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Poezii Rom�nesti - Romanian Poetry

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\"Primăvara poeților\"editia 2006
article [ Evénements ]
Le Printemps des Poètes en Roumanie

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [NMP ]

2006-03-28  |     | 











(L’affiche du festival est réalisée par Ion Atanasiu Delamare.)

Sous l’égide du «Printemps des Poètes» en France, s’est tenue la deuxième édition du festival "Primăvara poeților", organisé par Linda Maria Baros, Horia Gârbea, Dan Mircea Cipariu, l’Association des Ecrivains de Bucarest, l’Union des Ecrivains de Roumanie et l’Institut Culturel Français, ainsi que par différentes personnalités du monde culturel et littéraire, les centres culturels, les maisons d’édition, les revues littéraires et les bibliotèques dans 20 localités différentes dans toute la Roumanie (Alexandria, Arad, Bacău, Braşov, Brăila, Bucarest, Cluj, Constanța, Craiova, Galați, Iaşi, Oradea, Oravița, Piteşti, Reghin, Roşiorii de Vede, Suceava, Târgu Mureş, Timişoara, Turnu Măgurele).
Cette manifestation s'est déroulée pendant la semaine du 6 au 11 mars, chaque jour célébrant plusieurs évènements : lancements de livres, rencontres avec les lecteurs, débats, tables rondes, lectures et spectacles de poésie, en différents lieux prestigieux à Bucarest: la rotonde du Musée de la Littérature Roumaine, la salle des glaces de l’Union des Ecrivains de Roumanie, le salon d’honneur de l’Institut Culturel français, ainsi que dans des lycées ou des bibliothèques dans tout le pays.

Par ailleurs, le festival regroupait neuf projets inédits sur tout le territoire :
- «5.000 de poeme oferite cititorilor pe Calea Victoriei !» «5.000 poèmes offerts aux lecteurs dans la Calea Victoriei !» : 5 jeunes poètes offrent aux passants de la prestigieuse artère bucarestoise, des cartes postales sur lesquelles sont imprimés leurs poèmes.
- «De la Imagine la Litera / De l'Image à la Lettre» : projet comprenant les deux expositions «Urme de cuvinte / Traces de parole» et «Sa scrii trupul / Ecrire le corps» qui présentent des livres d’artistes résultant de la collaboration de poètes avec un artiste plasticien
- «Poezie în apartament» : quelques poètes invitent à leur domicile des lecteurs assidus
- «Poeti din diaspora româneasca/ Poésie de la diaspora roumaine» : Présentation de volumes d’auteurs roumains vivant à l’étranger
- «Cuvinte despre poezia de azi/ quelques mots sur la poésie d’aujourd’hui» : débats littéraires dans des lycées
- «Lumea dinauntru, lumea din afara / le monde vu du dedans, le monde vu du dehors» : un groupe de cinq poètes fait des lectures et organise un atelier littéraire dans un pénitencier
- «Poezia deasupra orasului ! Poésie sur la ville !» Des poètes de la ville d’Arad (Transylvanie) lancent des milliers de poèmes sur leur ville.

De nombreux membres du site d’Agonia, "www.poezie.ro " dans sa version roumaine, ont participé à plusieurs de ces projets dans le cadre de cette manifestation:


Le 06 mars à la bibliothèque "I. G. Sbiera" de Suceava
Angela Furtună ouvre le festival en inaugurant le lancement de son livre „Îl văd pe Dumnezeu şi nu mor” («Je vois Dieu sans mourir»)



Angela Furtună est née à Suceava, en Bucovine. Elle est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, elle est présente dans plusieurs anthologies, elle a publié plusieurs recueils :
"Prizonier in Ego" (1997) Prix Spécial du jury du Festival National "George Cosbuc"1997
"Metonimii de word - trotter" 1999- Editura Fundatiei "Constantin Brancusi"-Grand prix du Festival National de Littérature "Tudor Arghezi"
"Primul Kaddish" 2002-Editura Dacia- Cluj
"Poemian Rhapsody" 2004- Editura Axa-Botosani. Grand prix du Festival International de Littérature Ad Visum, 2005.
et les deux derniers, regroupés dans un même ouvrage :
"Elegiile Estului salbatic- Vietile mele nesfinte" 2005 - Editura Axa - Botosani.
"Il vad pe Dumnezeu si nu mor - Alte vieti" 2005 - Editura Axa - Botosani.

