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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2014-05-31 | | Inscrit à la bibliotèque par Guy Rancourt “Et voilà – disait monsieur l’enseignant – en discutant, la vérité fait surface!” et on discutait, et on disait, et on parlait, moi, je disais si, et toi, tu disais peut-être, et lui, il disait un petit peu. Et puis quelqu’un a dit quelque chose, un mot frémissant, ou un mot obligatoire: demain, ou pain, ou quelque chose comme ça... Et nous tous, nous baissions les yeux, en regardant dans un point d’où, en poussant quelques petites boules de terre, un brin rouge-verdâtre commençait à germer, puis une tige fine, qui ne devait faire aucun effort pour fleurir, sur place, sous nos yeux... Et nous discutions encore, et nous disions, et nous parlions –“mais, soyez attentifs!” – disait monsieur l’enseignant – “il faut rester à une distance égale des choses, de non et de oui!” – et je disais vraiment, et tu disais mais, et il disait d’autres, et les mots se poussaient les uns contre les autres, et pleines d’illusions brûlaient, et de fertiles pensées illuminaient si loin, que la discution avait l’air anémique et sans pieds... comme ça, il apparut, comme un fort cri, le besoin d'un mouvement, en nous dissipant dans un marcher froid, en zigzag, les yeux grands ouverts, le regard en bas, en cherchant... Et je disais pourtant, et tu disais il me semble que, et il tomba encore un mot tremblant, ou un mot mystérieux, doute, ou quelque chose comme ça... Et depuis, je marche toujours les yeux baissés, ne pas enjamber la fleur cachée, et percer avec le regard toutes les pierres, et les chasser de mon chemin, mais en dessous se trouvent des vers de terre et des vers lustrés et toutes sortes de bibites poilues, aux mille-pattes – et ainsi, je ne marche plus qu’aux yeux baissés, un peu courbé, en faisant attention, en cherchant... Et celui qui ne me connait pas, me croit étourdi et courbé ou, peut-être, même vaincu... mais je dis toujours quand même, et toi tu dis à l’infini peut-être, et lui, il dit sans cesse vraiment... (Le besoin de cercles – 1966) N.B. - Traduction française du roumain par Maria Gheorghe du poème "Dar, eu spun mereu..." (Geo Dumitrescu), Bucarest, le 29 mai 2014
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