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■ L'hiver
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2012-11-14 | | L'éclisse du temps Richard Taillefer Éditions Dédicaces, 2012 Canada Peut-on parler d’une «nature intime» du temps derrière les rideaux des mots ? En avez-vous assez des éclisses intérieures pour prolonger le temps d’autrui dans ce monde, de laisser l’empreinte fanée de son exil intérieur, «Toi qui n’es que poussière du chemin» ? Il faut peut-être, au fil du temps créé par nos rêves anciens «T’accorder avec toi-même», ou trouver le violon perdu du bien ou du mal, car «Le temps met tout en lumière.» (Thalès) dans cet espace incertain «de la pléthore de vocables»(Émile Cioran), la vie. Il faut toujours – nous assure le Poète - «Être à l’écoute/De la grande horloge/Qui trotte et se lave les mains/De ce temps qui te dépasse» au bord de l’infini qui réside en nous, comme les autres visages oubliés du temps. «L’éclisse du temps» cherche les violons d’un orchestre impromptu «Dans la confidence de nos peines/Pour étancher les larmes». La philosophie originale qui subsiste parmi les poèmes de ce volume est ouverte aux prairies du sublime, de l’idéal, car nous ne sommes pas les seuls dans ce cosmos parce que «Il y a quelque chose d'imperceptible/Qui m'emporte dans ce long voyage dans le temps». L’auteur garde autour de lui ses désirs de changer en bien le parcours du monde où demeurent les vrais voyageurs du temps, car il y a «Un rêve fort et aveuglant comme un soleil» dans leur seconde existentielle. Les étoiles lointaines passent l’une après l’autre, par «Une brèche ouverte dans le ciel», entraînant un black–hole temporel qui dévore tout «sur les cimes du désespoir», en révélant «un rêve apocalyptique, étrange comme une vision de la fin et magnifique tel un grand crépuscule»(Émile Cioran). Toute la souffrance du monde chemine dans «Un immense lupanar vu du ciel» en demandant l’armistice du non-être. En priant la foule des anges déchus. Dans l’hymne à la nuit imparfaite «Seul votre visage/Saura me tirer de cette ivresse solitaire» car «Je suis le maillon de la grande chaîne/Relié à l'évolution», des frégates anéanties de l’espace. Les enfants du hasard «au visage de neige» marquèrent par leur sacrifice les termes du voyage. Les explorateurs des forêts intérieures eurent leur identité accrochée au langage symbolique dont les outils attribués à l’édifice sont presque païens mais initiatiques «Plus je m'en approche/Plus je m'en éloigne». Le miracle perdit son incandescence «J'attends dans la nuit/Une éclaircie qui ne vient pas», là -bas auprès des ombres errantes de Caron, le «nocher des Enfers». Ce voyage étrange prendra des multiples visages, en se réjouissant jadis des choses simples car «La mémoire a des raisons qui/souvent nous échappent.». Un renouveau perpétuel du temps est assuré car «Seul le temps qui passe poursuit sa route/Emportant avec lui tout son mystère» dévoilé jadis simplement parce que «Notre mémoire doit être pétrie d'éternité car nous avons tous la certitude que le mal est éphémère.» (Francis Bossus). L’ambassadeur du Temps - Richard Taillefer, nous convainc que le rêve de l’exile temporaire et temporal est démythifié par ses acteurs et leur scène, en articulant que «L'exilé ne renonce jamais au retour». Au commencement était le Temps et ses éclisses.
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