Blog d'Angela Furtună

«Le lancement proprement dit du livre était organisé en partenariat avec la bibliothèque de Bucovine „I.G. Sbiera”qui a abrité la rencontre entre l’auteur et son public dans la salle des Arts.
Le livre a été présenté par madame le professeur Maria Tudose, madame la conférencière et docteur Sabina Fînaru de l’université «Etienne le Grand», et par le poète et publiciste monsieur Şerban Axinte , assistant de recherche scientifique à l’Institut de Recherche Philologique „Al. Philippide”- Filiale de Iasi de l’Académie Roumaine, secrétaire général de rédaction de la revue «Le Temps», et directeur pour Iasi du festival «Le Printemps des poètes»



De nombreux universitaires étaient présents, des personnalités de la vie culturelle, des professeurs, des étudiants, des amateurs de poésie et admirateurs de l’auteur.
Dès le début, le livre s'inscrit dans le tragique par un généreux avertissement plaçant la poésie sous le signe de l’urgence morale :
«Au XX siècle, notre Europe civilisée a été le théâtre d’au moins trois grands génocides : l’arménien, tout au début du siècle où presque 1 500 000 personnes sont mortes, l’holocauste nazi qui a exterminé 6 000 000 de juifs, mais aussi des roms et autres âmes innocentes, tout comme le génocide du goulag soviétique totalitaire et post-totalitaire, qui s’est étendu aux autres pays de l’est, plus spécialement ceux du centre –est, où des centaines de millions de personnes ont trouvé la mort ou continuent d’être supprimées. Dans le cadre de ces évènements qui assassinent notre civilisation, les femmes ont subi sans arrêt des pressions discriminatoires et exterminatoires, dûes au misogynisme dominant, même s‘il était soigneusement maquillé, soit par des politiques d’eugénisme, ou par des politiques d’euthanasie active ou passive.
Je dédie ce livre avant tout aux femmes victimes de ces véritables malades de l’histoire, et je pense surtout à toutes celles qui ont trouvé la mort entre les griffes d’ idéologues alimentés par l’intolérance et par les politiques totalitaires, basées sur la dictature et la violation des libertés humaines. Les victimes n’ont eu d’autre choix que la mort ou le suicide, cherchant Dieu sans fin. Moi, je choisis la vie, rêvant d’une Europe bien plus humaine. Je ne veux plus que nous soyons complices, au travers du silence ou de l’indifférence, de la naissance d’un futur défunt. La poésie est l’ arme que la dictature craint le plus. Elle survit à tout massacre.
Aujourd’hui, d’autres formes d’intolérance et d’extrêmisme nous submergent dans une vague de violence et d’atrocité, toujours par la porte ouverte aux discrimations mais également à travers la complicité des témoins qui enfouissent leurs souvenirs ou qui ont peur de prendre position. Moi, je dis : NON. De qui avons-nous peur? Au fond, il n’y a que nous, ici, maintenant, en ce moment, qui construisons la civilisation européenne en tant que partie significative d’un monde qui se doit d’être amical envers chacun d’entre nous.
La poésie n’est pas une manière de fuir la réalité, mais elle peut être une des voies royales par lesquelles on peut avertir et anticiper cette réalité. »


Angela Furtună

(Traduction : Nicole Pottier
)




