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cinéma calendrier du cœur abstrait
poèmes [ ]
de cinéma calendrier du cœur abstrait. maisons (1920)

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Tristan_Tzara ]

2009-09-14  |     |  Inscrit à la bibliotèque par Yigru Zeltil



1

flacon aux ailes de cire rouge en fleur
mon calendrier bondit médicament astral d'inutile amélioration
se dissout à la bougie allumée de mon nerf capital
j'aime les accessoires de bureau par exemple
à la pêche des petits dieux
don de la couleur et de la farce
pour le chapitre odorant où c'est tout à fait égal
sur la piste réconfort de l'âme et du muscle
oiseau cralle


2

avec tes doigts crispés s'allongeant et chancelants comme les yeux
la flamme appelle pour serrer
es-tu là sous la couverture
les magasins crachent les employés midi
la rue les emporte
les sonnettes des trams coupent la phrase forte


3

vent désir cave sonore d;insomnie tempête temple
la chute des eaux
et le saut brusque des voyelles
dans les regards qui fixent les points des abîmes
à venir à surpasser vécus à concevoir
appellent les corps humains légers comme des allumettes
dans tous les incendies de l'automne des vibrations et des arbres
sueur de pétrole


4

tes doigts chevauchent sur le clavier
peux-tu m'offrir la gamme des hoquets
je me suis courbé vers toi comme un pont tendu
dont les piliers bousculés par la vague ne craquent pas
et c'est l'incertitude sous une forme de décision glacée
se déclenchant au mouvement subit des roues
voilà le muscle de mon cœur qui s'ouvre et crie


5

sous l'escalier
blottis dans la chaleur motrice de cet aéroplane crucifix
ombre rousse
familière dans la vapeur
une cigarette s'approchant comme bateau
et l'âcre fumée d'essence sur le lac
o aiguilles traversant la montre les poissons striés
montent comme des ascenseurs
et l'or des mouches actives:
l'autre


6

la brume a injecté l'œil
qui met couleur à notre vue
de sang léger et de liqueur opaque lasse
se mécanise la danse des cercueils
ou des pages multicolores imprévues dans les veines
roue pétrifiée grise dépouillée de branches
des choses sautant à travers la distance
je vis les intervalles de la mort souterraine


7

affranchis d'agréments trop francs sur le divan
fraîche corde reliant les pierres des pensées
ou sable des formations indéfinies blanches
la menthe a contourné ton âme sous le manteau
malicieusement
isotrope lumière assise sur if et divertissement


8

les carreaux d'étoffe et de feuillage accentuent
l'excuse des quatre paysages et la diversité
parmi les poteaux de béton en construction coulent
au-dessus de la foule entrecoupée par la nature
jardinier de jaspes sanguins
voilà un ballon
brasserie à danse de ventre imprévue s'est tue
un poisson énorme
un autre
les couleurs sont des chiffres qu'on tue et qui sautent
carrousel
comme tout le monde


9

les fibres se soumettent à ta chaleur stellaire
une lampe s'appelle verte et voit
prudent pénétration en saison de fièvre
le vent a balayé la magie des fleuves
et j'ai perforé le nerf
au lac limpide glacé
a cassé la sabre
mais la danse des tables rondes des terrasses
encercle le choc du marbre frisson
nouveau sobre


10

gin cocktail du lever du soleil
le solde de compte des ombres atrophiées
combattent au pas de box-trot le clairons
animaux signalent la conjonctivite en acier des grillages
et les employés du service maritime
comme les occasions en ballon
se jettent dans l'eau
en costumes de satellites bleues et coupables


11

vent pour l'escargot il vend des plumes d'autruche
vend des sensations d'avalanche
l'auto-flagellation travaille sous mer
et des déserts évanouis en plein air à décoration vases
la roue de transmission apporte une femme trop grasse
champs de parchemin troués par les pastilles
qui a compris l'utilité des éventails pour intestins
légère circulation d'argent dans les veines de l'horloge
présente la précision du désir de partir


12

picottements dans la gorge de petites lettres en flamme
quelques gouttes de lumière échec dans le miroir suffisent
et le meilleur cinéma est le miroir du diaphragme
télégramme d'arrivée de chaque degré de froid sec
télégraphie-moi le densité de l'amour
pour remplir la chanson du rebec d'encre de chine


13

cendrier pour fumeurs d'algues et de filtres interrègne
des isthmes inventaires inventions manège crime
lixiviation
les dadaïstes au gouvernail du gulf-stream sarbacane
portent des moustaches légitimes et latines
soignent les fistules de lazulite
lazulite lazulite
qui escalade le capricorne attraction du vaccin zélé tétrarque
et fait des provisions de fissures fossiles
d'érections filtrées par le thorax de jésus
pronostics attaques shackelton du sous-cerveau


14

signe de croix et salut fonction gymnastique mémoire
se dégage automate respiratoire inévitable politesse
l'heure avance dans l'os et marque des traces de silence
pansement soigné des machines défectueuses casernes mâchoires
sel acier plâtre tabac anthracite menthe
m'ont prouvé les nouveaux règlements du cœur abstrait
fiacre fiévreux et quatre craquements âcres et macabres dans la baraque
« sous les ponts de paris »


15

sur les blanches cordes du minuit atrophié
reçois imperméable émissaire lunatique
ampoule femme en caoutchouc de vert par kilomètres
l'engrenage souterrain du sens tactile


16

haute couleur des désirs maritimes froide projection
en diagonale céleste noble et corrigée
sur ton corps gravé de croix blessures
jetés dans le panier de la rédaction
mesure la finesse calculée en dollars
grosse fumée araignée métal fœtus


17

somnifère profondeur qui cuit le coucou kaki
cloche autodidacte et tempérée à sueur d'humidité cacao
d'autres liqueurs cérébrales troublent la grande ourse
dans les creusets
frémir comme des ficelles cultivées à l'équateur
l'appareil guillotine la marche familière des wagons


18

purgatoire annonce la grande saison
le gendarme amour qui pisse si vite
coq et glace se couchent sous l'Å“il galant
grande lampe digère vierge marie
rue saint jacques s'en vont les petits jolis
vers les timbres de l'aurore blanche aorte
l'eau du diable pleure sur ma raison


19

entre deux tuyaux et la rose diagonale
ouvert le robinet pour lumière peach brandy
la croix monte d'un verre garde-robe
violoncelle cuit bleu hypermanganate
engrenage embryonnaire
et les traces du crayon trident


20

les lampes hypnotisées de la mine de sel
font pâlir le crachant dans la bouche vigilante
les wagons figés dans le zodiaque
un monstre montre son cerveau de verre calciné
voilà la vérité qui s'échappe au salut cordial
et ressemble à la tourterelle du rag-time
sans opposition au parfum initial aux spéculations hippiques
les voyelles de sel dents immobiles sur les rails
on retire les escaliers
signal


21

le foot-ball dans le poumon
casse les vitres (insomnie)
dans le puits on fait bouillir les nains
pour le vin et la folie
picabia arp ribemont-dessaignes
bonjour

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