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■ Voir son épouse pleurer
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-02-04 | |
Pour Nicole
( Un petit clin d'oeil pour une certaine prof d'espagnol...(-:) ************ Fortunato Ramos est un poète indien de Humahuaca, petit bourg des Andes au nord de l’argentine, où je l’ai rencontré. Il est tout à la fois instituteur itinérant, musicien, conteur traditionnel et paysan. . Chantre reconnu de la condition indienne, il a toujours refusé de renier sa condition de pauvre pour une gloire qu’il estime être la porte de la trahison. Il parle écrit et chante dans le langage des indiens, un espagnol très terrien et très simple. Il m’a donné l’autorisation verbale de traduire et de publier ses poèmes en français. ( Noemi Coronel, de Salta qui m’a aidé à en traduire ses « indianismes » m’avait averti que si jamais je lui demandais à lui, indien, une autorisation écrite, j’allais passer par la fenêtre ! ) Ma traduction plus ou moins fidèle de poète puis le texte original * Ne te moque pas Ne te moque pas de l’indien qui descend des montagnes laissant ses chèvres et ses douces brebis, ses terres à l’abandon. Ne te moque pas de l’indien si tu le vois muet un peu fruste et tout assommé de soleil. Ne te moque pas si à travers rues tu le vois trottant comme un lama une guanaco apeuré, un âne rétif poncho et chapeau sous le bras. Ne méprise pas l’indien si au plein du soleil tu le trouves tout emmitouflé dans sa laine et trempé de sueur. Pense, ami, que celui-là descend de là -haut où un vent de glace entaille les mains et fait éclater les cals des pieds. Ne ris pas de l’indien si tu le vois mâchant son maïs cuit ou cette viande dure qu’il a traîné jusqu’ici, sur cette place, par quelque sentier glacial ou le long d’un fleuve. Le voilà qui descend vendre ses cuirs, vendre sa laine pour acheter son sucre, ramener sa farine. Il aura même sur lui sa monnaie et son manger pour ne rien devoir te demander. Ne te paye pas de sa gueule d’indien qui vit sur sa frontière par là -bas, vers le col de Zenta, car si tu vas par ses montagnes il t’ouvrira les portes de sa cahute te versera son alcool de maïs et te passera son poncho. Près de ses gosses, tu mangeras ce qui lui reste et rien en échange. Ne te paye pas la gueule de cet indien qui cherche le silence et fait monter ses fèves entre les caillasses d’ardoises là -bas, sur ces hauteurs où rien ne pousse. Car c’est ainsi que survit l’indien sur sa propre terre sa terre mère, sa Pachamama. *********** *********** No te rÃas de un collo que bajó del cerro, Que dejó sus cabras, sus obejas tiernas, sus habales yertos; No te rÃas de un colla, si lo ves callado Si lo ves zopenco, si lo ves dormido. No te rÃas de un colla, si al cruzar la calle Lo ves correteando igual que una llama, igual que un guanaco, Asustao el runa como asno bien chucaro, Poncho con sombrero debajo del brazo. No sobres al colla, si un dÃa de sol, Lo ves abrigado con ropa de lana, transpirado entero, Ten presente amigo, que el vino del cerro, donde hay mucho frÃo, donde el viento helado, rejeteó sus manos et partió su callo. No te rÃas de un colla, si lo ves comiendo Su mote cocido, su carne de avio Allá en una plaza sobre una vereda o cerca del rÃo; Menos! Si lo ves coquiando por su Pachamama. El bajó del cerro a vender sus cueros, A vender su lana, a comprar azúcar, a llevar su harina, Y es tan precavido, que trajo su plata, Y hasta su comida, y no te pide nada. No te rÃas de un colla que está en la frontera Pa'lao de La Quica o allá en la alturas del abra del Zenta, Ten presente amigo, que él será el primero en parar las patas cuando alguién se atreva a viola la Patria No te burles de un colla, que si vas pa'l cerro, Te abrirá las puertas de su triste casa, Tomarás su chicha, te dará su poncho, junto a sus guaguas, comerás un tulpo y a cambio de nada. No te rÃas de un colla que busca el silencio Que en medio las lajas cultiva sus habas y allá en las alturas, endonde no hay nada Asà sobrevive con su Pachamama! |
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