***

Srebrenica : ma fleur rouge
(vie numéro 201)






frère,
si j’inventais une fleur rouge
aux huit mille pétales
que l’on atteint au terme d’un pèlerinage
de trois jours
en traversant des bois ascensionnels
et d’impétueuses montagnes
et si je confondais de bonne foi
cette fleur rouge
avec l’axe vertical de la lumière
qui s’est faite absorber dans la mythologie des croisades,
mon frère,
et si je plantais cette fleur à l’écart du monde
sur une promenade dans la culpabilité humaine
celle que l’on atteint par balles de regret,
frère inconsolé,
et si j’accompagnais ma fleur rouge-
rouge fleur parmi les fleurs-
au son des tambours qui mènent les anges à l’échafaud
frère déraciné par des soleils défunts
et si j’habillais cette fleur rouge
d’un corps humain à l’origine divine
écrasant le poids de la solitude,
frère lointain,
et si j’inventais une fleur rouge
aux huit mille pétales rouges,
comme un lieu de culte
chez un Veilleur chagrin
je baptiserais alors ma fleur rouge –
rouge fleur parmi les fleurs, isolée
détachée des mers et des terres,
voyageuse par-delà les bois ascensionnels
et les impétueuses montagnes
du nom
non humain
inhumain
de Srebrenica


(traduction Nicole Pottier)

*

Les filles de l’eau
Vie numéro 211





sois seule dans un placenta de vierge
qui te contraint pour que ta forme émerge de l’idée
ainsi me parle Dieu le Restaurateur
pendant que maman déterre les regards des morts
et broie la terre comme un moulin
aux versets de pierres tendrement parlantes
entrant et sortant du temps
quand isihia est une simple fresque
où de grandes et inconstantes eaux
dépeignent le murmure de la juive immortelle

je m’éteins paisiblement dans la semence de la joie
peut-être tardivement, peut-être jamais
à la douane dont les signaux intérieurs se retrouvent à l’extérieur
quand les rivières chevauchant l’échine fantastique du ciel
me submergent tels des hommes pleins de sang
qui fondent l’îlot de leurs vanités sur un rêve
sacrant d’un ricanement visage sculpté la marionnette de la paix

attendant davantage d’enterrer dans l’avant-garde
la vague nettoyant l’œil du Fils
du sommeil éveillé du non-enfermement


(Traduction: Nicole Pottier)


*****


Le 07 mars, au ArtJazz club de Bucarest
, a lieu la présentation de l’anthologie du site www.poezie.ro (Agonia): "Ultima generație, primul val", Editura Muzeul Literaturii Române, par messieurs Lucian Chişu, historien, critique littéraire et directeur de «Editura Muzeul Literaturii Române» et Radu Herinean, propriétaire du site .




Lucian Chişu - Radu Herinean et Linda Barros - Adriana Marilena Simionescu
(Photos :"Primăvara poeților 2006")


Dix poètes se sont déplacés pour réciter leurs propres poèmes ainsi que ceux des différents auteurs composant cette anthologie, parmi eux, Adriana Marilena Simionescuqui écrit en roumain et en français :

Photo avec nous

je fends la vie en deux moitiés de pastèque
je te donne le rouge, le vert je le garde pour moi
semences noires, les mots ne tiennent plus dans les tranches
main dans la main nos séparations se parlent
à une intersection, des nuages racontent la tourelle d`une église
qui partage les sommets en une croix avec la crête des meules de foin
perdus dans le décor nous sourions, matures, sage sourire
moi au nom du père toi au nom du fils
nous recueillons avec des fleurs de cuivre le crépuscule dans le pan de l'habit
nous fixons par de gros clous les nids délaissés par les cigognes
pour leur signaler le chemin du retour si elles reviennent
l'écorce du ciel se lézarde finement, fissurant l'attente
je partage la vie en deux moitiés de couleur
je te donne le vert, le rouge je le garde pour moi
fleurissant dans ma chair le baiser du départ

*

Fotografie cu noi

despic viața în două jumătăți de pepene
roşul ți-l dau ție verdele îl opresc pentru mine
semințe negre cuvintele nu mai încap în felii
de mână despărțirile noastre stau de vorbă
la o răspântie povestind nori turla unei biserici
împarte înaltul în cruce cu spinările căpițelor de fân
pe fundal surâdem maturității zâmbet înțelept
eu în numele tatălui tu în numele fiului
adunăm înserarea în poală cu flori de aramă
să batem în piroane cuiburi părăsite de berze
însemnându-le de întoarcere calea dacă vor reveni
coaja cerului se crapă subțire fisurând aşteptări
desfacem viața în două jumătăți de culori
verdele ți-l dau ție roşul îl păstrez pentru mine
înflorindu-mi în carne sărutul tău la plecare
să nu te uit




în "Ultima generație, primul val", Editura Muzeul Literaturii Române, 2005.

