Je t'aime à l'oubli
Je t'aime à l'ivresse qui s'agrippe au désir inachevé d'embrasser ton corps
Et vivre

Je t'aime à la dernière braise de l'aube clandestine
Où se cachent les larmes tièdes des premiers souvenirs
Je t'aime à la folie automnale
Quand la cervelle conçoit le réel
Tel qu'il est sans maquillage ni détournement de l'essentiel
L'existence
Je t'aime où le malaise s'aiguise comme l'aigreur sans fin d'une absence
L'odeur fâcheuse de la mort


Je t'aime encore
Es-tu le pays qui vomit à l'idée du vide
Ici le vent ne dérange pas la solitude
Ici l'âme erre
Quelque chose en toi m'enferme et me libère
Comme le souffle carnivore d'un regard animal
Sortant des flancs du mirage
Et allant vers le fond obscurci de mon esprit irréfléchi car
Quand je t'aime je pars
Quand je t'aime je ne comprends pas
Je n'entends pas
Je vois sans voir où la vue ne s'arrête pas


Le silence est plantes sèches sous un ciel nu d'été
Le goût de vivre est bête comme un aquarium abandonné
Je t'aime et hais cet amour qui m'obsède où je vais
Tes yeux sont les miens
Mon appartenance est la tienne
Le chemin où je me vois marcher te parle
Ton amour est devenu pour moi l'éternité
La nuit fait peur au gouffre muet de ton manque surréel
La nuit la lumière

Je t'aime en dépit des contradictions humaines
En dépit des mots enfiévrés que le désert invente pour étancher sa soif ancienne
J'ai tant voulu te quitter
Mais la vie ton amour
Et les sentiers qui séparent les dunes te contiennent
Ton nom l'attente
Tes lèvres l'air qui fouette le front
Ton sein suspend la maternité
Le temps est l'immense vacuité que la féminité amplifie
Ta féminité