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Un jour de pluie
poèmes [ ]

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Charles-Pierre_Baudelaire ]

2018-07-24  |     | 



Midi sonne, le jour est bien sombre aujourd'hui ;
À peine ce matin si le soleil a lui ;
Les nuages sont noirs, et le vent qui les berce
Les heurte, et de leur choc fait ruisseler l'averse ;
Leurs arceaux, se courbant sur les toits ardoisés,
Ressemblent aux piliers de draps noirs pavoisés,
Quand de la nef en deuil qui pleure et qui surplombe,
Le dôme s'arrondit comme une large tombe.
Le ruisseau, lit funèbre où s'en vont les dégoûts,
Charrie en bouillonnant les secrets des égouts,
Il bat chaque maison de son flot délétère,
Court, jaunit de limon la Seine qu'il altère,
Et présente sa vague aux genoux du passant.
Chacun, nous coudoyant sur le trottoir glissant,
Égoïste et brutal, passe et nous éclabousse,
Ou, pour courir plus vite, en s'éloignant nous pousse.
Partout fange, déluge, obscurité du ciel ;
Noir tableau qu'eût rêvé le noir Ezéchiel !
Hier pourtant le jour, dans sa profondeur vague,
Pur comme l'Océan où s'assoupit la vague,
Semblait jeter sur nous son regard triomphant ;
D'Apollon Délien l'attelage piaffant,
À peine s'entourait de cette écume blanche
Qui du flanc des coursiers sur le sable s'épanche ;
Hier tout souriait sur les toits, dans les airs ;
Les oiseaux dans leur vol sillonnaient des éclairs ;
Hier, tout s'agitait aux fenêtres ouvertes ;
Hier, se répandait sur nos places désertes
Tout un peuple a plaisir, au travail empressé.
Regardez aujourd'hui : la nuit seule a passé !
C'est la règle éternelle : aux voluptés d'une heure
Succèdent les longs soirs où l'innocence pleure ;
Aux rapides clartés qui brillent sur le front,
L'obscurité des nuits qu'un éclair interrompt ;
Au calme firmament, les chaos de nuages,
Dont l'accouplement noir enfante les orages.
Le monde où nous vivons, sous sa voûte d'airain,
Semble épaissir sur nous l’ombre d'un souterrain.
Dans un brouillard chargé d'exhalaisons subtiles,
Les hommes enfouis comme d'obscurs reptiles,
Orgueilleux de leur force en leur aveuglement,
Pas à pas sur le sol glissent péniblement.
Ils ont, creusant sans fin des mystères occultes,
Embrassé tour à tour et nié tous les cultes ;
Aux coins qu'à leur tanière assigna le hasard,
Ils meurent en rêvant des palais de lézard ;
Et lorsque sur la fange, à travers les ténèbres,
Tombe un peu de clarté des soupiraux funèbres,
En face du rayon qu'ils ont vu flamboyer,
Blasphémant le soleil, ils doutent du foyer.

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