*

Le 08 mars, au lycée Dante Alighieri de Bucarest, le programme se compose d’une lecture de poèmes inédits par les poètes :
Mihai Galațanu
Niculina Oprea
– Daniel Vorona





Mihai Galațanu - Niculina Oprea - Daniel Vorona
(Photos : "Primăvara poeților 2006")

Et lancements de livres en présence des auteurs et des mêmes poètes :
Ioana Trica«Altcineva»Quelqu’un d’autre»), Editura Muzeul Literaturii Românii, 2005 ; lecture de poésie "romansa" contemporaine
Miljurko Vukadinovic, «Ma numesc Nichita»je m’appelle Nichita»), Editura Vinea, 2005
Alexandra Mihalcea«Eva, ano domini 2005», Curtea Veche, 2006, dont le volume est présenté par Niculina Oprea



Le quatrième de couverture est rédigée en français par Georges Astalos:
"De nos jours, la bonne poésie se fait de plus en plus rare. Heureusement, il existe encore des sensibilités indomptables qui enrichissent la parole lyrique d'aujourd'hui. L'un de ces poètes prodiges est Alexandra Mihalcea dont les vers sont d'un envol sans pareil dans la jeune poésie roumaine. En effet, Alexandra Mihalcea nous chante et nous enchante de derrière son travesti en Eve de "l'anno domini 2005". J'ai été séduit dès ses premiers poèmes."

*

Adriana Marilena Simionescu nous fait le récit, en français, de ces deux manifestations auxquelles elle a assisté :


Comme les fleurs dans le jardin de Semiramide

Cette année le printemps est venu avec les poètes ou peut-être que ce sont les poètes qui sont venus avec le printemps. C`est la deuxième édition du festival “Le printemps des poètes “ en Roumanie, festival qui grâce à la France se déroule dans plusieurs dizaines de pays étrangers, cette fois-ci sur le thème du „chant des villes”. Je suis de Bucarest et je me sens très heureuse d`y participer parce que la poésie est un engagement pour aller vers l`autre, elle n`est pas autre chose que la santé de cette vieille terre et elle ne doit pas périr, sinon, où serait l`espoir du monde? Quand le pouvoir pousse l`homme à l`arrogance, la poésie lui rapelle la richesse et la simplicité de l`esprit où le bonheur est la recherche de soi-même . Elle a la force de nous amener à un état d`harmonie, à un retour de l`équilibre qui doit être le but de la vie comme une main tendue vers la compréhension, la lumière et la paix. Quand le pouvoir corrompt, la poésie purifie, elle soigne les blessures avec le pinceau des mots dans un tableau où les vers corrigent les défauts de la société en estompant ou en fortifiant les couleurs. Il n`y a plus de solitude là où est la poesie car la poésie immortalise tout ce qu`il y a de meilleur dans l`univers et comme disait Goethe:„ le véritable poète a pour vocation d`accueillir en lui la splendeur du monde”.

