UN PUR… SANG
A : N. AZAQAQ

Le charme s’ajoute aux charmes
Le tout s’exhibe dans sa parure
Les arbres défient les arbres
Les fleuris toisent les caducs
Les oiseaux se font des concours de chants
Et chacun essaie de moduler sa musique
Pour honorer la nature en liesse
Même le lac longtemps endormi
Recouvre la genèse de sa limpidité
Le ciel printanier lave son visage
Des séquelles de la saison trépassée
Il donne un peu plus de sérénité
A la puissance de la clarté de l’azur
Je ne suis qu’un simple poète errant
Qui vit de près les caprices du temps
Je suis flexible comme un cyprès
En longeant les différentes allées de la vie…
J’observe de loin un étalon sauvage
Un pur sang qui gambade en toute liberté
La tête haute, la crinière dorée dans le vent
Il s’en va au gré des clairières parsemées
Et pris par un désir inavoué
Il se met au trot, accentue les pas…
Comme mû par une force obscure
Ou par une autre présence en duel
Il se met à galoper, dévale les pentes…
On entend au loin l’écho des sabots
Des fois sonore sur la terre battue
Des fois feutré sur les champs de blé
Pour mes ouïes affinées c’est une exposition
Où le décor est en perceptible mouvance
Avec une divine symphonie d’accompagnement
La bleuté du ciel, les eaux cristallines
La brise qui court à tue-tête…
La douce caresse de l’espoir retrouvé
Et cet étalon qui ne cesse de courir
De remplir l’espace de ses différents passages
Et quand la fatigue s’infiltre dans ses membres
Et que l’écume luisante recouvre son corps
D’un pas cadencé il rebrousse le chemin
Tête haute, la démarche fière, le regard fixe…
Il s’en va épancher sa soif auprès d’une source
Et moi, de mon promontoire je me désaltère
En embrassant à perte de vue… la beauté du paysage

© Kacem loubay
Khénifra / Maroc
Jeudi 4 Septembre 2003
Le poète de l’autre rive