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parfois restant assise sur le vieux banc
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par [Tyly ]

2011-12-11  |     | 



j’ai l’impression que je suis enfermée dans une cabine téléphonique en verre foncé par lequel je vois n’importe quoi, mais, personne ne saisit que je me trouve dedans. je donne un coup de téléphone à moi-même et je parle à moi-même. je me pose toute sorte de questions auxquelles j’hésite à répondre, ou, au contraire, je m’énerve, je gesticule avec des mains de manifestant, j’élève le ton comme si je voudrais dire quelque chose à un grand nombre de gens qui entoure le globe, j’essuie ma sueur d’une tempe vers l’autre avec le mouchoir coloré comme un drapeau, le sang monte à ma tête pendant que je poursuis les gens en passant apathiques, estompés jusqu’à la disparition. quelques-uns paraissent eux-mêmes des cabines engourdies, fers avec des yeux en verre par lequel, dense, la froideur transparaît. à leur intérieur, on écoute la solitude comme l’europe libre, on entend le bourdonnement d’un poste de radio sur des fréquences élevées, beaucoup de voix disent quelque chose de confus, se mélangent, se superposent, s’estompent les unes contre les autres, s’étranglent, se perdent, reviennent, entrent en collision, se cassent dans les tympans ainsi de suite, mais, en dehors, on n’entend absolument rien. Et les passants, des autres, fixent comme si nous n’existons pas. au moins je me console avec la pensée que, de toute façon, personne ne comprendrait rien.
quelquesfois, je me surprends taire, tellement que j’entends tous les mécontentements intérieurs. comme ils se révoltent, comme ils crient, comme ils entrent en dispute. un vrai soulèvement se déclenche en moi et je me trouve avec les vitres cassées, l’appareil téléphonique arraché de la paroi et, sur les fils souillés, un dernier spot métallique rouillé allô allô c’est quelqu’un là?
octobre.

(le 21 octobre 2011)

d'après mon texte original:
http://agonia.ro/index.php/poetry/13991716/uneori_st%C3%A2nd_pe_vechea_banc%C4%83

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