Un soir de 7 mars 2006

Je marche, mes pensées gardent la cadence de mes pas, je suis émue et troublée, le centre de la ville me prend dans ses bras comme un vieil ami, les arbres ne sont pas encore fleuris mais la vie frémit sur le boulevard et à chaque coin de rue comme une tendresse qui habille de ses vêtements éclairés les paniers des fleuristes, c`est la fête, la fête de la poésie.
Me voici devant l’Art Jazz Club, je descend l`escalier avec l`impression que de tomber en enfer mais en levant le regard je retrouve le paradis. C`est un petit endroit propre et discret qui mêle agréablement les éléments modernes à la bohême d`autrefois. Je regarde les visages souriants des inconnus mais en même temps je revois les yeux de mes amis, leurs yeux qui éclatent de la joie de la rencontre, comme un début d`aujourd`hui et une promesse du lendemain; ils me donnent chaque fois la confiance et le pouvoir de continuer le chemin où nous cherchons ensemble nos aptitudes.
Le modérateur est Radu Herinean; de sa voix claire à la prononciation impeccable, il remplit l`espace avec ses phrases courtes mais très bien ordonnées dans la logique de son discours qui sait si bien provoquer la conversation et les échanges d’ idées dans un réel dialogue de l`esprit où il maîtrise le tourbillon des mots comme un véritable pilote de formule 1 possède sa voiture pour être toujours gagnant.
Linda Maria Baros, jeune, belle, intelligente, d`une modestie sans égal à travers ce siècle fou où les vraies valeurs de caractère et de comportement sont souvent oubliées, nous rejoint dans son coeur avec des mots simples mais d`une grande profondeur dans la fluence de leurs sensibilité.
Lucian Chişu, n’est pas seulement un homme très beau mais il a une grande tenue, et c’est un gourmand en ce qui concerne l`art; il nous fait l`honneur d`être près de nous et grâce à lui je comprends de nouveau que la parole a été donnée à l`homme pour s`extérioriser, et non pas pour déguiser ses pensées.
Comme un oiseau aux plumes bien lissées, le microphone est sur la scène, voici qu’arrive la présentation de l`anthologie „Ultima generație, primul val” :
Florian Silişteanu , imbattable dans son superbe récit… Adrian Firică ému comme je ne l`ai jamais vu mais très fort dans son excellent exposé… Olga Stefan qui a fait la preuve que la jeunesse n`attend pas l`âge pour montrer le talent… Daniela Luca apparemment fragile mais à la philosophie et aux métaphores très bien faites derrière la musicalité de ses vers... Diana Iepure qui trouble toujours la salle avec la passion qu`elle pose dans sa voix et dans le contenu de ses mots... Florin Hălalău équilibré comme d`habitude dans ses poèmes qui ont une construction impeccable... la charmante Ioana Bogdan qui garde une force inépuisable dans la sensibilité de ses poèmes... Paul Bogdan qui nous donne, et nous redonne chaque fois le plaisir et le pouvoir de la poésie dans ses paroles fermes et bien raffinées grâce au timbre de sa voix... Marius Marian Şolea un miracle qui touche la vie entre la réalité et le rêve en cherchant l`état de grâce comme un espoir vers l`éternité... et moi, Amadriada .
Autour de nous: jolie et rêveuse Monica Manolachi, Dragoş avec son humur que je connais bien, son appareil photo et sa copine, Gelu Bogdan Marin un nouveau talent découvert sur notre site, Anahid qui passe doucement de l`enfance à l`adolescence, la fille de Ioana et Paul Bogdan, et Andreia la chérie de Radu qui n`écrit pas sur „agonia” et que j`admire beaucoup pour le courage et la compréhension de rester toujours près de nous, amie fidèle de la poésie et de nos sentiments.
Dans mon âme se trouvent tous ceux qui sont à travers notre pays ou à l’étranger, tous mes amis ou mes critiques sur „poesie.ro”, tous ceux qui sont déjà des écrivains reconnus pour leur travail et pour leur talent, tous ceux qui font leurs premiers pas dans le jardin si riche de la poésie. Je vous remercie, grâce à vous j`ai grandi encore un peu.
Je reviens chez moi et dans le silence de ma chambre je me demande si tout ce qui s`est passé n`est pas qu’ un rêve. Je suis fatiguée mais le coeur plein et je me répète à nouveau, pour la énième fois, que si un plus grand nombre d`entre nous préférait la gaieté, la musique et la poésie aux entassements d`or, le monde serait plus rempli de joie. Sous mes paupières la nuit tombe tranquille dans sa douce sérénité et le ciel brise la poudre des étoiles avec le sommeil. Demain, un autre jour nous attend.



