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Le crépuscule sapiential
article [ Culture ]
essai de réflexion primale - part 4

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
par [Reumond ]

2015-07-27  |     | 







Au temps de notre préhistoire d'homo sapiens, tout n’était que mortalité infantile et épidémies dévastatrices, hordes de prédateurs changeants de stratégie en de multiples prédations : carnages rituels et batailles tribales, esclavagismes, massacres, viols et mutilations, pillages, captures et emprisonnements, tortures, exils obligatoires et déportations forcés.

Ainsi de suite, depuis la nuit des tempes soucieuses, comme l’espace et le temps se transforment et nous métamorphosent, tout n’est que migration et changements, intempéries et bouleversements climatiques, conflits dedans et conflits dehors, affrontements, jalousies dans la meute et guerres fratricides, domination et assujettissement, tels sont les coups et les à-coups de la vie, des couplets de survie entrecoupés de refrains plus ou moins plaintifs et gémissants.

Depuis, les choses ont-elles vraiment changées ?
Sur l’espace gris, il y a comme des traits rouges, l’espace semble se tendre entre le chaos des non-sens et le sens du sens. Goutte à goutte, le temps se laisse traverser de visages crispés et souriants que la nature sculpte dans la chair nue et vive, pareillement aux travail des mains agiles d’une Camille Claudel torturée.

Ainsi, le temps percute, taille, façonne, râpe et lime les os les plus durs ; il ride et meurtrit à coups de maillets les muscles les plus forts, et dans les heurts des ciseaux à pierre et des rifloirs sanguinolents, dans la zone médiane qui sépare la vie de la mort, entre l’intériorité et l’extériorité, le long de nos nerfs il trace la vie.

(...)

C’est entre la pierre et le maillet que l’œuvre s’élabore, dans le vide médian, ce non-lieu étroit qui précède la taille, et dans cet élagage qui précède la forme. Les morceaux de marbre sautent aux yeux alors que la sculpture s’élabore, tortueuse et de plus en plus complexe.

Ainsi soit-il de la vie et de ce qui parvient à lui survivre. C’est dans l’écart, dans la zone médiane entre l’écarté et le grand écart, que l’ombre dessine une silhouette ; c’est entre le crépuscule et l’aurore, dans l’ouverture que peut jaillir la vie tenue. C’est là en cet instant béni, en ce lieu sacré, en cet écart écarlate de mesure et de démesures, entre le rouge ciel du coucher de soleil et celui d’un lever d’existence que tous les possibles peuvent arriver.

Entre le rouge et le noir, la vie s’échaude ; tout comme dans un spectre thermique ou comme dans la métamorphose du phénix en mythologie.

C’est là, dans la grande Histoire, entre les feux de l’inquisition et ceux de l’Esprit Saint, entre la guerre et la paix, le silence des hauts sommets et le bruit des bombes, c’est là que tout transpire la grâce.

En physique, plus les couleurs passent des hautes longueurs d’onde aux plus courtes, c'est-à-dire de la couleur rouge du sang à la couleur bleue du ciel, plus la métamorphose du feu opère au cœur de la matière. C’est une alchimie au cœur d’un athanor vivant. Puis vient le violet des inspirations spirituelles pour aboutir aux gris les plus sombres, aux ombres les plus obscures, jusqu’aux plus obscures nuits des mystiques et des êtres un peu spirituels.

De la même matière et de la même manière, le phénix, au début de son réchauffement commence sa métamorphose par la couleur rouge, puis quand sa température augmente, ses plumes deviennent plus blanches, tout comme celles des anges, avant de s’assombrir, comme de sang et de cendres. C’est là le résultat d’un subtil mélange des sept couleurs de l’arc-en-ciel qui conduit inexorablement l’escarbille à se changer en noir de fumée.

Quand la lumière semble avoir tout brûlé autour de nous, et que notre regard lui-même se fait charbonneux, on peut dire que c’est l’aire du crépuscule qui est là, quand l’air de rien les ombres crépusculaires étendent leur manteau d’ébène sur le mental et le monde, on ne peut plus qu’attendre, apprivoiser la nuit dans l’espérance inespérée d’une quelconque lueur. Apprivoiser ses ombres, tel est le chemin, que la nuit close accepte d’ouvrir ses volets, et que la trop pleine nuit déborde un jour sa noirceur par le trou de son opacité ; il nous faut espérer que la pénombre subisse sa propre transformation intérieure, et que si la nuit tombe au plus bas, elle ne peut que remonter !

Aux grandes nuits sont promis de grands jours, et aux homo sapiens de grands hommes.

Quand minuit sonne que peut-on espérer en dehors des ténèbres !

Le couvre-feu est déjà là que l’on pense dès lors au lever. De la même manière avec la même matière, bien que l’horizon reste noir de noir, les pointes du jour montrent au loin l’avenir au point du jour ; avant que chante trois fois le coq, la nuit a renié et rogné l’obscurité pour que l’éclat du plein jour resplendisse.
Comme le jour se termine par les vêpres et les complies d’une journée bien accomplie, la veillée est longue, mais la nuit toujours précède les matines et le lever d’un jour nouveau. Ainsi tournent sur elles-mêmes les aiguilles aiguisées des horloges et sonne le glas des clochers, comme sonne ici-bas la liturgie des heures, des grands malheurs et des petits bonheurs.

Alors, à l’heure des laudes, les idées noires et les cauchemars de la nuit peuvent se faire lumineux, et les humeurs sombres et lugubres peuvent se changer en gris de joie, car à broyer du noir dans le grand mortier des jours, on ne peut que pilonner les ténèbres et prolonger le mal !

Dans l’alambic des jours, il nous reste donc à distiller de l'Homme; au-delà du grand art de la survie, il nous reste à cultiver le Grand Oeuvre de la Vie qui est celui de la transmutation des existences, des choses et des êtres, dans le dépassement d'une indispensable Evolution biologique dont la quintessence même consiste à faire de chacun de nous une véritable pierre philosophale.

(...)

En guise de conclusion

Bien sûr, ce n’est pas de la décadence de l’homo sapiens ou de la fin d’une civilisation dont je désirais m’entretenir avec vous, mais de cette incapacité chez nous de « faire de l’Humain » avec nos propres limites de primates cultivés, ou de cette même impossibilité à « faire de l’Humain » à partir de contingences qui sont inséparables de l’Évolution des espèces.



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