long de sa tige arasante et sépare les cercles de l’empreinte, inscrivant le temps puisé dans l’arbre et les digitales immuables des doigts. Volte et se retournent, les écorces muées, les écailles frissonnantes, dans les roulis du mouvement, ses fascinantes fumigations de lenteurs, le jade du serpent que redoute le feu et ses volutes, cette houle de canopée et de grésil feuillu aiguisé de mantes, de chauve-souris, de voyages dans le gris, l’acuité, dans les suspensions de cette cathédrale sonore, éparpillement aérien des étamines.

Approche d’une fougère, ses crissements de rouille et d’anthères et ses propres végétations de courbes et de nocturnes éphémérides. Un chasseur de forêts dans ses ambres crispés de coulis et de germinations dans le corpus végétal et qui tombent dans les lianes des grands cris confondus avec des pulsations de fleuves stupéfiés dans les ecchymoses des mangroves. Méandres enroulés dans les constrictions des nuances. Les aras précipitent des couleurs vers les violets errants et des polyphonies nuptiales de séquences de plumes enroulées dans la fuite.

Voici le silence, le plomb versé dans les formes du mouvement, les pulpes d’adrénaline, les fusions, jusqu’aux reptations de la feuille qui impose ses tensions de chrysalide puis insinue ses mutations d’insecte foisonnant d’événements et de rites et des oiseaux précoces que le ciel réapprend. Les trouées de lumière, griffes et velours des glyphes lacérés avec des preuves d’usure, dans la persévérance des entailles. Nous avions crû que l’écharde projetait, avec les profondes déchirures, de douleur en douleur, l’arche de l’arc-en-ciel, mais le ciel balaye sur les îles Camaïeu, les tropiques des nuages tapissés de murènes et je deviens le premier humain, en cet ultime instant que la crue des étoiles submerge d’ignorance.






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