(Photo :"Primăvara poeților 2006")





Nota : C’est Olga Stefan qui remporte le Prix de Poésie du festival “Primăvara poeților / Printemps des Poètes » 2006.
(Photo :"Primăvara poeților 2006")





Un matin de 8 mars 2006

Parmi les rideaux de nuages le matin se réveille, agile, accrochant à ma fenêtre un rayon de soleil. Vite, vite je bois mon café et je pars vers une autre rencontre, le "Printemps des Poètes" continue. La ville m`entoure de son bourdonnement frais comme un oiseau sorti qui s’apprête au vol ; elle chante, elle chante la vie, avec le ding-dong des trams dans le quartier Titan sur le pont. Je marche et mes pas ne gardent plus la cadence de mes pensées qui vont devant moi tout comme les rues débordent l`une dans l`autre et comme les saisons se succèdent, sans soucis qui piaillent pressés par la coque du temps, chaque fois avec la même fraîcheur.
Ma copine Lex m`a invitée à être auprès d`elle lors la présentation de son premier volume de vers. Je suis heureuse comme un enfant qui a reçu le cadeau dont il languissait depuis longtemps, non seulement parce qu`elle a réussi à transformer son rêve en réalité, mais aussi parce que tout ça se déroule dans le cadre du festival « le Printemps des Poètes» et …plus exactement… où ?!...
Au Lycée Dante Alighieri !
Je suis étonnée. Sans que rien ne soit ni préparé ou connu d’avance, je suis invitée à franchir à nouveau le seuil de l`école où j`ai été élève. Simplement, à cette époque-là, il s’agissait du Lycée 39 et moi j’étais une adolescente avec des petites couettes et un numéro de matricule. Je refais le chemin avec joie et avec la même désinvolture sur laquelle les années ne sont pas passées, de même que le temps me donne l`impression de s`être arrêté derrière moi au bord du lac - où mon lycée se trouve toujours- lorsque je faisais mon noeud de cravate avec les bourgeons du matin et l`étreinte du garçon qui a volé mon premier baiser. Ah, non, non, il ne faut pas commencer avec les souvenirs qui affluent car je ne finirai jamais cette page et puis je ne suis plus Adriana, je suis simplement Ama comme mes collègues de Cénacle m`appellent. Je suis bien comme ça. J`embrasse Lex et sa mère puis nous entrons. Tout est si fort, tout est d’une limpidité sans défauts comme mes premiers jours de classes et si je ferme une seule seconde les yeux, je peux toucher le catalogue, la craie et la revue littéraire de ce temps-là où j`ai publié pour la première fois, je peux même aussi ressentir le doux parfum des classes de langue roumaine et de philosophie en même temps que ma peur pour celle de mathématiques.
La rencontre commence avec Niculina Oprea qui présente le livre de Alexandra Mihalcea «Eva, ano domini 2005». Je bois ses mots et je suis de nouveau heureuse et touchée quand un poète et critique littéraire de sa taille fait glisser la balance des mots en appréciant le talent de ma copine pour la poésie moderne et simple, écrite dans un langage bien explicite et pas sophistiqué, une poésie directe sans colifichets, une poésie bien faite qui surprend et qui arrive non seulement jusqu’au cœur d`un lecteur avisé ou pas, mais aussi jusqu’au connaisseur de lettres. D`une courtoisie et une générosite qui lui sont caractéristiques comme porter chaussure à son pied, Niculina Oprea fait preuve d’une présence agréable du meilleur aloi, tant comme membre de l`Union des Ecrivains, que comme femme en pleine réconciliation avec elle-même et tout ce qui l`entoure, en lisant quelques-uns de ses poèmes inédits d`un charme et une élégance tout particuliers, pareille aux reines et aux troubadours d`autrefois. Elle me surprend, cette femme, avec sa douceur mélangée d`exigence.
C`est au tour d’Alexandra et des poèmes de son livre. Cette fille que j`appelle « Lex », est mince comme un roseau pensant, a la voix fragile d`un petit ruisseau et - grâce à Dieu, cette fois-ci, elle n`est pas pressée - elle lit en ayant une cursivité presque parfaite. Je me demande combien de fois elle m`a dit que la poésie ne se récite pas, qu`elle s`écrit, et que le poète, après qu`il ait posé le point sur la feuille de papier, n`a plus le droit de rien ajouter ni pour s`expliquer, ni pour faire un éloge, ni pour se juger avec ses propres armes.
Miljurko Vukadinovic est un homme sympathique aux cheveux grisonnants, qui, même étranger, reste amoureux de la Roumanie et attaché à ses valeurs spirituelles. Il parle la langue roumaine ausssi bien que tous les gens qui sont nés et vivent ici, et il vient nous lire ses dialogues avec Nichita. Il fait cela de manière si passionnée et impliquée que je ne trouve plus mes mots. Les murs de la salle se chargent de vibrations et je me convaincs à nouveau qu’être écrivain ce n`est pas un métier, une profession, mais une vocation, un don.
Ioana Trică a plutôt l`air d`un petit peintre, telle qu`elle rit de ses yeux ronds dessous sa casquette de gamine avec les vers de son livre “Altcineva” puis elle nous présente une traduction de la langue- romanşă- en aportant tout près de nous les petits bijous littéraires de celle que fut Luisa Famos et je comprends que la poésie reste toujours le plus court chemin d'une sensibilité à l`autre.
Daniel Vorona est celui qui vit sa poésie dans toute sa simplicité, comme s`il buvait un verre d`eau quand il a soif. Lui aussi nous fait le plaisir de la lecture. Il a une allure si jeune qu`il est possible de faire la confusion avec un élève qui a sauté des classes. Sa poésie est d`une transparence plaisante dans sa chasteté, d`un style qui n`est pas suffoqué par les lourdes techniques littéraires qui font souvent plus de mal que de bien.
Et maintenant mesdames et messieurs „les jeux sont faits, rien ne va plus’ c`est le tour de Mihai Gălățanu. J`ai honte de dire que c`est la première fois que j`entends son nom. Ecrivain, journaliste et professeur, Mihai croque la vie à grands morceaux et quand on l’écoute réciter ses magnifiques poèmes, on se sent capable de bouger les montagnes de leur place ou simplement de soulever un enfant sur ses épaules pour voir plus loin. Très grand est l`impact avec le poète, l`orateur et l`homme. Je pense que quel que soit le domaine qu’il embrasse, il ne peut qu’être parmi les gagneurs. Une poésie scintillante, une poésie forte qui choque par son expression, une poésie des idées et des métaphores en même temps, une poésie qui sacralise le verbe en posant la divinité à sa place, une poésie succulente, une poésie contemplative qui possède enfouie dans ses fibres les plus secrètes la vocation de la douleur mais aussi celle de la joie. Mihai Gălățanu est le sel et le poivre de ce jour, celui qui nous montre qu`on ne peut trouver de poésie nulle part quand on ne porte pas en soi cette poésie dont Aristote disait qu`elle est quelque chose de plus philosophique et de plus plus grande importance que l'histoire.
Comme les fleurs dans le jardin de Semiramide, le «Printemps des Poètes» a éclos et si vous voulez connaître le mécanisme de la pensée ou ses effets, lisez les poètes, si vous voulez connaître la morale et la vie, lisez les poètes et ce que vous trouvez là, approfondissez-le, ne jetez jamais les rêves à la poubelle !

Adriana Marilena Simionescu.



au lycée Dante Alighieri - Miljurko Vukadinovic
(photos : "Primăvara poeților 2006")


***

Le 9 mars au lycée de musique George Enescu de Bucarest, se déroule le projet «Poètes de la diaspora roumaine». Nombreux sont les auteurs vivant en Allemagne.
Le poète Gheorghe Istrate présente le volume :
Radu Barbulescu, «Elegiile unui pierde-vara/Elegien eines Lebensverschwenders», Galateea Verlag, Germania, 2005
La poétesse Niculina Oprea présente les livres de :
Sorin Anca, «Nirosa, un anume fel» Editura Galateea, Germania, 2005
Liviu Mircea, «Evadare din propria mea umbra», editura Aula, 2005
Monsieur Radu Voinescu, critique littéraire, présente les volumes de poèmes :
de Daniel Renon – «Literando», «Dresorii de umbre», Editura Anamarol, 2005
et Luminița Suse – «Duminica Inimii» editura Limes, Cluj- Napoca, 2006, qui vit à Ottawa, au Canada.
Suit un micro récital exécuté par les élèves du lycée, et organisé par leurs professeurs, monsieur Vasile Dinu et madame Eugenia Petrescu.


Luminița Suse - Radu Voinescu (photo : "Primăvara poeților 2006")


Le livre «Duminica Inimii» ("Le dimanche du coeur") est présenté le même jour à Cluj (Transylvanie) au siège de l'Union des Ecrivains de Roumanie, par Mircea PETEAN, et Adina UNGUR, auteur de la préface.



Luminița Suse est née à Bucarest, après avoir terminé ses études en mathématiques – section informatique et avoir été admise en doctorat, elle a travaillé à l’Institut Polytechnique de Bucarest comme assistante universitaire. En 1995, elle émigre au Canada, où elle exerce en tant qu’ingénieur software. Elle est installée à Ottawa.
Elle est membre de l’Union des Ecrivains de Roumanie, elle est également membre de l’Académie Roumano-Américaine. Son activité littéraire est dense : elle a participé à des cénacles littéraires en Roumanie, elle collabore à de nombreux sites littéraires, dont www.poezie.ro (Agonia dans sa version roumaine) mais elle intervient également sur la version anglaise du site, elle est publiée dans plusieurs anthologies, ainsi que dans de nombreuses revues, comme «Atheneum » (Vancouver, Canada) où elle est rédactrice depuis 2004. Elle a publié trois recueils de poèmes :
“Anotimpul licuricilor” - 2001,
“Sacrificiul mirării” – 2002,
"Geometrii singulare" – 2003 aux éditions ProTransilvania, Bucureşti.

Site web de Luminița Suse

Son dernier volume «Duminica inimii» («Le dimanche du cœur»), Editura Limes, Cluj-Napoca, vient tout juste de paraître, en ce mois de mars, pour ce «Printemps des Poètes», il est unanimement salué sur le site. Pour conclure voici deux poèmes inédits avec leurs traductions en français, poèmes qui nous viennent d’un autre continent, chargés sans aucun doute de nostalgie, mais bien enracinés dans cette belle langue roumaine poétique.

***

Iarna din priviri

nepregătiți de iarnă
sunt ochii

vin primii colindători
printre troiene
chiuind

potop de luminători
aproape rotunzi
inundă spațiul din retine
cu muguri lichizi

miei curg pe obraz
sub ghilotină
de argint

pleoapă de nea
peste imperii fierbinți

*

L’hiver du regard

les yeux
ne sont pas préparés à l’hiver

les chanteurs de Noëls viennent
à travers les amoncellements neigeux
en poussant des cris joyeux

un déluge de lueurs
presque arrondies
envahit l’espace rétinien
de ses bourgeons liquides

agneaux coulant sur la joue
sous la guillotine
d’argent

Paupière enneigée
sur de brûlants empires

(Traduction : Nicole Pottier)


***

Ritm de iarnă


Când clipele sunt numărate
orice zi deasupra pământului
devine zi revendicativă

Cu ramuri scheletice ridicate
în rugăciune maladivă
arborii sângelui
cer întruna
cer

să se facă verde dreptate
pentru cireşele oțelite în ger
şi sâmburii de sare
din ele

Acum mai mult ca oricând
inima bate ritm de iarnă
nemotivat încolțind
în tinerețea definitivă din gând

*

Rythme d’hiver

Quand les instants sont comptés
chaque jour sur la terre
devient un jour revendicatif

de leurs rameaux squelettiques dressés
en une prière maladive
les arbres du sang
demandent sans cesse
demandent

que se fasse une verte justice
pour les cerises endurcies dans le gel
ainsi que
pour leurs noyaux de sel

Maintenant plus que jamais
le cœur bat au rythme de l’hiver
germant sans motif
dans la jeunesse définitive des pensées

(Traduction : Nicole Pottier)


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